- Le marché de la traduction freelance est en pleine croissance, avec des opportunités dans diverses langues et spécialisations.
- Un traducteur indépendant choisit ses missions, ses clients et fixe ses tarifs, mais doit gérer sa prospection et sa comptabilité.
- Il existe plusieurs spécialisations : traduction juridique, médicale, technique, sous-titrage, interprétation, etc.
- Le choix du statut juridique est essentiel : micro-entreprise, EI, EURL ou SASU, chacun ayant ses avantages fiscaux et sociaux.
- Se constituer un réseau, soigner son portfolio et utiliser des plateformes comme ProZ ou Malt permettent de trouver ses premiers clients.
- Des outils comme les logiciels de TAO, Notion ou un logiciel de facturation facilitent l’organisation et la gestion de l’activité.
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Podcast : Les étapes pour devenir freelance en 2025
Se lancer dans l’aventure de la traduction freelance, c’est vivre de sa passion des langues et organiser son emploi du temps sans contraintes. Il est important d’analyser tous les paramètres afin de s’installer dans les meilleures conditions : compétences acquises, marché potentiel, forme juridique (micro-entreprise, EURL, SASU), etc. Pour se créer une clientèle, le traducteur indépendant doit avoir un CV à jour, s’inscrire sur des sites internet d’emplois, contacter une agence de traduction, etc. On vous guide.
Le marché des traducteurs freelances
Si l’intelligence artificielle et la traduction automatique bouleversent le travail des traducteurs, la croissance du secteur demeure forte. En 2023, l'Europe représente 53 % des ventes mondiales dans le secteur de la traduction et de l'interprétation, avec une croissance soutenue en France, atteignant un chiffre d'affaires de 627 millions d'euros.
Bien qu'il n'existe pas de données précises sur le nombre total de traducteurs professionnels sur le territoire, on estime qu’il y a en France 5 000 à 6 000 traducteurs indépendants et 400 à 500 sociétés spécialisées.
La langue la plus recherchée demeure l’anglais, suivie de près par l’allemand et le mandarin. Cependant, avec la mondialisation, les entreprises ont accès à tous les marchés du monde. Il est donc fort à parier que les langues les plus parlées aujourd’hui ne seront pas les mêmes que demain !
Des débouchés pourraient ainsi s’offrir à vous dans d’autres langues étrangères, comme le turc, le polonais, le portugais ou le néerlandais.
Qu’est-ce qu’un traducteur freelance ?
Les missions du traducteur
Le traducteur freelance est un professionnel chargé de transposer un contenu oral ou écrit d’une langue source vers une langue cible. Pour cela, il doit respecter les particularités culturelles, linguistiques et contextuelles du texte d’origine. Son travail ne se limite pas à une simple conversion mot à mot. Il nécessite une parfaite maîtrise des langues concernées ainsi qu’une excellente compréhension des domaines traités.
Les spécialisations possibles en traduction freelance
Un traducteur freelance peut décider de se spécialiser dans l’un des domaines suivants :
- traduction écrite de documents littéraires, techniques, juridiques, médicaux, marketing, etc. ;
- sous-titrage et doublage pour le secteur audiovisuel ;
- Interprétation en direct lors d’événements, conférences ou audiences judiciaires (traduction assermentée) ;
- interprétation dans les services publics/en milieu médico-social (ISP) ;
- révision et relecture de traductions existantes.
Traducteur indépendant ou salarié
Le traducteur salarié travaille au sein d’une entreprise, d’une agence de traduction ou d’une institution. Il bénéficie d’un contrat de travail, d’un salaire fixe et d’avantages sociaux (assurance maladie, congés payés, retraite). Ses missions et son volume de travail sont définis par son employeur, avec une spécialisation souvent limitée aux besoins de l’entreprise.
Le traducteur freelance, quant à lui, est indépendant. Il choisit ses clients, ses tarifs et ses projets, mais doit gérer lui-même sa prospection, sa comptabilité et son organisation. Son revenu varie selon la demande et sa capacité à se démarquer sur le marché.
Selon une enquête de la Société française des traducteurs (SFT) en 2023, 46 % des traducteurs exercent sous la forme juridique de l'entreprise individuelle (EI) au réel, 39 % en micro-entreprise et 5 % en société. Seulement 12 % sont en salariat, dont 9 % à temps plein.
Pourquoi devenir traducteur freelance ?
