Devenir journaliste freelance : Notre guide (2025)

Les investigations, les interviews, l’écriture d’articles ou la production audiovisuelle rythment la vie d’un journaliste freelance. Il réalise un véritable travail d’enquêtes et recueille des informations fiables qu’il vérifie puis diffuse au moyen de plusieurs canaux de communication (écrit, télévision, radio). À la différence d’un journaliste salarié, il travaille en toute indépendance.

Bien que le métier soit passionnant, il exige des compétences essentielles et la capacité à faire face aux défis du travail indépendant. Il faut donc bien s’informer sur la profession avant de se lancer. Notre article vous dit tout sur comment devenir journaliste freelance en 2025.

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Formation et compétences requises pour devenir journaliste freelance

Les écoles de journalisme en France

Il existe 14 écoles de journalisme en France reconnues par la profession.

Cinq d’entre elles se situent en Île-de-France :

Voici les neuf autres écoles se situant en province :

Compétences essentielles à maîtriser

Le journaliste freelance doit être doté d’une grande culture générale et d'une curiosité presque inépuisable pour chercher la vérité et pouvoir aborder de nombreux thèmes. Doté d’un esprit critique et rigoureux, il doit être capable de rebondir rapidement sur l’actualité et traiter les données recueillies de manière à ne pas faire d’erreur ou relayer de fausses informations.

Les tâches souvent chronophages requièrent une grande disponibilité, c’est pourquoi le journaliste doit être passionné par son métier.

De manière générale, d’excellentes qualités relationnelles et la maîtrise du ton journalistique sont indispensables, tout comme des compétences en investigation et en prise d’informations. Cependant, certaines compétences spécifiques doivent être acquises selon le type de média :

Un savoir est particulièrement apprécié : le data journalisme (journalisme de données). Les journalistes ne collectent pas simplement les données (statistiques, chiffres…). 

Ils les recueillent de manière structurée au sein d’une base pour mieux les comparer et les rendre intelligibles pour le public. 

Ces données sont présentées le plus souvent sous forme de cartes interactives ou d’infographies. Le data journalisme exige la maîtrise des outils informatiques et un bon esprit d’analyse.

Quels sont les différents domaines de spécialisation en journalisme ?

Un journaliste généraliste est doté d'une forte polyvalence, mais il gagne à se spécialiser dans un domaine particulier parce que les entreprises apprécient. 

D’ailleurs, plusieurs écoles font de la deuxième année de master une année de spécialisation dans laquelle les étudiants développent une expertise dans plusieurs domaines. D’autres proposent des cursus de formation entièrement spécialisés comme le journalisme sportif.

Voici les domaines de spécialisation en journalisme :

• Journalisme d'investigation : recherches approfondies sur un sujet sensible ou complexe portant sur l’intérêt général pour révéler la vérité sur des faits.
• Journalisme culturel : spécialisé sur toutes les formes de culture (littérature, cinéma, musique, théâtre, arts graphiques…).
• Journalisme sportif : couverture de l’actualité sportive locale et internationale.
• Journalisme économique ou journalisme d’affaires : centré sur l’actualité financière et économique.
• Journalisme scientifique : diffusion des nouveautés scientifiques avec un effort de vulgarisation selon les publics.
• Journalisme de mode : journalisme de niche (défilés, collection de prêt-à-porter, interviews de mannequins…).

Comment devenir journaliste rapidement ? Nos conseils

Pour devenir journaliste freelance sans passer par une longue formation et entamer une belle carrière, voici quelques conseils :

Maîtriser l’art de la prospection

La prospection est essentielle pour développer votre carrière de journaliste freelance. Publier régulièrement des articles sur un blog ou des réseaux sociaux vous permet d’attirer un public cible et de démontrer votre expertise. 

Une autre méthode consiste à contacter directement des prospects par mail ou message, en leur proposant vos services avec des techniques de vente adaptées. Cela permet non seulement d'élargir votre réseau, mais aussi de transformer des prospects en clients réguliers.

En vous positionnant en tant qu'expert dans un domaine spécifique, vous maximisez vos chances de capter l'attention des prospects.

Actualiser ses compétences et faire de la veille continue

Le secteur du journalisme évolue constamment. Pour rester compétitif, il est important de se former régulièrement. Des formations courtes, souvent en ligne, vous permettent de développer des compétences spécifiques comme le SEO ou le storytelling. 

En parallèle, une veille continue sur les dernières tendances de votre domaine garantit que vous êtes toujours au fait des nouveautés du secteur.

Participer à des webinaires ou suivre des cours en ligne peut vous permettre d'acquérir de nouvelles compétences sans perdre trop de temps.

Optimiser son profil en ligne et se créer des opportunités

Avoir une présence en ligne soignée est essentiel. Optimisez vos profils LinkedIn et Twitter en mettant en avant vos compétences, vos expériences et votre spécialisation journalistique. 

