Pourquoi créer une Holding ? Définition et avantages (2025)

Temps de lecture : 9 min
L'article en bref
  • Définition d'une holding : Une holding est une société qui détient des participations dans d'autres sociétés sans intervenir directement dans leurs activités.
  • Fonctionnement d'une holding : Elle génère des produits financiers, comme des dividendes, mais n'intervient pas dans le cœur de métier des sociétés du groupe.
  • Holding passive vs. active : La holding peut être passive (détention de titres) ou active (fourniture de services à ses filiales).
  • Optimisation fiscale : Une holding permet de réduire les impôts grâce à des mécanismes fiscaux comme le régime mère-fille ou la réintégration fiscale.
  • Création d'une holding : La création d'une holding nécessite la mise en place d'une structure juridique adaptée et l'accompagnement d'experts.
  • Avantages et inconvénients : La holding offre des avantages fiscaux et juridiques, mais présente aussi des risques et une complexité administrative.


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Guillaume DELEMARLE
Expert-comptable avec plus de 9 ans d'expérience. Spécialisé dans l'accompagnement des TPE et créateurs d'entreprise.
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Sommaire

Une holding est une société financière qui permet de gérer un groupe d'entreprises, tout en optimisant sa fiscalité et la transmission de son  patrimoine. Pourquoi créer une holding ? Quels sont ses avantages et ses inconvénients ? Comment créer une holding ? On vous guide.

Qu'est-ce qu'une holding ?

Définition

Une holding est une société mère qui détient une partie ou la totalité du capital d’autres entreprises (sociétés filles ou filiales), sous forme de participations financières. Elle permet d’organiser un groupe d’entreprises sous une structure commune pour optimiser la gestion financière, fiscale et stratégique.

Une holding peut être constituée par un apport de titres, c’est-à-dire par le transfert de parts ou actions de sociétés existantes vers la holding. Cet apport de titres peut être en nature (transfert de titres en échange de parts de la holding) ou en numéraire (apport d'argent pour souscrire au capital de la holding).

La holding perçoit des dividendes issus des bénéfices des filiales et peut vendre une partie de ses actions ou parts sociales pour réaliser des plus-values.

Les holdings n'ont pas d'activité industrielle ou commerciale directe. Elles investissent dans les sociétés du groupe et perçoivent des dividendes. Elles peuvent fournir des services de conseil administratif ou stratégique, appelés « management fees », aux entreprises du groupe.

Les 3 types de holding

On distingue trois catégories de holding :

  • la holding passive : elle détient des parts dans ses filiales sans intervenir dans leur gestion. Son rôle se limite à la gestion d’un portefeuille de participations, à percevoir des dividendes et à optimiser la fiscalité du groupe ;
  • la holding animatrice : elle exerce un contrôle actif sur ses filiales en participant à leur gestion et en leur fournissant des services (stratégie, administration, comptabilité, etc.) ;
  • la holding mixte : elle combine les caractéristiques des deux précédentes. Elle gère certaines filiales tout en en détenant d’autres de manière passive.

Zoom sur la holding animatrice

L'administration fiscale qualifie une holding d’animatrice lorsqu’elle joue un rôle actif auprès de ses filiales. On parle aussi d'holding active ou d'holding d'animation.

Pour être qualifiée ainsi, elle doit :

  • définir la politique du groupe ;
  • fournir des services concrets aux filiales, tels que la gestion administrative, le conseil, les missions comptables ou l’assistance financière ;
  • détenir une part significative du capital des entreprises qu’elle anime.

Cette qualification ouvre droit à des avantages fiscaux, notamment en matière d’exonération de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) et de transmission d’entreprise (Pacte Dutreil).

Ce type de structure entraîne des obligations administratives et comptables plus lourdes.

En France, plusieurs grandes entreprises ont opté pour la holding. On peut notamment citer Vivendi, Michelin, Wendel Investissement, Orange Holding SA ou encore LVMH.

Pourquoi créer une holding ?

Acquérir d'autres sociétés 

Créer une holding permet de regrouper plusieurs sociétés sous une même structure juridique. Au lieu de gérer chaque société séparément, vous gérez l'ensemble du portefeuille d’entreprises via la holding. Cela vous permet de diversifier vos activités et vos secteurs d’investissement.