Certes, devenir traducteur freelance signifie quitter le confort de son CDI. Mais s’affranchir de la relation de subordination avec un employeur vous permettra de :
- choisir votre lieu d’exercice : vous pouvez exercer votre profession de traducteur depuis chez vous, un coworking space ou depuis l’étranger ;
- choisir vos horaires : vous organisez votre temps de travail comme vous l’entendez. Une seule contrainte : respecter la deadline fixée avec le client ;
- choisir vos missions et vos clients : spécialisation en traduction vers le français ou vers l’anglais, relecture dans la langue maternelle, traducteur juridique, traduction de documents, doublage, sous-titre, etc. Vous pouvez choisir en fonction de vos envies et de vos compétences.
Selon votre spécialisation, vous pouvez travailler dans des domaines à forte valeur ajoutée, comme la traduction juridique, médicale ou technique, où les tarifs sont plus élevés. Vous pouvez aussi cibler des clients internationaux, ou bien développer une expertise dans une langue rare. En un mot, le marché de la traduction offre un réel potentiel de rémunération pour celui qui sait valoriser ses compétences auprès d’une clientèle ciblée.
Les compétences et qualités requises pour devenir traducteur freelance
Devenir traducteur freelance demande bien plus qu’une simple connaissance des langues. Vous devez :
- avoir une parfaite compréhension des langues source et cible, avec une excellente capacité d’adaptation aux nuances culturelles et stylistiques ;
- disposer de connaissances techniques et savoir utiliser des outils de traduction assistée par ordinateur (TAO) comme SDL Trados, MemoQ ou Wordfast ;
- avoir des compétences en gestion et relation client (prospection, négociation de contrats, organisation et fidélisation).
Outre ces compétences techniques, vous devez aussi faire preuve de rigueur, de curiosité et être capable de vous adapter aux contraintes de vos clients.
Les 6 étapes pour se lancer en traducteur freelance

Étape 1 : se former au métier de traducteur
Le métier de traducteur n’est pas réglementé. Aucun diplôme n’est donc requis pour exercer cette profession.
Toutefois, vos futurs clients recherchent des compétences réelles et la plupart des traducteurs indépendants possèdent des diplômes certifiant leur niveau.
Voici quelques formations et diplômes recommandés :
- un master en traduction (Bac+5) ;
- un cursus en langues étrangères appliquées (LEA) ;
- le certificat de traducteur professionnel (délivré par des organisations professionnelles comme la CCI) ;.
- une formation spécialisée dans des domaines comme la traduction juridique, médicale ou technique.
Notez enfin que l'IELTS (International English Language Testing System) atteste d'un niveau d'anglais avancé. Bien que cette certification ne soit pas spécifiquement dédiée à la traduction, elle peut être un atout pour commencer.
Si vous souhaitez vous lancer aux côtés d’organisations internationales ou nationales (ministères des Affaires étrangères, cour d’appel, par exemple), vous devrez disposer d’un agrément, voire prêter serment.
Étape 2 : choisir son statut juridique
Il faut ensuite choisir votre statut juridique. Vous pouvez soit ouvrir une entreprise individuelle, soit créer une société.
Les formalités de création d’une entreprise individuelle (EI) sont rapides car vous exercez en votre nom propre. Cela signifie que vous ne faites qu’un avec votre entreprise. Si vous optez pour l’EI, vous devez choisir entre 2 régimes fiscaux : le régime réel (dit classique) ou le régime de la micro-entreprise.
De nombreux traducteurs freelances choisissent de devenir micro-entrepreneur. Ce régime est intéressant car vous profitez d’une comptabilité allégée. Vos cotisations sociales sont aussi moins élevées qu’un EI au réel. Toutefois, votre chiffre d’affaires annuel ne peut pas dépasser 77 700 € HT (activité libérale).
Depuis la loi en faveur de l’activité professionnelle indépendante, l’entrepreneur individuel bénéficie d’une séparation automatique de son patrimoine personnel et de son patrimoine professionnel. En cas de dettes fiscales ou sociales, le créancier ne peut donc plus saisir son patrimoine personnel.
Si vous décidez d’ouvrir une société commerciale, vous avez le choix entre SASU et EURL . L’avantage, c’est qu’elles limitent votre responsabilité au montant des apports que vous réalisez dans le capital social. Il n’existe pas de capital social minimum : vous pouvez donc vous lancer avec un euro en poche. Vous avez aussi la possibilité de vous verser une rémunération ou des dividendes en tant que dirigeant, en fonction des bénéfices que vous dégagerez. Si vous souhaitez vous associer, vous pourrez facilement faire évoluer l’EURL vers une SARL, et la SASU vers une SAS.
