La création d’une entreprise de menuiserie est un projet qui ne s'improvise pas. De la formation en menuiserie jusqu’au développement de l'activité, cet article détaille les étapes indispensables pour créer une entreprise de menuiserie.
Podcast : Tout ce qu'il faut savoir pour devenir menuisier indépendant
Pourquoi devenir menuisier ébéniste ?
Devenir menuisier ébéniste est une aventure passionnante qui allie savoir-faire technique et créativité artistique. Ce métier permet de créer des pièces uniques en bois, allant des meubles sur mesure aux objets décoratifs raffinés. L'ébéniste joue un rôle essentiel dans la valorisation du bois, en choisissant des matériaux de qualité et en maîtrisant des techniques variées, telles que la marqueterie et le tournage.
La polyvalence est au cœur de ce métier. Le menuisier ébéniste peut réaliser des projets de construction, comme des escaliers ou des aménagements intérieurs, tout en étant capable de restaurer des meubles anciens. Cette double compétence lui permet de répondre à une demande croissante pour des créations personnalisées, adaptées aux goûts et besoins spécifiques de chaque client.
Avec l'essor de la demande pour des meubles écoresponsables et sur mesure, le métier de menuisier ébéniste est en pleine expansion. Les artisans peuvent travailler à leur compte, offrant ainsi une grande autonomie dans leur pratique. De plus, la valorisation de l'artisanat et du fait main dans notre société crée de nombreuses opportunités.
Choisir de devenir menuisier ébéniste, c'est embrasser un métier où créativité et technique s'unissent, tout en laissant une empreinte durable dans le monde du design et de l'artisanat. C'est une voie enrichissante pour ceux qui souhaitent vivre de leur passion tout en créant des œuvres uniques et significatives.
Quel budget pour ouvrir une entreprise de menuiserie ?
Créer une entreprise de menuiserie nécessite un investissement de plusieurs milliers d’euros : prenant en compte les formalités de création de l’entreprise, le prix du local et du matériel, ainsi que les assurances professionnelles sans oublier la formation.
Postes de dépense | Coût |
Formation au métier de menuisier |
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Matériel nécessaire pour se lancer | De 2 000 € à 10 000 € |
Local professionnel | En moyenne 1000 € par mois selon la localisation et la superficie du local |
Assurances professionnelles |
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Création de l’entreprise |
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Comment faire pour ouvrir une entreprise de menuiserie ? Les étapes
Étudier le marché
La première étape incontournable est l'étude de marché. Cette analyse vous permettra de comprendre si votre activité peut s'épanouir localement. Il est essentiel d'explorer les tendances actuelles et futures de l'industrie de la menuiserie, tout en évaluant les forces et faiblesses de la concurrence. Identifier votre clientèle cible est primordial pour ajuster vos offres aux exigences des futurs clients.
En effet, le secteur de la menuiserie représente une part significative du marché du bâtiment, avec des segments porteurs comme les fenêtres et la métallerie extérieure. Comprendre les besoins des clients, notamment dans le cadre de la rénovation, qui constitue une grande partie des chantiers, vous aidera à mieux orienter votre offre.
Choisir sa spécialité en menuiserie
Une fois le marché analysé, il est essentiel de choisir votre spécialité en menuiserie. Cette décision vous permettra d'estimer plus précisément les coûts liés au lancement de votre activité. Les spécialités sont variées et peuvent inclure la construction d'habitations en bois, la création de mobilier sur mesure, l'aménagement d'espaces intérieurs tels que cuisines et salles de bains, la réparation de meubles modernes ou anciens, ainsi que la pose de parquets ou la réalisation d'ornements.
Il est également important de décider si vous allez travailler dans un atelier ou à domicile, et si vous souhaitez exercer en tant qu'indépendant ou sous-traitant. Cette spécialisation influencera directement votre modèle économique et vous aidera à définir plus précisément vos offres de services et vos tarifs.
Réaliser un business plan
Le business plan est un document clé qui décrit votre stratégie financière pour atteindre vos objectifs commerciaux. Il doit inclure une analyse détaillée du marché, votre stratégie commerciale et marketing, ainsi que des prévisions financières sur trois à cinq ans. Ce document servira à convaincre les investisseurs et les banques de financer votre projet.
