- Obligatoire dès le 1er euro : le livre de recettes se tient en continu et par ordre chronologique pour chaque encaissement.
- Mentions à inscrire à chaque ligne : date d’encaissement ; identité du client ; référence (facture/note/ticket) ; nature (prestation ou marchandise) ; montants HT et TTC si assujetti à la TVA ; mode de règlement.
- Supports acceptés : papier ou électronique, mais non modifiables (pas de ratures). Un logiciel de facturation est recommandé pour fiabilité et export annuel.
- Cas particuliers simplifiés : ventes à des particuliers < 76 € regroupables par jour ; remises de chèques saisissables en une seule écriture (conserver le bordereau).
- Registre des achats : à tenir en plus pour les activités de commerce de marchandises ou d’hébergement, avec mêmes règles de traçabilité.
- Conservation et contrôles : conserver le registre et les justificatifs 10 ans ; présentation obligatoire en cas de contrôle (sanctions en cas de faux).
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En micro-entreprise, le professionnel bénéficie du régime fiscal et social simplifié. De ce fait, les obligations comptables auxquelles il doit s’astreindre sont fortement allégées. Pour autant, il n’en est pas totalement exempté. S’il n’a pas à fournir de liasse fiscale comme en société, la tenue d’un livre de recettes reste requise en cas de contrôle de l’administration. Selon la nature de son activité, il peut également être contraint de tenir un registre des achats. À quoi ressemble le livre de recettes de l’auto-entrepreneur ? Est-il obligatoire et comment le remplir ? Apprenez-en davantage sur ce document comptable.
Qu’est-ce que le livre de recettes auto-entrepreneur ?
Définition simple et rôle de ce registre comptable
Le livre de recettes est un document comptable que tous les auto-entrepreneurs (également nommés « micro-entrepreneurs ») ont l’obligation de remplir dès le 1er euro encaissé. Pour cause, lorsqu’il relève du régime de la micro-entreprise, l’entrepreneur individuel bénéficie d’une comptabilité allégée et simplifiée. La tenue de ce registre constitue alors la principale obligation comptable qui lui incombe de respecter.
Pour ce faire, l’auto-entrepreneur consigne dans l’ordre chronologique, toutes les entrées d’argent qu’il a perçues au cours d’un exercice comptable. Le support est libre et la tenue du livre de recettes peut s’effectuer :
au format papier (livre de compte acheté dans le commerce, modèle téléchargeable sur Internet) ;
ou au format électronique (logiciel de gestion, logiciel de facturation prévoyant une extraction du registre au format PDF).
Quel que soit le support privilégié, la législation n’autorise aucune modification ultérieure des lignes d’écriture comptable.
À quoi sert-il concrètement ?
Le livre de recettes de l’auto-entrepreneur remplit différentes fonctions. Il constitue notamment un outil de suivi quotidien pour le professionnel quant à l’avancement de son chiffre d’affaires au cours de l’exercice.
Cela permet à ce dernier de mieux contrôler l’atteinte du plafond de chiffre d’affaires relatif au régime de la micro-entreprise ou à la TVA, et par conséquent, d’anticiper les éventuelles démarches administratives à entamer le cas échéant.
La tenue d’un livre de recettes vise également à faciliter la tâche du micro-entrepreneur lors de la déclaration mensuelle ou trimestrielle de son chiffre d’affaires auprès de l’URSSAF, ou encore de la déclaration annuelle de ses revenus auprès de l'administration fiscale. L’entrepreneur dispose alors d’une visibilité claire sur les sommes encaissées pour la période concernée.
Ce registre comptable garantit la transparence des comptes de la micro-entreprise. Il est d’une aide précieuse pour la lutte contre la fraude et la dissimulation des recettes, et simplifie le travail de l’administration en cas de contrôle fiscal.
Le livre de recettes est-il obligatoire pour les auto-entrepreneurs ?
Une obligation légale pour tous
Bien que le régime micro-fiscal et social permette à l’entrepreneur de bénéficier de contraintes administratives allégées, le livre de recettes n’en reste pas moins obligatoire pour tous les micro-entrepreneurs. Cela vaut en toutes circonstances, quel que soit :
le régime fiscal BIC ou BNC du dirigeant ;
la nature de l’activité (commerciale, artisanale ou libérale) ;
le niveau de chiffre d’affaires généré.