Étape 3 : immatriculer son activité
Pour créer une entreprise individuelle au réel ou une micro-entreprise, vous devez remplir un dossier de création en ligne sur le site du guichet unique. Plusieurs pièces justificatives vous sont demandées. Une fois votre dossier traité, vous recevrez un extrait d'immatriculation au registre national des entreprises (RNE) ainsi que votre numéro Siret.
Pour créer une société (SASU ou EURL), les démarches sont les suivantes :
- rédaction des statuts de la société ;
- constitution et dépôt du capital social ;
- publication d’un avis de création dans un journal d’annonces légales (JAL) ;
- dépôt d’un dossier sur le guichet unique.
Votre demande est ensuite transmise au greffe du tribunal de commerce. Celui-ci procède à votre immatriculation au registre du commerce et des sociétés (RCS). Vous recevrez un extrait Kbis et votre numéro Siret.
Étape 4 : solliciter des aides financières
Vous avez peut-être droit à des aides financières à la création d’entreprise :
- l’ACRE : vous bénéficiez d’une exonération de 50 % sur vos cotisations sociales pendant les 4 premiers trimestres de votre activité ;
- l’ARCE : versée par France Travail, cette aide vous permet de percevoir 60 % de vos droits restants à l’ARE sous la forme de capital ;
- des subventions publiques de la part des collectivités ;
- les aides des chambres de commerce et d'industrie (CCI) : elles proposent diverses aides financières, notamment sous forme de prêts ou d'accompagnement pour la création et la reprise d'entreprise.
Étape 5 : fixer ses tarifs
Cette étape demande de bien évaluer vos coûts, votre expertise et la demande du marché. Cela va vous permettre d’établir un tarif juste et compétitif tout en restant rentable.
La tarification au mot est l'une des méthodes les plus courantes pour les traducteurs freelances. Ce tarif varie généralement de 0,05 € à 0,15 € par mot, en fonction de la complexité et du domaine de spécialisation.
Certains traducteurs préfèrent fixer un tarif journalier moyen (TJM). Il peut aller de 250 € à 500 € par jour, selon l'expérience et la spécialisation.
Enfin, un traducteur peut percevoir des droits d’auteur, particulièrement s’il exerce l’activité de traducteur littéraire.
Étape 6 : trouver ses premiers clients
Plusieurs solutions sont à envisager pour lancer votre activité :
- vous faire connaître sur les plateformes spécialisées dans l’offre de services de traduction, aussi bien pour des professionnels que des particuliers (Translators Cafe, Proz, etc.) ;
- créer un profil sur les plateformes généralistes qui recensent des freelances, comme Malt ou Upwork ;
- contacter directement des entreprises, des agences marketing et des agences de traduction.
Le régime fiscal du traducteur freelance
Le régime d’imposition varie selon le statut juridique retenu. Concrètement, vous serez imposé sur votre chiffre d’affaires (CA) ou sur vos bénéfices, à l’impôt sur le revenu (IR) ou à l’impôt sur les sociétés (IS).
- en micro-entreprise : vous êtes imposé à l’IR sur votre chiffre d’affaires (CA) brut, sans possibilité de déduire vos charges (abattement forfaitaire). Sous conditions, vous pouvez opter pour le versement libératoire ;
- en entreprise individuelle au réel : vous déclarez vos bénéfices réels, c’est-à-dire le chiffre d’affaires moins les charges professionnelles (frais de fonctionnement, matériel, etc.). Vos revenus sont ensuite soumis à l’IR ;
- en société : si vous optez pour le régime de la déclaration contrôlée (IR), les bénéfices de l'entreprise sont ajoutés à vos autres revenus et sont imposés dans votre tranche marginale d'impôt sur le revenu. Ce régime est obligatoire pour les EURL et est optionnel pour les SASU. Si vous choisissez le régime de l'impôt sur les sociétés (IS), la société sera imposée sur ses bénéfices au taux de l'IS (réduit ou normal). Ce régime est de plein droit pour les SASU et sur option pour les EURL.
