L’amortissement des immobilisations : Tout comprendre en 2025

Temps de lecture : 7 min
L'article en bref
  • À quoi ça sert ? Répartir le coût d’un bien sur sa durée d’usage : charge déductible qui réduit le résultat imposable.
  • Comment calculer ? Retrouvez notre simulateur dans cet article qui vous permettra de calculer et de comparer les méthodes.
  • Quelles méthodes ? Linéaire (la plus courante), dégressif (plus fort au début), exceptionnel (accéléré 12–24 mois pour certains biens).
  • Quand démarrer ? À la mise en service (linéaire) ; au 1ᵉʳ jour du mois d’achat (dégressif).
  • Durée d'amortissement ? Elle varie selon la nature du bien (bâtiments 20-30 ans, matériel 5-10 ans, informatique 2-5 ans, véhicules 5-10 ans)
  • Est-ce amortissable ? La plupart des corporelles oui (hors terrains/œuvres). Les incorporelles : logiciels, licences, brevets le sont aussi. Les fonds de commerce en principe non, sauf régime 2022–2025.
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Guillaume DELEMARLE
Expert-comptable avec plus de 9 ans d'expérience. Spécialisé dans l'accompagnement des TPE et créateurs d'entreprise.
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Sommaire

Comprendre l’amortissement des immobilisations, connaître la durée d’amortissement des immobilisations et le mode de calcul est indispensable pour établir les comptes comptables de fin d’année. 

En comptabilité, il existe plusieurs méthodes de calcul d’amortissement des immobilisations : linéaire et dégressif. L’amortissement des immobilisations est la constatation comptable de la dépréciation de la valeur d’un bien qui s’opère au fil du temps et de son usage.

Pour quoi faire ?

L’amortissement des immobilisations correspond à une partie de la valeur du bien concerné qui pourra être déduite de votre résultat comptable. L’application de l'amortissement sur les immobilisations consiste à lisser la valeur brute de cet actif (valeur d’achat généralement) sur sa durée d’utilisation.

En effet, il est somme toute logique de considérer que l’utilisation d’un véhicule par exemple, s’opérera sur plusieurs années. En ce sens, la durée d’amortissement des immobilisations reste corrélée à la durée d’utilisation du bien concerné, mais aussi à la fréquence de son exploitation.

Il convient donc de constater l’amortissement des immobilisations à chaque clôture d’exercice. Pour définir le montant des amortissements des immobilisations, il convient de définir la méthode de son calcul. De manière générale, la méthode de calcul est généralement linéaire (simple division par le nombre d’années choisi).

L’amortissement des immobilisations se calcule alors selon la formule suivante : 

Base (valeur d’achat du bien) / durée d’amortissement [ * (x/360)]

Où :
x = nombre de jours entre la date d’achat du bien et la date de clôture de l’exercice (lors du calcul du premier exercice)
x = 360 pour les années suivantes

Quels sont les différents types d’immobilisations ?

Les immobilisations désignent les biens acquis par une entreprise dont l’utilisation est prévue pour une durée supérieure à une année. Elles s’inscrivent alors dans la composition du patrimoine de l’entreprise, soit dans son actif du bilan. Le plan comptable général (PCG) distingue 3 catégories d’immobilisations :

Les immobilisations corporelles

Les actifs immobilisés correspondent aux biens physiques détenus par l’entreprise dans le but de les exploiter dans le cadre de l’activité ou de les louer. Parmi les immobilisations corporelles, l’on retrouve : 

  • véhicules ;

  • terrains ;

  • bâtis ;

  • équipements informatiques ;

  • mobiliers ;

  • machines industrielles ;

  • etc.

Les immobilisations incorporelles

Ce terme recouvre l’ensemble des biens immatériels et non palpables que l’entreprise possède, et qui composent son patrimoine. Les immobilisations incorporelles comprennent les éléments suivants : 

  • les logiciels ;

  • les brevets industriels ;

  • licences ;

  • fonds de commerce ;

  • marques ;

  • etc.