Conformément à l’article L123-28 du Code de commerce, le livre des recettes encaissées par l’auto-entrepreneur doit impérativement stipuler, dans l’ordre chronologique :
le montant de la recette perçue au titre de son activité professionnelle ;
son origine (nom du client, raison sociale de l’entreprise mandataire) ;
le mode de règlement (virement, chèque, espèces, etc.) ;
la référence des pièces justificatives qui s’y rapportent (numéro de facture).
Dès lors qu’il fait l’objet d’un contrôle de l’URSSAF ou de l’administration fiscale, l’auto-entrepreneur sera tenu de fournir son livre de recettes pour vérification de la véracité des informations contenues dans sa comptabilité.
Ne pas confondre avec le registre des achats
Le livre de recettes de l’auto-entrepreneur est un registre bien distinct du registre des achats. Si le premier concerne l’ensemble des profils d’entrepreneurs bénéficiant du régime de la micro-entreprise, le second concerne uniquement l’auto-entrepreneur commerçant ou proposant des prestations d’hébergement.
Ainsi, ce dernier a l’obligation de notifier dans un registre le détail des achats qu’il a effectués au cours de l’exercice comptable et d’y préciser :
le mode de règlement utilisé ;
la référence de la pièce justificative de l’achat (facture, note, etc.).
En cas de contrôle, le livre de recettes de l’auto-entrepreneur commerçant et son registre des achats se complètent et offrent une vue d’ensemble des flux financiers qui s’opèrent aux cours d’un exercice comptable pour les besoins de l’activité.
Sanctions en cas de manquement
La loi ne prévoit pas de sanction à l’encontre du micro-entrepreneur si celui-ci ne respecte pas son obligation de tenir un livre de recettes et un registre d’achats. En revanche, elle réprime sévèrement les actes de faux et usage de faux. L’entrepreneur s’en rend coupable lorsqu’il enregistre de fausses informations sur ses registres, ou qu’il présente un registre falsifié en vue d’obtenir un prêt bancaire.
Dans ce cas, l’auto-entrepreneur encourt une sanction pénale pouvant aller jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende.
Que doit contenir un livre de recettes auto-entrepreneur ?
Les 6 mentions obligatoires à renseigner

Mentions obligatoires (à renseigner par ordre chronologique) : date d’encaissement ; identité du client (entreprise ou particulier) ; référence du justificatif (n° de facture, note, ticket) ; nature de l’opération (prestation ou marchandise) ; montants HT et TTC si assujetti à la TVA ; mode de règlement (virement, chèque, espèces, CB).
La vente au détail ou à un particulier peut entraîner la saisie dans le registre d’une même ligne journalière d’écriture comptable, sous réserve que le montant unitaire des ventes de la journée n’excède pas 76 €.
Il en est de même dans le cadre d’une remise de chèques simultanée : le montant total du bordereau pourra alors être saisi en une fois. Par conséquent, le bordereau de remise de chèque constitue la pièce comptable à conserver.
Nos recommandations complémentaires
Pour un suivi optimal du livre de recettes du micro-entrepreneur, il est vivement recommandé de faire preuve de rigueur, d’autant plus s’il privilégie le format papier. Ainsi, le professionnel doit s’assurer de :
choisir un libellé clair et explicite pour chaque ligne d’écriture ;
saisir chaque encaissement dans l’ordre chronologique ;
ne laisser aucune rature, ni aucune suppression de ligne ou de blanc.
Il peut également se révéler opportun de réaliser un bilan total de ses recettes tous les mois, puis tous les 3 mois pour une meilleure visibilité de l’évolution de la situation financière de l’auto-entreprise. Il s’agit de réitérer l’opération en fin d’année, ce qui facilitera la déclaration des revenus professionnels auprès de l'administration fiscale.
En cas d’activité mixte, mêlant à la fois des prestations de services (BNC) et des ventes de marchandises (BIC), il est préférable de gagner en lisibilité en ventilant les recettes encaissées en fonction de la nature de chaque activité. En effet, les plafonds de chiffre d’affaires diffèrent selon l’origine des revenus professionnels perçus.
Le micro-entrepreneur doit être en mesure de présenter un livre de recettes pour chaque année d’activité.
Comment tenir son livre de recettes ?
Comme précédemment évoqué, le choix du format du livre de recettes est libre. Plusieurs alternatives s’offrent au micro-entrepreneur.
Support papier : simple, mais risqué
Le support papier semble être le format le plus simple pour tenir un livre de recettes auto-entrepreneur. Le professionnel peut alors se le procurer dans le commerce sous la forme d’un cahier ou d’un livre de comptes. Divers modèles sont également téléchargeables en ligne, comprenant également un tableau de 6 colonnes pour chacune des mentions obligatoires à y faire figurer.
