L’affacturage, également connu sous le terme anglo-saxon « factoring », est un dispositif de financement instantané des factures émises. Il s’agit pour une entreprise de céder tout ou partie de son poste client à une société d’affacturage. Celle-ci se charge alors de verser à l’entreprise cliente la somme facturée, dégrevée des frais de commission d’affacturage, puis de gérer le processus de recouvrement auprès du professionnel débiteur dans les délais impartis. Cette solution se révèle profitable aux structures désireuses de disposer de fonds et de liquidité sans avoir à amputer leur trésorerie.
Qu'est-ce que l'affacturage ? Définition et principes
Il s’agit d’une prestation de services proposée par les sociétés de financement aux entreprises. Cette solution permet à ces dernières de percevoir le paiement quasi-immédiat des factures qu’elles ont établies à destination de leurs clients. En effet, l’organisme d’affacturage devient donc leur factor.
Son rôle consiste à racheter la créance et à s’en acquitter sous un délai défiant toute concurrence (de 8h à 72 h), à la place du débiteur. Il s’engage alors à supporter les délais de paiement et les éventuelles conséquences qui en découlent.
En contrepartie, la société de factoring se rémunère sous la forme d’une commission d’affacturage. Selon les termes convenus entre les parties, elle peut également percevoir un pourcentage du chiffre d’affaires réalisé par l’entreprise cliente sous-traitant le recouvrement de ses factures.
Qui peut bénéficier de l'affacturage ?
Les entreprises, qu'elles soient libérales, commerciales ou artisanales, ainsi que les organismes publics, peuvent faire appel à un factor pour leurs services. Néanmoins, l’affacturage ne s’applique qu’aux structures exerçant une activité BtoB (Business to Business). De ce fait, cette méthode ne concerne pas les factures émises auprès de particuliers. En outre, les organismes de financement ne prennent pas en charge les factures d’une certaine nature : les acomptes ou celles liées à une prestation de maintenance.
Hormis ces quelques réserves, il n’existe pas de critères spécifiques déterminants si une société est éligible au factoring plutôt qu’une autre. Celle-ci peut y recourir, quelle que soit :
- Sa taille ;
- Son effectif ;
- La nature de son activité ;
- Le niveau de son chiffre d’affaires ;
- Etc.
La loi impose uniquement que la créance faisant l’objet d’une prestation d’affacturage ait une existence réelle, stipule un montant chiffré et dispose d’un délai de paiement précis. En termes juridiques, on dit que la facture doit être certaine, liquide et exigible.
Quels sont les types d'affacturage ?
Ce service peut prendre différentes formes.
L’affacturage classique
Il consiste à financer le poste client d’une société, c’est-à-dire l’ensemble des factures que celle-ci a émises à l’attention de ses clients. De cette façon, c’est au factor qu’il revient d’assumer les délais de paiement prévus sur la quittance avant de pouvoir la recouvrer. En effet, la société de factoring s’est déjà acquittée de la somme auprès de l’entreprise signataire du contrat d’affacturage et prend le recouvrement final à sa charge.
L’affacturage confidentiel
Par souci de transparence, certaines organisations tiennent à informer leurs clients qu’ils font appel à une société d’affacturage pour le recouvrement de leurs créances clients. D’autres, au contraire, préfèrent rester discrets sur le sujet et privilégient ce qu’on appelle l’affacturage confidentiel.
Pour ce faire, l’entreprise signataire de ce type de contrat doit disposer d’un compte bancaire à son nom, mais dont le contrôle s’exerce par l’organisme financeur. Ce dernier communique alors avec le service comptable de la société débitrice, tout en s’employant à effectuer ces démarches au nom de son bénéficiaire. Ainsi, le client final n’a pas connaissance de l’intervention de cet intermédiaire dans cette relation commerciale.
L’affacturage inversé (Reverse Factoring)
Le processus d’affacturage inversé est similaire à celui de l’affacturage classique. La différence réside dans le fait que l’entreprise cliente cède au factor les créances qu’elle doit honorer, et non pas ses factures à recouvrer. Le fournisseur peut alors percevoir le montant qu’il a facturé à son client, sans que ce dernier n’ait eu à mobiliser sa trésorerie. Là encore, c’est à la société de factoring qu’il revient de supporter les délais de paiement, en lieu et place de son bénéficiaire.
Quel est le compte comptable pour affacturage ?
Dans le cadre d’un contrat de factoring, il s’agit de comptabiliser l’opération de cession de la créance. Le montant de l’écriture est donc à saisir dans le compte « client » 411 au crédit, puis dans le compte « factor » 467 au débit.
