- Comprendre pourquoi faire un inventaire : l’inventaire est obligatoire une fois par an. Il permet de connaître la valeur réelle des stocks et d’assurer la fiabilité des comptes de l’entreprise.
- Fixer la bonne date : réaliser l’inventaire à la fin de l’exercice comptable (souvent le 31 décembre) ou dans les jours autour, tout en notant les mouvements de stock pendant cette période.
- Bien se préparer : ranger les zones de stockage, étiqueter les produits, préparer les fiches ou le matériel de scan, et répartir les équipes pour éviter les oublis.
- Compter avec méthode : arrêter les ventes ou les livraisons, avancer zone par zone, noter chaque quantité trouvée et marquer les articles déjà comptés pour ne rien doubler.
- Comparer avec la comptabilité : vérifier que les chiffres du comptage correspondent aux stocks enregistrés, corriger les écarts et ajuster les comptes si besoin.
- Maintenir une bonne organisation : faire des inventaires réguliers dans l’année, suivre les entrées et sorties de stock en temps réel et former les équipes pour garder des données fiables.
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La réalisation d’un inventaire : une obligation légale pour toute entreprise
Inventaire : obligation de réalisation
Réaliser un inventaire est bien plus qu’une simple opération logistique : c’est une obligation légale pour toute entreprise ayant une activité commerciale. Le Code de commerce, à son article L123-12, impose aux commerçants d’établir, au moins une fois par an, un inventaire complet et précis de l’ensemble des éléments constituant le patrimoine de l’entreprise. Cela comprend :
- Les éléments d’actif : immobilisations, stocks, créances clients, trésorerie…
- Les éléments de passif : dettes fournisseurs, emprunts, provisions, etc.
Cet inventaire constitue un préalable incontournable à l’établissement des comptes annuels. En effet, il permet de garantir la fiabilité et la sincérité du bilan et du compte de résultat, et donc de répondre aux exigences du principe comptable d’image fidèle.
Concrètement, à la fin de chaque exercice comptable, l’entreprise doit vérifier que les informations enregistrées en comptabilité sont bien conformes à la réalité physique et financière. Un stock enregistré mais inexistant fausse le résultat ; à l’inverse, un stock oublié signifie une perte potentielle de revenus.
Inventaire : périodicité
En l’absence d’un système d’inventaire permanent, l’entreprise doit réaliser un inventaire physique à la clôture de l’exercice. Cette date peut varier selon les structures, mais elle est généralement fixée au 31 décembre pour les sociétés en exercice civil.
Cependant, pour des raisons pratiques (volume de marchandises, disponibilité du personnel, période d’activité), il est admis que l’inventaire soit effectué quelques jours avant ou après cette date. Ce décalage est autorisé à condition de pouvoir justifier les variations de stock intervenues entre le jour de l’inventaire et la date réelle de clôture.
Par exemple, une entreprise d’e-commerce réalisant l’essentiel de son chiffre d’affaires en décembre peut organiser son inventaire début janvier, en veillant à enregistrer les ventes, retours et approvisionnements entre le 31 décembre et la date de comptage.
Le non-respect de cette obligation d’inventaire annuel peut entraîner de lourdes conséquences comme la remise en cause des comptes annuels, des sanctions fiscales en cas de redressement et la détérioration de la gestion interne (stocks erronés, pertes non identifiées…).
Comment réaliser un inventaire physique : méthode et organisation efficaces
Inventaire : méthodologie
L’inventaire physique consiste à compter de manière concrète et visuelle tous les éléments stockés. Cela concerne principalement les marchandises en stock (produits finis, en cours, matières premières), les fournitures (consommables, petits équipements), parfois les immobilisations physiques (mobilier, outils, machines).
Ce type d’inventaire nécessite une organisation rigoureuse, car la moindre erreur de comptage ou d’omission peut fausser la comptabilité.