En élaborant un business plan solide, vous aurez une vision claire des besoins en financement et un plan d'action opérationnel pour guider le développement de votre entreprise. Ce document permettra également d'identifier les risques potentiels et d'optimiser la gestion de votre trésorerie, afin d'assurer la pérennité de votre activité à long terme.
Choisir le statut juridique
Pour démarrer son activité en tant qu'indépendant, un menuisier se penche plus facilement vers la micro-entreprise, l'entreprise individuelle ou l'EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée).
En tant que travailleur indépendant, il bénéficie de la simplicité du régime de la micro-entreprise avec des formalités de création et des obligations comptables allégées. Avec l'entreprise individuelle, les contraintes administratives liées à la création d’une société sont évitées. L'EURL offre un cadre juridique sécurisant et permet plus tard de s'associer et développer l'activité en se transformant en SARL (société à responsabilité limitée).
Puisque le statut juridique a des conséquences sur la fiscalité, le régime social ou la gestion de l'entreprise, il est important de bien connaître les différences entre les formes d’entreprise. Notre simulateur de statut juridique aide à faire le bon choix en fonction de la situation personnelle de l’entrepreneur et de ses objectifs.
Déterminer le montant du capital social
En ce qui concerne le capital social, pour les EURL et SARL, le montant minimum légal est fixé à 1 €. Cependant, il est généralement conseillé d'établir un capital plus important, d'au moins 1 000 €, afin de couvrir les frais de démarrage et renforcer la crédibilité de l'entreprise auprès des partenaires financiers. Le capital social peut être constitué d'apports en numéraire ou en nature, avec des exigences spécifiques quant à leur libération.
Aucun capital social n’est requis pour la micro-entreprise ou l'entreprise individuelle.
Réaliser les démarches administratives
Les démarches administratives varient selon la forme juridique choisie. Pour les auto-entreprises et les entreprises individuelles, l'inscription se fait directement en ligne sur le site du guichet unique des formalités des entreprises. En revanche, pour les EURL et SARL, il faut rédiger et signer les statuts, ouvrir un compte bancaire professionnel, déposer le capital social et publier un avis de constitution dans un journal d'annonces légales avant de soumettre le dossier complet sur le guichet unique.
À l'issue de ces démarches, l'entreprise sera immatriculée au Registre National des Entreprises (RNE), et, pour les sociétés, également au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS). Il est important de garder à l'esprit que le choix du statut juridique n'est pas définitif : il est possible d'adapter la structure juridique de l'entreprise en fonction de son développement et des besoins du menuisier entrepreneur.
Souscrire aux assurances obligatoires
Un menuisier doit obligatoirement souscrire les assurances suivantes :
- L’assurance responsabilité civile professionnelle : elle couvre les dommages pouvant être causés à des tiers dans le cadre de son activité.
- La garantie décennale : elle est obligatoire lorsque le menuisier exerce en tant que constructeur. Elle concerne les dommages liés à un défaut de solidité de l’ouvrage ou à ses éléments indissociables (plancher par exemple) après réception des travaux.
- L’assurance du local : si le menuisier est locataire d’un local, il doit prendre une assurance qui couvre les incendies, les dégâts des eaux, les catastrophes naturelles, etc.
- L’assurance auto : cette assurance doit être souscrite si le menuisier possède un véhicule utilisé pour son activité professionnelle.
D’autres assurances ne sont pas obligatoires, mais elles restent recommandées pour se protéger de plusieurs risques :
- L’assurance complémentaire : le travailleur indépendant a une couverture santé moins avantageuse qu’un salarié. Il est donc conseillé d’avoir une complémentaire santé pour obtenir de meilleurs remboursements pour certains soins (hospitalisation, optique, dentaire, etc.).
- La garantie biennale : elle dure deux ans et couvre les éléments dissociables de l’ouvrage (fenêtres, portes…) qui sont donc exclus de la garantie décennale.
Trouver un local
Le menuisier doit choisir un emplacement stratégique en fonction de son public cible, tel qu’il a été défini dans son étude de marché. Il dispose de plusieurs options pour domicilier son entreprise :
- Le domicile : c’est la solution la moins onéreuse. Le logement doit être sa résidence principale, qu’il soit locataire ou propriétaire. En revanche, il doit s’assurer que des clauses n’interdisent pas cette domiciliation (règlement de copropriété ou contrat de location le cas échéant).
- Un local : il permet de séparer l’espace de vie de l’activité professionnelle. Toutefois, le prix de la location dépend en grande partie de la superficie du local, de son emplacement, de son accessibilité et du type de commerces entourant le local.