Mais à y regarder de plus près, le livre de recettes sous sa version papier présente certains risques. En effet, la loi anti-fraude de 2016 (ou loi Sapin 2) impose que le livre de recettes de l’auto-entrepreneur ne puisse en aucun cas être modifiable. Le registre, renseigné à l’encre uniquement, ne doit alors présenter aucune trace de modification ou de rectification (rature, blanco, suppression de ligne, etc.).
Cette solution requiert alors une extrême vigilance au moment de saisir les recettes encaissées, sans quoi, il peut s’avérer particulièrement difficile de prouver que les écritures comptables n’ont subi aucune modification.
Fichier Excel ou Google Sheets : attention à la modification !
De la même manière, les feuilles de calcul Excel ou Google Sheets sont facilement modifiables. Pour autant, ce type de registre doit répondre aux mêmes dispositions de la loi Sapin 2.
S’il peut convenir dans le cadre d’une activité simple, à condition de s’astreindre à saisir quotidiennement chaque entrée d’argent, il présente ses limites dès lors que le volume des ventes s’accroît.
Il est donc déconseillé de consigner ses recettes dans un tableur, au risque de ne pas pouvoir garantir la probité des informations comptables qu’il contient.
Logiciel de gestion ou de facturation : la solution recommandée
Il s’agit de la solution la plus optimale pour une tenue conforme à la législation de son livre de recettes auto-entrepreneur. En effet, le logiciel de gestion ou de facturation réduit le risque d’erreur de manière significative en automatisant l’enregistrement des recettes au fur et à mesure que l’encaissement intervient.
De multiples solutions existent sur le marché comme la solution gratuite offerte par Tiime. Pour vous guider dans votre choix, n’hésitez pas à consulter notre comparatif des meilleurs logiciels de facturation et les fonctionnalités qu’ils offrent.
Outre l’établissement de devis et de factures, l’utilisation d’un logiciel permet un gain de temps considérable, tout en garantissant l’intégrité des données comptables renseignées. Celui-ci est également parfaitement adapté en cas de facturation avec TVA, ou plus généralement pour un volume de vente important.
Les cas particuliers à connaître
La règle de base de la tenue d’un livre de recettes auto-entrepreneur est simple : saisir une ligne d’écriture chronologique pour chaque gain encaissé. Toutefois, il existe certaines situations permettant d’alléger cette contrainte.
Les encaissements en espèces ou chèques multiples
Le micro-entrepreneur peut être amené à déposer plusieurs chèques en une seule opération. Dans ce cas, il remplit un bordereau détaillant le montant de chaque prestation ou article vendu. Pour simplifier sa saisie, il peut alors saisir une seule écriture reportant le montant total des chèques encaissés. Le bordereau constitue la pièce comptable à fournir pour justifier cette ligne d’écriture.
En cas d’activité mixte, il peut s’avérer judicieux de clarifier la lecture du registre en distinguant les bordereaux : l’un pour les ventes de marchandises, l’autre pour les ventes de prestations de services. Leur saisie dans le livre de recettes s’effectuera alors en deux lignes distinctes.
Les ventes à des particuliers < 76 €
Lorsqu’il génère plusieurs ventes au détail ou qu’il exécute divers services à des particuliers dans la même journée, l’entrepreneur est également autorisé à regrouper le montant de l’ensemble des gains en une seule écriture comptable dans son registre.
Toutefois, le montant unitaire des recettes encaissées doit rester inférieur à 76 €.
La facturation dans une devise étrangère
La législation impose une saisie des lignes comptables dans le livre de recettes en langue française uniquement, même si l’auto-entrepreneur facture ses prestations dans une devise étrangère.
Cela suppose pour le professionnel de préciser sur ses factures le taux de conversion en vigueur à la date de facturation, puis d’enregistrer dans son registre uniquement le montant en euros des sommes encaissées.
Nos conseils pour bien tenir son livre de recettes
Comment formaliser les lignes d’écriture ?
Le livre de recettes de l’auto-entrepreneur doit être tenu avec exhaustivité pour que celui-ci remplisse son rôle en cas de contrôle. Pour ce faire, il est vivement recommandé de la mettre à jour quotidiennement, à chaque nouvel encaissement à enregistrer.