En cas de paiement de frais de commission, il convient de traiter les comptes « rémunérations d’affacturage » 6225, ainsi que le compte de TVA déductible au débit.
Enfin, le paiement adressé à la société d’affacturage est comptabilisé au crédit via le compte « factor » 467, puis au débit sur le compte « banque » 512.
Les avantages de l'affacturage
Ce dispositif de financement à court terme constitue un atout indéniable pour de multiples sociétés, tant pour la gestion de trésorerie que pour celle des risques d’impayés.
Pour la trésorerie d'entreprise
L’ensemble des transactions commerciales entraînant une facture font également l’objet d’un délai de paiement. Celui-ci est fixé par la loi et s’étend, en principe, sur une période de 30 jours. Toutefois, il peut arriver que la durée d’attente avant l’encaissement soit supérieure à un mois, mais il ne doit en aucun cas excéder 60 jours à compter de la facturation ou 45 jours fin de mois.
Ce temps d’attente peut mettre à mal une trésorerie un peu chancelante, surtout lorsqu’il s’agit d’une structure en début d’activité. Une opération d’affacturage apparaît comme une solution idéale pour :
- Préserver son fond de roulement (BFR) ;
- Maintenir une dynamique de production ;
- Ne pas laisser un manque de liquidité entraver la poursuite de l’activité ;
- etc.
Il est à noter qu’une prestation d’affacturage représente également un coût qu’il convient, pour un entrepreneur, de considérer avec attention.
Pour la gestion des risques
Avant toute souscription d’un contrat d’affacturage, l’établissement prêteur effectue une étude minutieuse de la santé financière des sociétés débitrices de ses prospects. Il évalue ainsi les risques qu’il encourt en cas d’insolvabilité de leur part. En effet, l’éventualité d’acquérir des créances irrécouvrables demeure bien présente, et le factor s’engage à en assumer les conséquences. L’entreprise utilisatrice de ses services est quant à elle, assurée d’être payée de sa prestation auprès de son client, que celui-ci soit en mesure d’honorer sa dette ou pas.
Outre le fait de se prémunir des impayés, le contrat d’affacturage offre un gain de temps significatif à l’entrepreneur souscripteur. En effet, en cédant ses factures, il délègue la gestion de son poste client, c’est-à-dire l’ensemble des opérations liées à la facturation. Le chef d’entreprise s’affranchit ainsi des lourdeurs administratives telles que les lettres de relance pour factures impayées, voire les démarches inhérentes à une poursuite judiciaire pour les cas les plus graves.
Quels sont les inconvénients de l'affacturage ?
Ce système de factoring peut s’avérer utile à bien des égards, mais il démontre aussi une certaine limite.
Le coût du service de factoring
Le recours à l’affacturage occasionne des frais dont l’entrepreneur doit tenir compte. En effet, ceux-ci réduisent inéluctablement la marge nette de chacune des transactions réalisées.
De plus, selon les sociétés de financement, l’opacité des contrats d’affacturage concernant leurs modalités de fonctionnement ou de rémunération peut dérouter les candidats à ce dispositif.
La détérioration des relations entre l’entreprise et ses clients
Lorsqu’elle choisit de déléguer la gestion de son poste client, l’entreprise prend le risque de voir se dégrader la relation qu’elle entretient depuis longtemps avec ses partenaires. Pour éviter cela, il convient de s’assurer de sélectionner un établissement prêteur de qualité, investi dans sa mission dans sa globalité, et ne brillant pas seulement dans sa rigueur à recouvrir les sommes engagées.
Comment choisir une Solution d'Affacturage ?
Bien gérer l’encours client constitue un enjeu stratégique pour les entreprises. Le choix de l’établissement de financement est donc primordial pour espérer un partenariat efficace.
Les critères de sélection
Si le factor se montre souvent sélectif quant aux entreprises à qui il avance les sommes facturées, il doit en être de même pour l’entreprise qui sollicite ses services. Il s’agit de déterminer en amont les besoins de l’entreprise afin que la société d’affacturage soit en mesure de lui proposer une prestation adaptée.
Du côté de l’entreprise, les éventuels frais annexes et les modalités de financement doivent faire l’objet d’une analyse détaillée. Celle-ci a tout intérêt à faire preuve de discernement et à bien étudier les différentes offres de services présentes sur le marché. Certains points devront retenir l’attention du futur bénéficiaire :
- la réputation de la société d’affacturage ;
- les délais de recouvrement ;
- le niveau du fond de garantie requis ;
- le seuil minimum du chiffre d’affaires requis ;
- etc.