S’inscrire sur des plateformes freelance telles que Malt ou Upwork peut également vous aider à accéder à des offres pertinentes. Assurez-vous que votre profil soit attractif, avec un portfolio de vos meilleurs articles.

Un profil bien optimisé attire non seulement les recruteurs, mais également les médias à la recherche de talents freelance.

Entretenir son réseau et collaborer

Dans le journalisme, le réseau professionnel est souvent la clé du succès. Collaborer régulièrement avec des experts d’autres domaines permet de proposer des contenus plus variés et enrichis. Cela renforce non seulement vos compétences, mais vous aide également à élargir votre réseau professionnel.

Créer des relations avec les médias et éditeurs

Construire des relations avec des médias et des éditeurs est essentiel pour intégrer leur réseau de collaborateurs. Contactez directement les rédactions pour proposer vos services. Vous pouvez également rédiger des articles pour des plateformes de publication en ligne afin de vous faire remarquer.

Proposer vos articles les plus réussis comme exemples peut faciliter votre intégration dans leur carnet d’adresses.

Exploiter des formats de communication tendance

Les formats comme le podcast ou la vidéo connaissent un essor important. En tant que journaliste freelance, vous pouvez utiliser ces supports pour atteindre une audience plus large et montrer votre polyvalence. 

En participant à des podcasts ou en créant des vidéos sur des sujets d'actualité, vous augmentez votre visibilité tout en démontrant vos compétences.

Peut-on devenir journaliste sans études ?

Devenir journaliste sans avoir fait d’études en journalisme est possible. Toutefois, l’obtention d’un diplôme dans l’une des 14 écoles de journalisme reconnues favorise l’embauche.

De plus, la carte de presse ne peut être obtenue que si le professionnel exerce à titre principal et pendant au moins trois mois des missions de journalisme au sein d’une agence de presse, ou pour la presse écrite, les stations de radio, les chaînes de télévision ou les médias en ligne. Cette activité doit être régulière et apporter au journaliste plus de la moitié de ses ressources financières.

La carte de presse permet d’accéder à certains lieux uniquement réservés aux journalistes qui la possèdent et de bénéficier de certains privilèges comme les droits à la formation. Elle est demandée à la commission de la carte d’identité des journalistes professionnels.

Quels sont les différents statuts du journaliste professionnel ?

Journaliste pigiste

Le journaliste pigiste fournit des articles ou des photographies à des médias. Ce statut est souvent adopté par les journalistes en début de carrière. Bien qu'il soit rémunéré à la pige, il est considéré comme un journaliste salarié au regard de la convention collective nationale des journalistes.

Au même titre qu’un journaliste travaillant à son poste, il a donc droit à des indemnités en cas de maladie, d’invalidité ou d’accident, ainsi qu’à des congés payés et des allocations chômage.

Ce statut particulier interdit au journaliste pigiste d'exercer ses fonctions en tant que freelance.

Rédacteur freelance

Le rédacteur freelance est totalement indépendant. C’est-à-dire qu’il négocie ses tarifs et facture lui-même ses prestations sans être lié à un organe de presse écrite ou audiovisuelle. Il peut rédiger des contenus destinés à être imprimés ou écrire pour le web. En revanche, il n’a pas accès à la carte de presse contrairement au journaliste salarié.

Il peut pratiquer son activité sous différents statuts :

• Entreprise individuelle : l’entreprise et le professionnel ne forment qu’un. La création d’une entreprise individuelle est rapide puisqu’elle ne nécessite pas la création d’une autre entité juridique. L’entrepreneur individuel peut être auto-entrepreneur et être soumis à un régime fiscal et social simplifié. Ce statut est particulièrement adapté aux freelances débutants.
• Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) : puisque c’est une société, elle a donc une personnalité juridique distincte de l’entrepreneur. Le gérant associé unique est soumis d’office à l’impôt sur le revenu comme l’entrepreneur individuel et est considéré comme un travailleur non salarié avec une protection sociale inférieure à celles des salariés.
• Société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) : le président associé unique a une couverture sociale plus avantageuse puisqu’il est assimilé salarié. En revanche, le montant des charges sociales est plus élevé que pour l’EURL.

Pour vous aider à choisir le statut juridique adapté à votre situation pour votre création d'entreprise voici un simulateur : 

Trouver ses premiers clients

Construire son réseau

Pour couvrir l’actualité, le journaliste doit souvent recueillir des informations provenant de situations géographiques différentes. Il est alors nécessaire d’avoir de bons contacts pouvant lui fournir des informations sans qu’il se déplace. Ce réseau est utile pour rechercher des offres ou lorsque le journaliste manque de connaissances sur un sujet précis.

Ce qui peut aider à développer son réseau, c’est de participer à des événements, d’intégrer des communautés professionnelles ou de contacter directement d’autres collègues. Il est judicieux d’utiliser également les réseaux sociaux afin de se faire repérer par les entreprises de presse et faire fonctionner le bouche-à-oreille.

