Charges fixes et charges variables : Exemples

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Par Guillaume DELEMARLE
Guillaume DELEMARLE
Expert-comptable avec plus de 9 ans d'expérience. Spécialisé dans l'accompagnement des TPE et créateurs d'entreprise.
L'article en brefLes charges fixes, ou charges de structure, sont les dépenses d'une entreprise qui ne fluctuent pas en fonction du volume d'activité. Elles incluent des coûts tels que les loyers, les assurances, et certains honoraires professionnels. En revanche, les charges variables, ou charges opérationnelles, augmentent ou diminuent avec l'activité de l'entreprise, comme les coûts des matières premières ou les frais de packaging. Distinguer ces deux types de charges est crucial pour établir le seuil de rentabilité, permettant de savoir à partir de quel chiffre d'affaires une entreprise commence à générer des bénéfices.

Le calcul du seuil de rentabilité nécessite de connaître le taux de marge sur coûts variables, obtenu en soustrayant les charges variables du chiffre d'affaires, puis en divisant ce résultat par le chiffre d'affaires. Ce taux permet ensuite de calculer le seuil de rentabilité en divisant les charges fixes par le taux de marge sur coûts variables. Une gestion rigoureuse des charges fixes et variables est essentielle pour établir un compte de résultat précis et piloter efficacement l'entreprise. Enfin, il est recommandé aux dirigeants de se faire accompagner par des experts comptables pour optimiser cette gestion.
Sommaire

En comptabilité, les charges fixes représentent les charges qui restent stables malgré le niveau d’activité de l’entreprise. Les charges variables sont celles qui varient en fonction de l’activité de l’entreprise, comme le coût des matières premières par exemple. Ces charges servent à calculer le seuil de rentabilité. Elles ne sont pas à confondre avec les charges directes et indirectes.

Séparer les charges variables des charges fixes permet de mesurer la rentabilité du modèle économique de l’entreprise et le poids de certains coûts sur son chiffre d’affaires. Le compte de résultat de l’entreprise permet de visualiser les charges variables et les charges fixes. Cette distinction aide aux prises de décision de gestion et à la réduction éventuelle des frais relatifs à certains postes.

 

 

Charges fixes et charges variables : définition

Les charges fixes appelées aussi « charges de structure » sont les postes de dépenses de l’entreprise qui ne varient pas en fonction du volume de son activité. Ces charges restent stables, quel que soit le niveau de production ou de facturation.

Les charges variables appelées aussi « charges opérationnelles » sont les dépenses qui varient en fonction du volume de l’activité de l’entreprise. Les charges variables augmentent lorsque la production ou le chiffre d’affaires augmente.

Pourquoi c'est important de dissocier les charges fixes et les charges variables ?

La distinction entre ces deux types de charges se révèle très utile au dirigeant pour procéder au calcul du seuil de rentabilité de son activité. Celui-ci s’avère incontournable pour élaborer un prévisionnel budgétaire en cas de cession de l’activité. Il correspond au montant du chiffre d’affaires que l’entreprise doit atteindre pour couvrir ses différentes dépenses et commencer à dégager du bénéfice. Pour le déterminer, il s’agit dans un premier temps de calculer le taux de marge sur coûts variables. Cet élément est indispensable pour évaluer le seuil de rentabilité. Il implique de prendre en compte le montant des charges variables dans son calcul, d’où l’intérêt de bien les distinguer des charges structurelles.

Ainsi, le taux de marge sur les coûts variables s’établit selon la formule suivante : 

MCV = ((CA - charges variables) / CA) * 100

Une fois ce taux obtenu, le chef d’entreprise dispose alors de tous les éléments nécessaires pour connaître son seuil de rentabilité en se basant sur le calcul suivant : 

Seuil de rentabilité = charges fixes - taux de marge sur les coûts variables

Les charges fixes et les charges variables constituent les charges d’exploitation d’une organisation. Les différencier permet également d’établir le compte de résultat en fin d’exercice comptable.

Exemples de charges fixes et charges variables

Charges fixes

Charges variables

Les loyers

La matière première

L'assurance

Les frais de packaging, emballage

Certains horaires d'experts

Les frais de marchandises, etc...

Les abonnements, etc...

 

Prenons l’exemple d’un épicier. Le coût d’achat des marchandises représente les charges variables. Le loyer de son commerce est une charge fixe.

L'amortissement est-il une charge fixe ou variable ?

L’amortissement d’un bien traduit la perte de valeur que celui-ci subit avec le temps, l’usure et l’obsolescence. Il s’agit d’une charge fixe et doit être comptabilisée comme telle, en répartissant le coût de cet actif entré au patrimoine de l’entreprise sur sa durée d’utilisation. Elle figure dans les comptes de charges, au débit du compte 68 et au crédit du compte 28.

La dotation aux amortissements s’applique à l'ensemble des immobilisations corporelles, telles que : 

  • les constructions ;

  • le matériel ;

  • le mobilier ;

  • etc.

Elle peut également concerner certaines immobilisations incorporelles, comprenant : 

  • les brevets ;

  • les logiciels ;

  • un site internet (sous conditions) ;

  • etc.

Il appartient à l’entreprise d’évaluer la durée d’amortissement de l’immobilisation en fonction de la nature du bien et du temps réel de son utilisation. À titre d’exemple, l’administration fiscale retient les durées suivantes : 

  • l’outillage = entre 5 et 10 ans ;

  • mobilier : 10 ans ;

  • matériel informatique : 3 ans ;

  • brevets : 5 ans.

 

Comment calculer ses charges fixes et variables ?

Comment calculer ses charges structurelles ?