Les immobilisations financières

Comme leur nom l’indique, ce type d’immobilisation est d’ordre spécifiquement pécunier. Cette notion fait référence aux sommes investies et qui génèrent de la ressource pour l’entité, bien que le retour sur investissement ne soit pas encore optimal. 

Les immobilisations financières vont donc concerner : 

  • les titres de participation au capital social d’une autre société ;

  • les actions et obligations ;

  • les créances ou prêts consentis ;

  • les dépôts de garantie ou cautions déposées ;

  • etc.

Quelle que soit sa nature, l’immobilisation est un élément du patrimoine de l’entreprise et doit donc faire l’objet d’une comptabilisation à chaque fin d’exercice.

L'immobilisation financière ne peut faire l’objet d’un amortissement.

La durée d’amortissement

Qui détermine la durée d’amortissement des immobilisations ?

La durée d’amortissement des immobilisations est définie par les impôts. Il est d’usage de les respecter pour ne pas se voir requalifier l’amortissement excédentaire et par conséquent, le résultat et l’imposition.

La durée d’amortissement des immobilisations diffère selon la nature du bien. En effet, un ordinateur ne peut pas s’amortir sur la même durée qu’un bâtiment, car la durée d’utilisation n’est pas la même.

Conformément à la publication du Journal Officiel, voici quelques exemples de durées d'amortissement des immobilisations :

Nature du BienDurée d'amortissement
Bâtiments et Constructions20 à 30 ans
Agencement et aménagement de bâtiments15 à 20 ans
Mobilier10 à 15 ans
Matériel et Outillage5 à 10 ans

Matériel informatique


 

Matériel classique


 

Brevets

2 à 5 ans


 

6 à 10 ans


 

5 ans

Voitures5 à 10 ans

Ces durées sont admises par l’administration fiscale et sont celles à prendre en compte au moment d’établir le plan d’amortissement.

Quand commence l’amortissement d’une immobilisation ?

Nous l’avons vu, l’amortissement de l’immobilisation consiste à répartir son coût d’achat sur ses années d’utilisation. La dépréciation de ce bien au fil des ans (pour cause d’usure ou d’obsolescence), permet ainsi de déduire des charges du résultat fiscal de l’organisation.

Les circonstances du déclenchement de l’amortissement

D’un point de vue comptable, l’amortissement de l’actif immobilisé intervient à compter de la date à laquelle l’entreprise prévoit sa mise en service. Sur le plan fiscal, c’est également le cas lorsque son calcul repose sur la formule relative à l’amortissement linéaire. Dans l'hypothèse où l’amortissement dégressif est privilégié, l’amortissement débute dès le 1er jour du mois d’acquisition du bien.

Quelles sont les immobilisations amortissables ?

En principe, toutes les immobilisations corporelles sont amortissables, à l’exclusion des terrains et des œuvres d’art. Les immobilisations incorporelles, elles, ne le sont que partiellement. Peuvent être amortis les logiciels, les licences et les brevets. En revanche, les fonds de commerce et droits au bail ne font l’objet d’aucun amortissement.

Le fonds de commerce acquis entre le 1er janvier 2022 et le 31 décembre 2025 bénéficie d’un régime dérogatoire. Sous condition, son amortissement comptable est admis et peut être déduit du résultat fiscal de l’entreprise.

Les différentes méthodes de calcul d'amortissement des immobilisations

Bien choisir la méthode de calcul de l'amortissement est très important, car il permet d'avantager fiscalement l’entreprise détentrice des immobilisations selon sa situation.

Retrouvez notre simulateur qui compare l'amortissement linéaire et dégressif juste ici :

L'amortissement linéaire

Le système linéaire permet de constater une annuité d’amortissement constante liée à la dépréciation du bien tout au long de son utilisation, ce qui signifie que chaque année, la même somme est versée. L'avantage économique est équitablement réparti durant une période préalablement définie.