Le régime social du traducteur freelance
Là aussi, votre régime social dépend du statut juridique retenu. Vous pouvez être :
- travailleur non-salarié (TNS) : c’est le cas du micro-entrepreneur, de l’entrepreneur individuel et du gérant d’EURL. Les cotisations sociales sont soit assises sur le CA réalisé (régime micro-social), soit au forfait. Concrètement, elles reviennent bien moins chères qu’en SASU, mais en contrepartie, la couverture sociale est moins étendue. Vous pouvez la compléter avec un contrat de prévoyance ;
- assimilé salarié : c’est le cas du président de SASU. Celui-ci profite d’une protection sociale complète, à l’exception de l’assurance chômage. Les cotisations s’élèvent à 65 % en moyenne de la rémunération. Contrairement à l’EURL, si vous ne vous rémunérez pas, vous ne paierez pas de cotisations sociales.
N’hésitez pas à utiliser notre simulateur gratuit pour choisir le statut juridique qu’il vous faut.
Les outils indispensables du traducteur freelance
Pour gagner en efficacité, vous devez vous équiper d'outils adaptés à vos besoins.
Il est recommandé d’utiliser des outils de traduction assistée par ordinateur (TAO). Vous pouvez utiliser des logiciels comme SDL Trados et Wordfast pour gérer vos mémoires de traduction et automatiser certaines tâches.
Pour organiser vos projets et suivre votre charge de travail, vous pouvez utiliser des outils comme Trello et Notion. Trello vous permet de gérer vos missions de manière visuelle en organisant vos tâches sous forme de tableaux et de cartes. Notion est une solution plus complète : vous pouvez y prendre des notes, structurer vos projets, planifier vos tâches et suivre vos objectifs.
Enfin, quel que soit votre régime juridique, vous avez l’obligation d’émettre des factures conformes à la législation. Vous devrez aussi vous préparer à l’arrivée de la facturation électronique. Pour éviter les erreurs, il est recommandé d'utiliser un logiciel de facturation comme Tiime. Cet outil est particulièrement intuitif et surtout 100 % gratuit.
Nos conseils pour réussir en tant que traducteur freelance
Se spécialiser
Le marché de la traduction reste concurrentiel. Se spécialiser dans un domaine précis, comme la traduction juridique, médicale ou littéraire, peut vous aider à faire la différence. Cette spécialisation vous permet aussi de justifier des tarifs plus élevés.
Soigner son portfolio
Votre portfolio doit mettre en avant vos compétences et vos spécialisations. Vous pouvez y présenter des exemples concrets de projets réalisés. Il peut inclure des traductions récentes, des témoignages clients et des détails sur les secteurs dans lesquels vous avez travaillé (juridique, médical, technique, etc.).
Vous pouvez partager votre portfolio sur votre site internet professionnel, le publier sur LinkedIn ou encore sur des plateformes dédiées aux freelances.
Fidéliser sa clientèle
Un client satisfait est plus susceptible de revenir vers vous et de vous recommander à d’autres. Pour cela, vous devez toujours respecter les délais, établir une communication transparente et être réactif face à ses demandes. Votre service doit être personnalisé.
Vous pouvez aussi proposer des services complémentaires, comme un suivi post-traduction, (révision et mise à jour de vos traductions).
L'importance du réseautage dans le métier de traducteur freelance
Assister à des événements professionnels comme des congrès ou des salons vous permettra de rencontrer des experts du secteur et d'élargir votre réseau. N’hésitez pas à rejoindre des groupes LinkedIn et des forums spécialisés, tels que ProZ ou Traduction Freelance France. Vous pourrez échanger, partager vos expériences et apprendre des autres. Enfin, une bonne méthode consiste à nouer des relations solides avec des agences de traduction. Ces dernières ont des commandes régulières de la part de leurs clients.
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FAQ
Comment faire pour devenir traducteur freelance ?
Pour devenir traducteur freelance, il faut se former, choisir un statut juridique et immatriculer son activité. Vous devez ensuite définir vos tarifs, créer votre portfolio et démarcher des clients via des plateformes ou des agences.
Comment travailler comme traducteur en ligne ?
Cela signifie que vous travaillez uniquement à distance, sans vous déplacer. Vous pouvez vous inscrire sur des plateformes spécialisées comme ProZ ou Malt.
Quel est le salaire moyen d’un traducteur freelance ?
Le salaire moyen d’un traducteur freelance varie généralement entre 25 et 50 euros de l’heure, selon son expérience, sa spécialisation et la complexité des projets.
Quel statut pour traducteur freelance ?
La plupart des traducteurs freelances exercent en entreprise individuelle, soit au régime réel, soit en micro-entreprise. Vous pouvez aussi créer une société, comme une SASU ou une EURL.
Questions & réponses