- La société de domiciliation : elle fournit une adresse et délivre plusieurs services administratifs, ce qui représente un gain de temps dans la gestion de l’entreprise.
- La pépinière d’entreprises : cette option de domiciliation permet d’être accompagné pendant deux ans maximum pendant le lancement d’activité, en plus de profiter d’équipements partagés, de formations ou de prestations de secrétariat.
S'approvisionner en matériaux et outils
S'approvisionner en matériaux et outils est un aspect primordial pour les menuisiers, mais cela peut s'avérer complexe dans le contexte actuel du marché.
En ce qui concerne les matériaux, notamment le bois, les tensions d'approvisionnement ont considérablement impacté le secteur. Les délais d'approvisionnement sont passés de 10 à 18 semaines, et les prix ont fortement augmenté. Par exemple, le mètre cube de chêne est passé de moins de 1 000€ en 2020 à 2 300€ en 2022. Cette situation affecte également d'autres matériaux comme l'aluminium, le PVC et le vitrage, dont les prix ont connu des hausses significatives.
Pour faire face à ces défis, il est essentiel pour les menuisiers d'établir des relations solides avec leurs fournisseurs. Cela peut aider à sécuriser les approvisionnements et à obtenir de meilleures conditions. Les menuisiers plus généralistes ont particulièrement intérêt à développer ces relations avec des fournisseurs de divers matériaux (aluminium, PVC, bois, acier) pour optimiser leurs coûts d'approvisionnement.
Une bonne planification est primordiale. Les menuisiers doivent anticiper leurs besoins et passer leurs commandes bien à l'avance pour garantir la disponibilité des matériaux au moment opportun. L'utilisation d'un logiciel de gestion des achats peut grandement faciliter ce processus en offrant une vue d'ensemble des stocks et des besoins en temps réels.
Ouvrir l'entreprise de menuiserie et attirer des clients
Faire connaître son entreprise de menuiserie implique d’établir une stratégie marketing efficace. Cela peut passer par des techniques de promotion telles que la distribution de cartes de visite ou le flocage du véhicule professionnel.
Il est important de ne pas négliger la présence en ligne tant Internet et les réseaux sociaux font partie du quotidien des potentiels clients. Le menuisier peut créer un site internet pour présenter ses travaux et démontrer son expertise. Il peut également poster régulièrement des photos ou des vidéos de ses réalisations sur les réseaux sociaux. Outre le marketing digital, le bouche-à-oreille reste une méthode qui fonctionne pour attirer des clients.
Combien de temps pour devenir menuisier et ouvrir son entreprise ?
Il faut au minimum un an pour devenir menuisier puis créer son entreprise. Cela prend en compte le temps de la formation et la réalisation des démarches administratives pour l’ouverture. Par exemple, un menuisier diplômé d’une formation d’un an peut immatriculer son entreprise en quelques jours s’il choisit d’être auto-entrepreneur.
Cette durée peut être beaucoup plus longue s’il décide de poursuivre sa formation pour se spécialiser. Plus d’un an peut être nécessaire s’il a besoin de parfaire son projet d’entreprise (étude de marché, création de la stratégie financière, choix d’un local…).
Quelles sont les aides pour ouvrir son entreprise de menuiserie ?
Les organismes d'accompagnement
L’entrepreneur peut se tourner vers des réseaux tels que France Active, BFI France ou ADIE pour bénéficier de précieux conseils et de financements.
La Chambre des Métiers et de l’Artisanat propose plusieurs services d’accompagnement : aide au choix du statut juridique, prise en charge des formalités de création, formations en marketing…
Les aides financières
En dehors des partenaires financiers (banques, réseaux), le menuisier peut profiter de plusieurs aides publiques.
S’il est inscrit en tant que demandeur d’emploi à France Travail (anciennement Pôle emploi), il peut cumuler ses revenus professionnels avec l’ARE (allocation chômage d’aide au retour à l’emploi). La perception de cette aide chaque mois apporte une sécurité financière le temps du développement de l’entreprise.
Il est également possible d’obtenir l'ACRE (aide à la reprise ou à la création d’entreprise) dont le montant est égal à 60 % des droits au chômage restant à verser. Ce capital peut être un apport financier non négligeable pour le bien de l’entreprise.