L'amortissement dégressif

L'amortissement dégressif n'est pas déduit de manière équitable comme l'amortissement linéaire. Au contraire, un montant important est déduit au départ puis elle devient de moins en moins conséquente chaque année.

L'amortissement exceptionnel

L'amortissement exceptionnel est un amortissement accéléré qui permet une déduction très importante durant une très courte période (entre 12 et 24 mois). Cependant, il ne concerne que certaines fournitures spécifiques tels que : 

  • les logiciels ;

  • les robots ;

  • etc.

Vous souhaitez en savoir plus sur le sujet ? Découvrez notre vidéo YouTube dédiée sur le sujet disponible ci-dessous et sur notre chaîne YouTube

Quelles sont les règles fiscales à respecter pour l’amortissement ?

L’amortissement des immobilisations répond au principe comptable constatant la perte de valeur d’un bien acquis au cours de sa durée d’utilisation. Il constitue un levier d’optimisation de la fiscalité de l’entreprise, sous réserve que cette dernière respecte les règles définies par l’administration fiscale.

Les règles relatives à la durée d’exploitation de l’actif immobilisé

La notion de temps prend tout son sens dans le calcul de l’amortissement d’un bien immobilisable. Conformément à l’article 39 du Code général des impôts (CGI), l'administration fiscale admet en déduction les amortissements réellement effectués par l’entreprise, dans la limite de ceux communément opérés en fonction de l’usage que le secteur d’activité a l’habitude d’en faire.

Les règles d’amortissement dérogatoire

Dans la mesure où la durée réelle d’utilisation du bien est plus longue que la durée d’usage fiscalement admise, il en résulte un amortissement comptable inférieur à l’amortissement fiscal. 

À ce titre, l’entreprise est tenue d’enregistrer une dotation complémentaire à l’amortissement dérogatoire. Cette option fiscale permet à l’organisation de se conformer à l’article 39 B du CGI en comptabilisant un complément de déduction en charge exceptionnelle.

Les limites fiscales spécifiques

Comme précédemment évoqué, il existe différentes méthodes de calcul d’amortissement des immobilisations : l’amortissement linéaire et l’amortissement dégressif. Toutefois, tous les biens immobilisables ne sont pas éligibles à la méthode dégressive. C’est notamment le cas des véhicules de tourisme. Par conséquent, seule la méthode linéaire s’applique à l’amortissement de ce type de bien. 

Le cas de suramortissement

Certaines immobilisations, notamment les investissements réalisés entre le 15 avril 2015 et le 14 avril 2017, pouvaient bénéficier d’une déduction exceptionnelle extra-comptable à hauteur de 40 % de la valeur d’origine des biens acquis. Les actifs visés sont les suivants : 

  • les matériels de manutention ;

  • les matériels ou outillages destinés aux opérations industrielles de fabrication ou de transformation ;

  • les matériels ou outillages destinés aux opérations de recherche scientifique et technique ;

  • les installations destinées à l’épuration des eaux et à l’assainissement de l’atmosphère ;

  • les installations productrices de vapeur, de chaleur ou d’énergie ;

  • etc.

Il convient alors d’imputer le suramortissement sur le résultat fiscal via la ligne « déductions diverses » de la liasse fiscale.

Comment comptabiliser un amortissement ?

L’immobilisation entre dans la composition de l’actif de l’entreprise et doit être comptabilisée comme telle. L’amortissement de son coût a donc un impact direct sur le résultat de l’entité et s’enregistre à la fin de chaque exercice comptable selon deux écritures distinctes.

La comptabilisation de l’amortissement linéaire

Dans ce cadre, la dotation d’amortissement s’enregistre comme suit : 

  • au débit du compte 68111 pour l’actif incorporel immobilisé ou du compte 68112 pour les immobilisations corporelles, s'intitulant « Dotations aux amortissements sur immobilisation » ;

  • puis l’annuité est portée au crédit d’une subdivision du compte 28 « Amortissement des immobilisations », selon la nature de l’immobilisation concernée.