Nous l’avons vu, les charges fixes, dites structurelles, correspondent aux dépenses inhérentes au fonctionnement de l’entreprise dont le montant n’évolue pas avec l’activité. Elles interviennent sans être liées au volume de production ni au chiffre d’affaires réalisé. 

Pour connaître leur montant, il suffit d'additionner la totalité des sommes fixes payées chaque mois, telles que les loyers, les divers abonnements, les salaires du personnel ou encore les honoraires d’expert-comptable par exemple.

Comment calculer ses charges variables ?

Les charges variables sont celles qui dépendent directement du volume de production et de vente. Celles-ci augmentent au même titre que l’activité se renforce. Pour calculer leur montant, il faut additionner la totalité des frais engagés pour assurer la production.

Comment calculer les charges variables unitaires ?

Dès lors que le chef d’entreprise connaît le coût de ses charges variables, il est alors en mesure de calculer les charges variables unitaires. 

La formule à suivre est la suivante : 

Charges variables unitaires = totalité des charges variables / volume de production (quantité produite) sur une même période.

Cette donnée est souvent utilisée en contrôle de gestion pour évaluer si la production d’un produit demeure rentable pour l’entreprise.

 

Une charge fixe peut-elle devenir variable et vice-versa ?

Bien que les charges fixes soient réputées immuables et indépendantes du rythme de l’activité, celles-ci peuvent tout de même quelque peu évoluer sous forme de palier. En effet, quand le chef d’entreprise voit son carnet de commandes se remplir, il devient nécessaire d’augmenter son effectif pour répondre à la demande. 

En recrutant du personnel, les charges fixes correspondant aux salaires à verser varient et atteignent un nouveau palier. Cependant, elles sont toujours considérées comme des charges structurelles puisqu’elles sont à payer même en cas de baisse de la production ou du chiffre d’affaires.

En revanche, les charges variables résultent directement de la croissance de l’activité. Si cette dernière augmente, les charges opérationnelles évoluent avec elle (achat de matières premières, sous-traitance, frais de transport, conditionnement, etc.). Dans l’hypothèse où la société subit une forte baisse d’activité, les frais corrélés à la production se réduisent, voire s'annulent. En aucun cas, ces dépenses ne se transforment en charges fixes.

 

Les charges semi-variables, c'est quoi ?

Attention aux charges mixtes

Certaines charges peuvent être mixtes, c’est-à-dire semi-variables et semi-fixes. Prenons pour exemple le salaire d’un commercial qui toucherait un salaire plus des commissions en fonction du chiffre d’affaires qu’il apporte à l’entreprise. D’autres charges sont dites mixtes, car on ne peut pas les classer de manière radicale dans un poste ou dans un autre ; elles restent fixes pendant un temps puis augmentent quand l’entreprise franchit un palier de croissance.

Calculer le seuil de rentabilité

Le seuil de rentabilité représente le niveau d’activité minimum à partir duquel l’entreprise n’est pas en déficit. Le seuil de rentabilité se traduit en chiffre d’affaires, en nombre de jours de chiffre d’affaires ou en volume d’activité.

Le seuil de rentabilité prend en compte la distinction entre les charges variables et les charges fixes, c’est pourquoi il est important de savoir les différencier.

La formule du seuil de rentabilité est : Seuil de rentabilité = Charges fixes / Taux de marge sur coûts variables

Sachant que le taux de marge sur coûts variables = ((Chiffre d’affaires – Charges variables) / Chiffre d’affaires)*100

Le seuil de rentabilité fait partie des ratios de gestion que tout dirigeant doit connaître pour piloter la gestion de son entreprise de manière sereine.

Charges directes et indirectes

Il ne faut pas confondre les charges variables / charges fixes et les charges directes / indirectes.

Les charges directes sont les charges que l’on peut directement incorporer au coût de revient d’un produit ou d’un service. La matière première, le packaging d’un produit sont des charges directes.

Les charges indirectes (amortissement, loyer, électricité…) ne seront incorporées qu’après le calcul du coût de revient du produit, selon une méthode de répartition prédéfinie par l’entreprise.

 

Les charges fixes et variables dans le compte de résultat

Les charges structurelles et opérationnelles forment les charges d’exploitation dans le compte de résultat. Cet état financier relate l’ensemble des recettes et des décaissements survenus au cours d’un exercice comptable. Ce document est à produire au moins une fois par an, avec le bilan et l’annexe, au moment de la clôture des comptes annuels.

La comptabilisation des charges fixes et des charges variables dans le compte de résultat vise à renseigner si l’activité a permis de dégager un bénéfice ou une perte en termes de résultat d’exploitation. Pour ce faire, il suffit de soustraire l’ensemble des charges d’exploitation supportées (fixes et variables) des recettes générées par la production. 

Il est à noter que le résultat net de l’entreprise ne repose pas uniquement sur le résultat d’exploitation. De fait, le résultat financier et le résultat exceptionnel sont également à prendre en considération. Pour autant, ces deux résultats ne concernent pas les charges d’exploitation, mais s’appliquent à d’autres types de dépenses. 


Par définition, les charges fixes et les charges variables constituent l’ensemble des frais qu’une entreprise doit supporter pour le bon déroulement de son activité. Si les charges structurelles s’avèrent simples à anticiper, les charges fonctionnelles et leurs fluctuations doivent faire l’objet d’un suivi comptable régulier et exhaustif. C’est à ce prix que le dirigeant peut maintenir l’équilibre financier et piloter son entreprise de manière efficiente. Besoin de déléguer votre comptabilité ? Profitez de conseils avisés avec L’Expert-Comptable.com.

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