Préparation de l’inventaire
La première étape est de bien préparer le terrain :
| Actions Détaillées | Objectif Clé |
| Repérer tous les lieux de stockage (entrepôts, bureaux, magasins, véhicules, stocks externes). | Identifier l'intégralité du périmètre de l'inventaire. |
| Nettoyer et organiser les espaces de stockage. | Faciliter le comptage et éviter les erreurs. |
| Créer des zones clairement délimitées et nommées (ex. : zone A1, A2…). | Structurer l'espace pour un comptage méthodique. |
| Affecter un responsable ou une équipe à chaque zone, avec un plan précis. | Assigner les responsabilités et optimiser l'efficacité. |
| Préparer les outils de comptage : fiches d’inventaire, lecteurs de code-barres, étiquettes, logiciels, tablettes, etc. | Assurer un dénombrement précis et rapide, et une saisie de données fiable. |
Certaines entreprises préparent également des “kits d’inventaire” contenant stylos, scotch de balisage, gilets colorés (pour identifier les équipes), et même des check-lists pour chaque responsable.
Immobiliser l’activité
Pour fiabiliser les résultats, l’inventaire physique nécessite d’arrêter temporairement l’activité, pas de réception de marchandises, pas de ventes ou de préparations de commandes et aucune production en cours.
C’est pourquoi, dans de nombreux commerces ou entrepôts, l’inventaire est organisé de nuit ou le week-end, ou même pendant des périodes de fermeture (ex. : entre Noël et le Nouvel An).
Inventaire : déroulement
Le comptage se fait selon des règles strictes. Il est conseillé d’appliquer une méthode constante dans toutes les zones : par exemple, toujours de gauche à droite, ou du haut vers le bas. Chaque élément compté est étiqueté ou marqué pour éviter les doublons ou les oublis.
Les inventaires peuvent être réalisés manuellement (saisie sur papier puis saisie en comptabilité), ou numériquement, avec des terminaux portables ou tablettes reliés à un logiciel de gestion de stock.
Le recours à la technologie permet de gagner du temps et de limiter les erreurs humaines, surtout dans les entreprises avec un grand nombre de références.
Une fois le comptage terminé :
- Un contrôle qualité peut être mis en place (par échantillonnage),
- Des recomptages sont effectués sur les zones où des écarts sont suspects ou anormaux,
- Les fiches ou les données collectées sont transmises au service comptable ou au logiciel de gestion.
L’inventaire comptable : ajustements, écarts et régularisations
Comparaison entre l’inventaire physique et les données comptables
Une fois l’inventaire physique terminé, il est essentiel de le confronter aux données théoriques issues du système comptable ou du logiciel de gestion des stocks. Cette étape permet de détecter des écarts (positifs ou négatifs), d'identifier les causes (pertes, erreurs de saisie, vols, oublis…), et d'ajuster les comptes pour refléter la valeur réelle des stocks.
Exemple :
Un stock de 100 unités est enregistré, mais seulement 90 sont physiquement présentes. Cela signifie que 10 unités ont été perdues, volées, ou sorties sans enregistrement. Une charge pour perte de stock devra alors être comptabilisée.
Les écritures d’inventaire
Les ajustements se traduisent par des écritures comptables. Celles-ci concernent les comptes de stock (classe 3), les comptes de variation de stock (classe 6 et 7), et les provisions pour dépréciation en cas de stock invendable ou obsolète.
Ces écritures ont un impact direct sur le résultat de l’exercice (via les charges et produits d’inventaire, le bilan (valeur réelle des actifs), et les indicateurs de performance (rotation des stocks, taux de perte…).
Un inventaire inexact peut fausser l’ensemble de ces indicateurs, ce qui peut poser problème en cas de contrôle fiscal, d’audit, ou de demande de crédit.
Les bonnes pratiques pour un inventaire efficace et durable
Mettre en place des inventaires tournants
Plutôt que d’attendre la fin de l’année, certaines entreprises adoptent des inventaires tournants, c’est-à-dire des comptages réguliers, répartis dans l’année. Cela permet de réduire la charge de travail à la clôture, de corriger les écarts plus rapidement, et d'améliorer la fiabilité continue des données.
Par exemple, un magasin peut compter un rayon ou une famille de produits chaque semaine.
Mettre en place des procédures internes solides
Pour limiter les écarts entre le stock comptable et la réalité, il est essentiel de mettre en place des procédures de réception claires (vérification, étiquetage, enregistrement), un contrôle des sorties (bons de livraison, logiciels de caisse), des outils de traçabilité (n° de lot, code-barres, RFID), une politique de gestion des produits obsolètes (promotion, destruction, dépréciation).