Optimiser la gestion fiscale

La holding peut bénéficier de régimes fiscaux avantageux, comme le régime mère-fille. Cela évite la double imposition des dividendes. De plus, le régime d’intégration fiscale permet de compenser les pertes d’une société avec les bénéfices des autres. Résultat : l’impôt global est réduit.

Gérer plus facilement les flux financiers 

La holding regroupe l'argent provenant de toutes les entreprises du groupe. Cela simplifie la gestion de la trésorerie et permet une répartition plus efficace des liquidités. La mise en place d'une convention de trésorerie entre la holding et ses filiales permet de centraliser les fonds et d'optimiser les financements. La holding a ainsi la possibilité d'utiliser les excédents de trésorerie pour soutenir les projets de développement des entreprises du groupe, tout en limitant les risques financiers. 

Optimiser la transmission d’entreprise

La création d'une holding simplifie la transmission d'une entreprise en regroupant les actions ou parts sociales des sociétés sous une seule entité. Elle permet de gérer les droits de succession et la transmission fiscale de manière plus efficace. Elle facilite aussi les réorganisations internes (vente ou séparation des sociétés) tout en conservant un contrôle stratégique global. 

Le pacte Dutreil est un dispositif qui donne droit à des avantages fiscaux dans le cadre d'une transmission d’entreprise. Sous conditions, il permet de bénéficier d’une exonération partielle des droits de mutation (droits de succession ou de donation).

Par exemple, un entrepreneur souhaitant transmettre son entreprise à ses enfants pourrait créer une holding familiale. Il pourrait ensuite utiliser le pacte Dutreil pour leur transmettre les parts de cette holding, tout en réduisant les droits de succession. 

Quels sont les avantages d’une holding ?

La centralisation de la gestion et du contrôle des filiales

La holding a pour principal intérêt de centraliser la gestion et la direction des sociétés du groupe sous une même entité juridique. Cela simplifie les processus de coordination et de supervision des filiales. Ce modèle permet aussi de déléguer la gestion opérationnelle aux dirigeants des sociétés filles tout en gardant un contrôle direct sur la stratégie du groupe. Enfin, il favorise la mutualisation des fonctions supports, ce qui optimise les ressources et réduit les coûts.

L’effet de levier financier

Grâce à la structure d’une holding, vous améliorez la capacité d’emprunt du groupe. Les banques notamment considèrent la holding comme un acteur consolidé et solvable, ce qui facilite l’obtention de prêts bancaires. C'est ce qu'on appelle l'effet de levier.

De plus, une holding bénéficie d’une meilleure notation financière en raison de la diversification des risques entre ses filiales. Vous pourrez ainsi négocier des crédits à des taux plus avantageux et accéder à des montants plus importants pour financer vos projets de développement, d’acquisition ou de restructuration. 

Le régime fiscal mère-fille

Le régime fiscal mère-fille est régi par l’article 216 du Code Général des Impôts (CGI). Il permet d'éviter la double imposition des dividendes reçus par la holding. 

Concrètement, cela signifie que la holding ne paiera pas de taxes supplémentaires sur les dividendes versés par ses filiales, tant que ces dividendes sont réinvestis dans l’activité du groupe. Ce régime fiscal s’applique sous condition de détenir au moins 5 % du capital des filiales. 

Il permet une optimisation fiscale en réduisant le résultat imposable de la holding. Ce mécanisme est particulièrement avantageux pour réinvestir les dividendes perçus dans de nouveaux projets d'investissement ou dans la réduction de l’endettement.

Le régime de l’intégration fiscale

Le régime de l’intégration fiscale est défini par l’article 223 A du Code Général des Impôts (CGI). Il applicable si : 

  • la holding détient au moins 95 % des droits de vote et du capital des sociétés filles ;
  • les exercices comptables de la holding et des filiales sont alignés. 

L'intérêt de l'intégration fiscale est de compenser les bénéfices des sociétés rentables avec les déficits des sociétés déficitaires au sein du groupe. Le groupe n’est imposé que sur le résultat net global, et non sur chaque société individuellement. En d’autres termes, vous réduisez l'impôt à payer en utilisant les déficits d’une filiale pour compenser les excédents des autres.