Divers comparatifs de sociétés de factoring existent sur Internet. N’hésitez pas à demander plusieurs devis avant de vous positionner. Veillez toutefois à ce que l’établissement privilégié figure parmi les sociétés composant l’ASF (association française des sociétés financières).
La collaboration avec un factor
L’adhésion d’une entreprise auprès d’une société de factoring se matérialise par la souscription d’un contrat d’affacturage. Avant cela, l’établissement prêteur prend soin d’étudier minutieusement la situation financière de l’entreprise, son écosystème commercial, ainsi que la qualité de ses débiteurs. Il cherche ainsi à évaluer le risque encouru en traitant avec cette organisation.
Une fois la relation contractuelle actée, l’entreprise transmet au factor les factures qu’elle établit. Celui-ci s’en acquitte en quelques jours et prend le relais en termes de suivi de facturation avec les clients. Il lui appartient ainsi de percevoir le paiement des prestations effectuées à la date d’échéance prévue sur les quittances.
L'affacturage dans le Contexte International
Il existe des sociétés de factoring spécialisées dans les entreprises d’import-export. Cette solution s’avère également pratique pour les groupes de grande envergure, disposant d’une maison-mère en France et de plusieurs filiales à l’étranger.
L'affacturage à l'export
Dans un cadre international, la mission de l’établissement prêteur s’apparente à celle de l’affactureur français, à ceci près que son homologue international possède une meilleure connaissance des risques liés au change. Ainsi, il gère les créances internationales de l’entreprise cliente et garantit le recouvrement des dettes.
Il s’agit pour l’entreprise d’informer la banque du pays d’importation de l’identité des clients locaux avec qui elle traite, puis d’obtenir l’approbation du factor concernant les transactions. Une fois celle-ci obtenue, l’entreprise honore ses commandes et transmet à la banque locale l’ensemble des documents afférents aux ventes générées. L’établissement bancaire communique la totalité des factures au factor international, de sorte que ce dernier fasse le nécessaire pour obtenir le paiement des traites.
L’affacturage à l’import
La subtilité du factoring à l’import réside dans le fait qu’il fait intervenir deux sociétés d’affacturage : l’une dans le pays où est implantée l’entreprise cliente, l’autre se situant sur le territoire où se réalise la transaction.
De fait, le factor signataire du contrat sous-traite la fonction de recouvrement des dettes à une société d’affacturage locale. Cette méthode permet de fluidifier les flux financiers et de favoriser les ambitions d’expansion des dirigeants par l’acquisition de nouveaux marchés.
Innovations et tendances dans l'affacturage
Selon un rapport publié par l’ASF relatif à l’activité des établissements spécialisés au cours des 9 premiers mois de 2023, l’affacturage conserve une dynamique de croissance à la hausse, bien qu’ayant connu un léger ralentissement en 2020.
La digitalisation et les avancées dans le secteur de la fintech ont également produit leurs effets sur le factoring, contribuant ainsi à son développement. Pour cause, de nombreuses plateformes d’affacturage sont apparues sur la toile, simplifiant considérablement la relation contractuelle et les échanges entre le factor et l’entreprise cliente.
L’affacturage 2.0 permet donc à ses utilisateurs de bénéficier des avantages suivants :
- la simplification des démarches ;
- un gain de temps par une rapidité d’exécution en termes de transmission de documents ;
- l’ouverture des services de factoring aux petites entreprises ;
- un coût attractif et compétitif ;
- une certaine souplesse dans les propositions commerciales.
Les sociétés de factoring élargissent leurs offres en les adaptant aux structures plus modestes (TPE et PME). Toujours selon l’ASF, en 2021, ces dernières composent 93 % de la clientèle des factors.
Parmi les différentes solutions de financement dont disposent les entreprises, l’affacturage se révèle être une alternative intéressante. Adaptable à tout type de société commerciale, elle fait preuve d’une grande flexibilité. À l’heure où les petites structures peinent à obtenir un prêt professionnel de leur banque, le factoring, qu’il soit digital ou classique, présente des atouts non négligeables. Il permet notamment au chef d’entreprise de ne pas laisser les délais de paiement peser sur sa trésorerie et de disposer des liquidités nécessaires pour la poursuite de son activité. Pour plus de précisions, n’hésitez pas à prendre contact avec les équipes de L-Expert-Comptable.com.