La comptabilisation de l’amortissement dégressif

Lorsque la méthode dégressive est privilégiée, l'écriture est, dans un premier temps, similaire à l’écriture de la méthode linéaire : 

  • au débit du compte 681 ;

  • au crédit de compte 28.

Dans un second temps, on ajoute une écriture supplémentaire pour constater l’amortissement dérogatoire : 

  • au débit du compte 687 « Dotations aux amortissements, dépréciations et charges exceptionnelles » ;

  • au crédit du compte 145 « Amortissements dérogatoires ».

L’impact de la comptabilisation des immobilisations et de leur amortissement

Il est essentiel pour l’entreprise de soigner la comptabilisation de l’amortissement des immobilisations, que celles-ci soient corporelles ou incorporelles. En effet, la prise en compte de leur vétusté ou de leur dévalorisation dans le compte de résultat permet de réduire le bénéfice imposable de l’entreprise de manière significative, et par conséquent, sa charge fiscale.

L’entité peut se charger elle-même de cette tâche par le biais d’un tableur Excel ou de son logiciel de comptabilité. Toutefois, par souci de précision et pour écarter tout risque d’erreur, il est recommandé de faire appel à un expert-comptable, le plan comptable général n’ayant aucun secret pour ce professionnel des chiffres.

Quelle est la différence entre amortissement et dépréciation ?

Il s’agit de bien distinguer la notion d’amortissement de celle de dépréciation. L’amortissement traduit la perte de valeur habituelle, inéluctable et définitive d’un bien, notamment en raison de son usure dans le temps. Il ne peut concerner que les immobilisations d’une entreprise.

La dépréciation, elle, désigne une perte de valeur liée à un événement ou à une circonstance exceptionnelle, et qui est, par conséquent, non définitive. Contrairement à l’amortissement, la dépréciation est imprévisible et peut concerner tous les éléments de l’actif d’une entité.

Toutes deux vont susciter une baisse du résultat comptable et fiscal de l’entreprise. En revanche, la dépréciation fait encourir à celle-ci un risque de diminution de valeur de ses créances et plus généralement, de son patrimoine.

Comment gérer la cession d’un bien amorti ?

Dans le cadre d’une cession de l’actif à un tiers, la transaction donne lieu au calcul de sa valeur nette comptable (VNC), soit son coût d’acquisition diminué de ses amortissements cumulés et de ses dépréciations. Si le bien cédé est totalement amorti, sa valeur nette comptable est nulle. En d’autres termes, la valeur de l’immobilisation équivaut au cumul des annuités versées.

Dès lors que le prix de cession est supérieur à la valeur nette comptable du bien, l’entreprise réalise une plus-value. Dans le cas contraire, elle accusera une moins-value.

Il s’agit ensuite de saisir une écriture comptable pour constater la sortie de l’actif en question du patrimoine de l’entreprise. Celle-ci s’opère comme suit : 

  • Au débit du compte 675 (valeur nette comptable)

  • Au débit du compte 28 (amortissement)

  • Au crédit du compte de classe 2 de l’immobilisation concernée

Il convient de ne pas omettre d’enregistrer le produit de la cession dans le compte de résultat de la société, ainsi que sur le formulaire de déclaration de revenus complémentaires (formulaire 2042-C-Pro) du cédant en sa qualité de travailleur non salarié. 

Les immobilisations et leur amortissement sont désormais plus simples à appréhender. Si certains doutes subsistent, n’hésitez pas à prendre conseil auprès d’un professionnel. L-Expert-Comptable.com simplifie le quotidien des chefs d’entreprise. Adressez-nous vos questions et nos équipes se feront un plaisir de vous répondre.

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