Sensibiliser le personnel
La formation et la sensibilisation des équipes sont clés. Le personnel doit comprendre l’importance du stock pour la gestion de l’entreprise, pour la rentabilité, et pour la conformité légale.
Une simple erreur humaine (compter en mètres au lieu de rouleaux, mal étiqueter un colis, etc.) peut avoir des conséquences financières importantes.
Obligations légales et cas particuliers
Inventaire et contrôle fiscal
L’administration fiscale peut demander à consulter les documents d’inventaire lors d’un contrôle. L’entreprise doit alors être capable de présenter les résultats détaillés du dernier inventaire, justifier les écarts éventuels et montrer que les ajustements ont bien été enregistrés.
Cas particuliers : transmission, fusion, liquidation
L’inventaire devient obligatoire et stratégique dans certains cas :
- Vente ou cession d’entreprise : l’inventaire sert de base à l’évaluation du stock transmis.
- Fusion ou scission : chaque entité doit connaître précisément son patrimoine.
- Liquidation judiciaire : l’inventaire permet de vendre les actifs pour rembourser les créanciers.
Dans ces contextes, l’inventaire doit être encore plus rigoureux, car il sert de base à des décisions juridiques, économiques et sociales importantes.
Conclusion
L’inventaire n’est pas seulement une exigence légale. C’est un véritable outil de pilotage pour toute entreprise. Il permet de :
- Vérifier l’exactitude des stocks,
- Corriger les écarts et erreurs,
- Fiabiliser les comptes annuels,
- Mieux gérer les approvisionnements,
- Identifier les pertes ou les fraudes.
Que vous soyez une PME, un commerçant, une startup ou une grande entreprise, l’inventaire est un levier de performance. Sa mise en place demande de la rigueur, de l’organisation, et souvent l’accompagnement d’un expert-comptable.
FAQ - Questions fréquentes
À quoi sert un inventaire ?
Un inventaire sert à recenser, évaluer et contrôler les biens ou les stocks d'une entité (entreprise, magasin, bibliothèque, etc.). Il permet une gestion précise et aide à la prise de décisions concernant les approvisionnements et les ventes.
Comment faire un inventaire ?
Pour faire un inventaire, il faut d'abord définir l'objectif et la méthode (manuel, informatisé). Ensuite, identifiez et triez tous les éléments à inventorier, puis comptez-les précisément et enregistrez les données (quantité, état, localisation). Enfin, analysez les résultats et mettez à jour vos registres.
Quels sont les différents types d'inventaire ?
Il existe plusieurs types d'inventaires, principalement classés selon leur fréquence et leur objectif :
- Réalisé une fois par an pour une vue globale des stocks et la conformité comptable.
- Suivi des stocks en temps réel grâce à un système informatisé, mettant à jour les niveaux à chaque mouvement.
- Comptage régulier d'une partie des stocks tout au long de l'année, permettant de répartir la charge et de corriger les écarts plus fréquemment.
- Inventaire intermittent (ou périodique) : Comptage physique complet des stocks à intervalles réguliers (mensuel, trimestriel), souvent pour les petites structures.
| Inventaire annuel (ou de fin d'exercice) | Réalisé une fois par an pour une vue globale des stocks et la conformité comptable. |
| Inventaire permanent | Suivi des stocks en temps réel grâce à un système informatisé, mettant à jour les niveaux à chaque mouvement. |
| Inventaire tournant (ou cyclique) | Comptage régulier d'une partie des stocks tout au long de l'année, permettant de répartir la charge et de corriger les écarts plus fréquemment. |
| Inventaire intermittent (ou périodique) | Comptage physique complet des stocks à intervalles réguliers (mensuel, trimestriel), souvent pour les petites structures. |
On peut aussi classer les inventaires par type de produits (matières premières, produits finis, etc.) ou par méthodes de gestion (ABC, FIFO, LIFO pour l'évaluation).
Sources & Références
Légifrance : Article L123‑12 du Code de commerce
L’Autorité des normes comptables (ANC) : Recueil des normes comptables françaises – 1er janvier 2024
Service‑public.fr : Obligations comptables d'une société commerciale

Questions & réponses