La fiscalité de la cession de sociétés

Lorsqu’une holding cède une société qu'elle a créée ou rachetée, la plus-value est imposée à seulement 3 %. Pour cela, il faut remplir les conditions suivantes :

  • la holding doit détenir plus de 5 % du capital et des droits de vote de la filiale ;
  • elle doit posséder les titres depuis au moins 2 ans ;
  • les titres doivent être inscrits comme titres de participation.

Si la holding a acquis la société par apport, la fiscalité de la plus-value est reportée jusqu’à la cession des titres reçus, à condition que :

  • les titres aient été détenus au moins 3 ans ;
  • la holding réinvestisse 60 % du produit de la cession dans une activité économique ou le domicile fiscal du dirigeant soit transféré hors de France.

Quels sont les inconvénients d’une holding ?

La création d’une holding présente plusieurs inconvénients :

  • l’obligation d’établir des comptes consolidés et de nommer 2 commissaires aux comptes pour les certifier ;
  • la perte de l’accès au taux réduit de l'Impôt sur les sociétés si les filiales sont détenues en « cascade » plutôt qu’en « râteau » ;
  • l’inéligibilité des « petites-filles » (filiales des sociétés filles) à certaines exonérations fiscales, comme le statut de Jeune Entreprise Innovante (JEI) ;
  • l'obligation de rembourser la réduction d’impôt si des apports sont réalisés à la holding moins de 5 ans après la souscription au capital d’une société opérationnelle ;
  • l’impossibilité, dans certains cas, de déduire la TVA sur les achats lorsque la holding ne génère pas d’autres revenus que les bénéfices encaissés ;
  • le paiement de la taxe sur les salaires, pouvant atteindre 10 % des rémunérations des dirigeants si la holding emploie des salariés. Pour en savoir plus, consultez notre article dédié à la holding et tva.

Les obligations comptables et juridiques d’une holding

Tenue des comptes annuels

La holding doit établir des comptes annuels. Ils incluent un bilan, un compte de résultat et une annexe. Ces documents doivent refléter la situation financière de la holding et de ses sociétés filles, selon les normes comptables françaises (PCG).

Ils doivent être approuvés lors de l'assemblée générale annuelle. Dans le cas d'une holding faisant partie d'un groupe intégré fiscalement, les comptes consolidés doivent également être présentés si l'effectif ou le chiffre d'affaires dépasse certains seuils.

Obligations fiscales et déclarations spécifiques

La holding doit respecter des obligations fiscales particulières. Cela inclut : 

  • la déclaration des dividendes perçus de ses filiales ;
  • la déclaration de ses résultats au titre de l'IS, ainsi que des éventuelles plus-values en cas de cession de titres. 

Selon le régime fiscal appliqué, la holding peut être soumise au régime d'intégration fiscale, ce qui lui permet de compenser les bénéfices et pertes des sociétés du groupe.

Elle doit également respecter les dates limites de déclaration et de paiement des impôts (en général le 15 du mois suivant la clôture de l'exercice pour la déclaration de l'IS).

Nomination de commissaires aux comptes

La nomination de 2 commissaires aux comptes est obligatoire lorsque la holding dépasse les seuils légaux définis par le Code de commerce :

  • chiffre d'affaires supérieur à 8 millions d'euros ;
  • total du bilan supérieur à 4 millions d'euros ;
  • nombre de salariés supérieur à 50.

Les commissaires aux comptes ont pour rôle de certifier la régularité et la sincérité des comptes annuels et consolidés. 

Comment créer une holding ?

Choisir la forme juridique de la holding

Pour créer une holding, vous devez tout d'abord choisir son statut juridique. Vous avez le choix entre :

  • une société civile : les associés ont une responsabilité illimitée et sont responsables sur leurs biens personnels. Ce statut est limité aux activités civiles comme la gestion de patrimoine immobilier. Les comptes ne sont pas déposés en fin d'exercice comptable ;
  • une société commerciale : la responsabilité des associés est limitée à leurs apports. Vous avez notamment le choix entre la société à responsabilité limitée (SARL), la société par actions simplifiée (SAS) et la société anonyme (SA). Le choix de la holding SAS est le plus fréquent.

Effectuer les démarches de création

Vous devez ensuite procéder aux formalités de création suivantes

  • la rédaction des statuts de la holding pour définir son organisation interne et ses relations avec les tiers ;
  • le dépôt de son capital social dans une banque ou chez un notaire ;
  • la publication d’un avis de constitution dans un journal d’annonces légales ;
  • le dépôt du dossier d’immatriculation sur le guichet unique.