Groupes et communautés 

Les communautés importantes de journalistes se trouvent sur les réseaux sociaux. « Réseau Journalistes et Médias » est un groupe présent sur Facebook depuis 2010. Comptant plus de 30 000 membres, il publie des offres et met en relation les médias et les journalistes pour des missions régulières ou ponctuelles. 

Le syndicat national des journalistes possède une grande communauté et enrichit son site internet d’actualités, mais aussi des publications sur la profession de journaliste. Il est possible d’y adhérer en contrepartie d’une cotisation proportionnelle aux revenus. Le syndicat accueille aussi les journalistes dans ses locaux ou assure des permanences par téléphone ou mail. Un groupe Facebook « Pigiste Power SNJ », anciennement « Infos Pigistes SNJ », est ouvert à tous, même s'il cible les journalistes pigistes.

Plateformes de mise en relation

Les journalistes freelances peuvent s’inscrire sur des plateformes généralistes comme Malt pour trouver des missions. Spécialisée, Ginkio est une plateforme qui propose aux journalistes de publier un portfolio gratuit en ligne et met en ligne des offres d’emploi.

Portfolio en ligne

En actualisant régulièrement son portfolio en ligne, le journaliste reste visible sur Internet afin d’être plus facilement contacté par les entreprises. Certaines plateformes de freelance exigent plusieurs conditions pour être visible dans les recherches : photo de profil, description détaillée, mise à jour de la disponibilité, connexion régulière sur le profil, réponse aux clients, actualisation des documents légaux, etc.

Les outils et ressources pour le journaliste freelance

Outils de rédaction et de vérification

Pour un travail d’enquête efficace, les journalistes ne peuvent passer à côté de la vérification des faits (comparaison des sources, examen de la fiabilité d’un média). Pour vérifier une photographie par exemple, ils peuvent réaliser une recherche par image inversée sur un moteur de recherche ou appeler directement des confrères pour avis.

En ce qui concerne la rédaction, Google Trends permet de savoir quels sont les sujets les plus recherchés par les internautes. Il suffit de taper un mot-clé et d’observer le taux d’intérêt du sujet sur une période donnée, par région ou par thème.

Outils de gestion de projet, de communication et d'automatisation

Au quotidien, Slack est un outil de communication favorisant les échanges entre travailleurs en les rassemblant dans des espaces de travail et des canaux sécurisés. Il intègre plusieurs applications tierces, par exemple :

• La messagerie instantanée Gmail ;
• La plateforme de visioconférence Zoom ;
• L’outil de partage de fichier Google Drive ;
• Le logiciel de gestion client Salesforce ;
• L’outil de gestion de projet Asana ;
• L’outil d’automatisation Zapier.

Les défis et opportunités du journalisme freelance

Crowdfunding et soutien des lecteurs

Le crowdfunding ou financement participatif est une solution choisie par certains journalistes pour vivre de leur activité en conservant leur indépendance. Le profil de ces professionnels est celui du créateur de contenu qui délivre de manière régulière des vidéos vulgarisant des faits ou portant sur des actualités variées (sport, bien-être, éducation, science…).

Les dons aident les journalistes à continuer leur travail d’information lorsque certains de leurs contenus provoquant des débats sont moins mis en avant ou peu rémunérés.

Les journalistes créateurs de contenu peuvent utiliser des plateformes comme Tipeee ou Patreon.

Évolution du métier et nouvelles compétences

Avec le développement du numérique, le métier de journaliste freelance a dû s’adapter à de nouvelles méthodes de travail. Développer des compétences en informatique, graphisme, vidéo, podcasting, réseaux sociaux, applications mobiles, data journalisme et gestion de projet est devenu obligatoire pour rester compétitif.

Le journaliste freelance doit constamment mettre à jour ses connaissances parce que les technologies et les exigences du public, à l’aise avec les outils digitaux, ne cessent d’évoluer.

Les questions courantes sur le journaliste en freelance

Quelle est la journée type du journaliste indépendant ?

Le journaliste indépendant prend connaissance des tâches qu’il doit effectuer dans la journée (rendez-vous client, rédaction, collecte d’informations, interviews…). Une grande partie du temps est consacrée à la recherche d’informations, à des entretiens utiles pour enrichir ses sources et à la rédaction d’articles ou à la production de contenus audiovisuels.

Il s’organise comme il le souhaite en fonction de ses priorités et de sa vie personnelle. Il peut aussi bien ne travailler que la moitié de la journée ou terminer tard dans la soirée.

Puisqu’il est travailleur indépendant, il doit réserver quelques heures pour s'occuper des tâches administratives : facturation, prospection, comptabilité, obligations fiscales, contrats de prestation de service, etc.

Quel est le salaire d'un journaliste freelance ?

Un journaliste freelance débutant gagne entre 60 € et 150 € par article. Au mois, ses revenus varient en fonction de son volume de travail. Sa rémunération est susceptible d’augmenter grâce à son expérience et son expertise.