Montrez-vous vigilant en cas de saisie manuelle. Veillez à ce qu’aucune ligne ne soit vide ou sautée, et à ce que votre registre ne contienne aucune rature. Pour limiter tout risque d’erreur, il est préférable de s’appuyer sur un logiciel de facturation, qui saura automatiser l’écriture comptable correspondant à chaque facture émise.
De plus, ce type d’outil favorise un classement logique de chaque ligne d’écriture, garantissant de respecter l’ordre chronologique requis. Enfin, le support électronique du livre des recettes est généralement doté d’une fonctionnalité permettant d’extraire son registre annuel, retraçant l’exercice écoulé.
Quelle est la durée de conservation des documents ?
Quel que soit le format privilégié, l’entrepreneur est tenu de conserver les informations contenues dans son registre pour une durée minimale de 10 ans à compter de la clôture de l’exercice comptable. Il en est de même pour les pièces justificatives qui s’y rapportent.
Si quelques doutes subsistent quant à la conformité de votre livre de recettes auto-entrepreneur, L-Expert-comptable.com répond à toutes vos questions et vous conseille sur vos obligations comptables.
FAQ
Comment remplir un livre de compte en tant qu'auto-entrepreneur ?
Ce registre impose à l’entrepreneur de saisir chaque encaissement par ordre chronologique, en précisant le montant et l’origine de la recette, ainsi que le mode de règlement.
Qu'est-ce que le livre des recettes d'un auto-entrepreneur et comment le tenir ?
Le livre de recettes de l’auto-entrepreneur désigne le document comptable obligatoire qui récapitule toutes les entrées d’argent relatives à son activité professionnelle. Il peut se présenter au format papier ou électronique et comporte 6 colonnes pour chaque mention obligatoire qui doit y figurer.
Où trouver un modèle de livre de recettes gratuit ?
Il est possible de se procurer ce registre en version papier (cahier) dans le commerce ou de télécharger en ligne un modèle officiel.
Est-ce qu’un tableur Excel suffit ?
Ce support peut suffire dans le cadre d’une activité simple, présentant un faible volume de ventes. En revanche, il reste déconseillé dans la mesure où il peut s’avérer complexe pour le professionnel de prouver qu’une écriture n’a fait l’objet d’aucune modification.
Peut-on corriger une erreur dans le livre de recettes ?
Le livre de recettes de l’auto-entrepreneur ne doit comporter aucune rature, ni aucun blanc. C’est pourquoi la loi prévoit que les encaissements soient consignés sur un support non modifiable.
Faut-il imprimer son livre ou une version numérique suffit-elle ?
Il n’est pas nécessaire de disposer de son livre de recettes sous forme de cahier. Il est possible d’extraire annuellement le registre en version numérique via un logiciel de comptabilité.
À quoi sert la ventilation des recettes ?
La ventilation est particulièrement utile en cas d’activité mixte (prestations et marchandises). Elle permet de suivre l’avancement du chiffre d’affaires dans le respect des plafonds distincts par type d’activité.
Un auto-entrepreneur avec peu de CA doit-il quand même le remplir ?
Le micro-entrepreneur a l’obligation de tenir un livre de recettes dès le premier euro encaissé. Cette règle vaut donc quel que soit le niveau de chiffre d’affaires réalisé.
Quelles différences entre HT et TTC dans ce registre ?
La différence réside dans le fait que l’entrepreneur est redevable de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ou non. S’il l’est, il a l’obligation de saisir les montants hors taxes (HT) encaissés, ainsi que les montants toutes taxes comprises (TTC) perçus.
Que faire en cas de contrôle URSSAF ou fiscal ?
Dans le cadre d’un contrôle de l’administration, l’auto-entrepreneur est tenu de présenter son livre de recettes et d’y joindre l’ensemble des pièces comptables se rapportant aux écritures saisies. Attention, le faux et usage de faux fait encourir une sanction pénale lourde.
Questions & réponses
Bonjour,
Dois-je faire figurer un remboursement (ex : trop perçu URSSAF ou prise en charge de formation par FIFPL) dans le livre des recettes, ou bien seulement les recettes issues de mon activité ?
Bonjour,
En tant que micro-entrepreneur, vous devez faire figurer dans votre livre de recettes uniquement les recettes issues de votre activité. En effet, c'est ce montant qui sera soumis aux cotisations URSSAF, et qui sera pris en compte pour votre déclaration de revenus. Tous ce qui concerne des opérations annexes de ce types ne sont pas considérés comme des recettes.
Bien à vous.