Enfin, la création d’entreprise permet d’obtenir l'ACRE (aide à la création ou à la reprise d’une entreprise). C’est une exonération de cotisations sociales (maladie, invalidité, retraite, allocations familiales) pour une durée d’un an.
Quelles autorisations et réglementations pour ouvrir une entreprise de menuiserie ?
Pour ouvrir une entreprise de menuiserie en France, plusieurs autorisations et réglementations doivent être respectées. Tout d'abord, il est essentiel d'avoir les qualifications professionnelles adéquates, généralement un CAP en menuiserie, qui constitue la base des compétences techniques nécessaires pour exercer ce métier. Des formations complémentaires peuvent être effectuées (BP menuisier, BTS architectures en métal, CAP arts du bois). L'inscription au Répertoire des Métiers est également obligatoire pour les artisans souhaitant travailler de manière indépendante.
Les normes de sécurité au travail sont primordiales. Les menuisiers doivent respecter des réglementations strictes concernant l'utilisation d'équipements de protection individuelle (EPI), tels que des gants, des lunettes de sécurité et des masques respiratoires, afin de prévenir les accidents et les maladies professionnelles. De plus, des formations aux premiers secours sont souvent requises pour assurer la sécurité sur le lieu de travail.
La conformité aux normes environnementales est également primordiale. Les menuisiers doivent gérer et recycler les déchets de bois correctement et utiliser des matériaux moins polluants. Il est impératif de se procurer du bois issu de forêts gérées durablement, certifiées par des labels comme FSC ou PEFC.
En matière d'assurances, deux types sont obligatoires :
- L'assurance décennale, qui couvre les dommages pouvant survenir dans les dix ans suivant la réception des travaux.
- L'assurance responsabilité civile professionnelle, qui protège contre les dommages causés à des tiers durant l'exécution des travaux.
Enfin, il est important de respecter le Code de la construction pour garantir la sécurité et la qualité des ouvrages réalisés. Cela implique le respect de normes spécifiques sur les matériaux utilisés et les méthodes de construction. En suivant ces réglementations, un menuisier peut légalement ouvrir et gérer son entreprise tout en assurant la sécurité et la qualité de ses services.
Comment réussir l'ouverture de son entreprise de menuiserie ? Nos conseils
Une fois toutes ces étapes franchies et l’entreprise de menuiserie créée, il ne reste plus qu’à travailler à son développement, à établir sa réputation, à trouver et fidéliser sa clientèle.
Les premiers clients sont très importants, c'est par eux que le bouche-à-oreille va se mettre en place.
La création d'un site internet s’avère très utile, il offre une vitrine virtuelle de l'activité de la menuiserie, la visibilité des travaux déjà effectués, les services proposés, les horaires d’ouverture de la menuiserie, les coordonnées, etc.
L'inscription aux annuaires des entreprises en ligne peut générer beaucoup de clients.
Il est recommandé :
- d'établir une fiche d'établissement avec Google My Business.
- de se rendre visible sur les réseaux sociaux (Facebook, YouTube, Instagram, LinkedIn).
- de faire de la publicité sur le véhicule avec le logo de l'entreprise et les coordonnées.
- de passer une annonce sur un tableau d'affichage de grande surface chez les commerçants.
- de faire imprimer des cartes de visite.
- de distribuer des flyers ou d'en déposer dans les boîtes aux lettres.
En combinant ces différentes techniques, le menuisier peut rapidement attirer des clients et se faire une réputation solide dans son secteur.
Les questions courantes sur l’ouverture d'une entreprise de menuiserie
Quel est le salaire moyen d'un menuisier ?
Le salaire d'un menuisier débutant est en général entre 1 500€ et 2 000€ brut par mois. Les années d'expérience permettent au menuisier de gagner plus de 2 000 euros nets par mois et jusqu'à 3 000€ (entre 2 500 et 3 800€ bruts) pour les menuisiers les plus expérimentés.
Quel diplôme pour devenir menuisier ?
Un diplôme n'est pas obligatoire, mais il est fortement recommandé. Les formations les plus courantes sont le CAP, BEP, Bac Pro ou BTS en menuiserie.
Est-ce rentable de devenir menuisier ?
La rentabilité dépend de plusieurs facteurs comme la demande locale, la spécialisation et la gestion de l'entreprise. Les marges dans le secteur sont généralement comprises entre 20% et 40%. Les clés du succès incluent une bonne réputation, des compétences techniques solides et une gestion efficace des coûts.