Votre dossier sera transmis au greffe du tribunal de commerce. Il procédera à l’immatriculation de votre société au RCS.

Les 3 erreurs à éviter lors de la création d’une holding

  • ne pas choisir le bon régime fiscal : le régime mère-fille est plus avantageux si la holding reçoit principalement des dividendes de ses filiales, car il permet d’exonérer ces dividendes de l'impôt. Le régime d’intégration fiscale sera plus adapté si la holding et ses filiales ont des résultats financiers variés ;
  • une mauvaise rédaction des statuts : des clauses statutaires imprécises peuvent entraîner des désaccords entre actionnaires. Vous devez indiquer clairement les modalités de vote, les conditions de transfert des actions ou encore les responsabilités des dirigeants ;
  • une mauvaise répartition du capital et des pouvoirs : trop de pouvoir entre les mains d’un seul actionnaire peut créer des tensions, tandis qu’une répartition trop équitable risque de ralentir les décisions.

Exemples de montages juridiques pour une holding

Montage en holding patrimoniale

La holding patrimoniale est principalement utilisée pour gérer et transmettre un patrimoine, notamment des actions ou des biens immobiliers. Elle ne participe pas directement à l’activité commerciale des entreprises qu’elle détient. 

L'objectif est souvent de centraliser la gestion et la transmission du patrimoine tout en bénéficiant d’avantages fiscaux comme le régime mère-fille ou la gestion des plus-values. 

Montage en holding de reprise d’entreprise (LBO)

Le LBO (Leveraged Buy-Out) est un montage dans lequel une holding est créée pour racheter une entreprise cible en utilisant un financement majoritairement basé sur l’endettement. 

L’objectif est de permettre à des investisseurs (souvent des fonds de private equity) d’acquérir une entreprise tout en minimisant leur apport en fonds propres. Le remboursement de la dette se fait à partir des bénéfices générés par l’entreprise acquise. 

Cette opération permet de redresser ou de développer une société tout en optimisant la fiscalité.

Holding animatrice ou holding passive 

Si vous avez l’intention de jouer un rôle actif dans la stratégie et l’organisation de vos filiales, la holding animatrice est la plus adaptée. En revanche, si vous préférez une structure plus simple, qui se contente de détenir des participations sans s’impliquer dans la gestion, la holding passive sera plus appropriée.

Comment financer une holding ?

Il existe plusieurs moyens de financement pour une holding : 

  • les apports en capital : les actionnaires ou les investisseurs injectent des fonds dans la holding en échange de parts sociales ou d'actions ;
  • le crédit bancaire : ce type de financement est généralement accordé sur la base de la solidité du projet et des garanties offertes ;
  • l’emprunt obligataire : certaines holdings choisissent de lever des fonds en émettant des obligations. Cela permet de se financer auprès d'investisseurs institutionnels ou particuliers, tout en maintenant le contrôle de la société ;
  • le financement par LBO (Leverage Buy-Out) : un LBO consiste à financer une acquisition en utilisant un fort levier d’endettement. La holding emprunte de l’argent pour racheter une société et utilise les bénéfices générés par cette dernière pour rembourser la dette ;
  • la levée de fonds : elle permet de faire appel à des investisseurs externes, comme des business angels ou des fonds de capital-risque, pour financer la holding. En échange, les investisseurs prennent une participation au capital ;
  • le crédit-vendeur : en cas d'acquisition, la holding peut aussi négocier un crédit-vendeur avec l'ancien propriétaire de l'entreprise cible ;
  • le financement participatif : plusieurs investisseurs contribuent au financement via des plateformes spécialisées.

Peut-on créer une holding sans capital ?

Oui, selon la forme juridique de votre holding, vous pouvez débuter avec un capital symbolique de 1 €. Néanmoins, il est conseillé de prévoir un capital plus conséquent pour faciliter les investissements et rassurer les partenaires financiers. Les actionnaires peuvent apporter des fonds sous forme de prêt à la holding, via un compte courant d’associé. Cela permet de renforcer la trésorerie sans augmenter le capital social. La holding peut également se financer par emprunt bancaire, en utilisant le levier de la dette. Cela permet de financer des acquisitions ou des investissements sans nécessiter un capital initial élevé.

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