L’ouverture d’une boucherie-charcuterie s’adresse aux diplômés en boucherie (CAP, BEP) et ceux qui justifient d’une de 3 ans expérience professionnelle en tant que boucher salarié. Pour trouver l’emplacement du futur local, le créateur analyse la demande (clients potentiels) et l’offre (concurrents) environnante. Des déclarations au service sanitaire, des normes d’hygiène, de sécurité, l’immatriculation au RCS ou au répertoire des métiers sont à prévoir. Pour se faire connaître, il faut penser à des actions commerciales et marketing (site internet, carte de fidélité).
Les compétences requises
Exercer en tant que boucher-charcutier exige l’obtention d’un diplôme technique en boucherie, de type CAP ou BEP minimum, ou une expérience professionnelle de 3 ans. Un stage de préparation à l’installation, dispensé par les chambres et métiers et de l’artisanat est obligatoire.
Étude de marché local
L’étude de marché évalue le niveau d’attractivité et la concurrence autour du futur emplacement pour limiter les risques et incertitudes. Elle prend en compte la demande (population assez importante aux alentours) en analysant le profil de clients potentiels pour adapter le service, les produits et leurs prix. Par exemple, la présence d’une clientèle aisée peut vous permettre de vendre un ou plusieurs produits plus onéreux. Il faut aussi tenir compte de l’offre, avec les concurrents déjà implantés (boucherie simple, boucherie-charcuterie, boucherie bio ou autre) et leurs services (livraison, traiteur, etc.). Renseignez-vous sur l’environnement de la future activité pour savoir s’il y a des futurs projets de construction.
Choix d’un local
Le local choisi influence le taux de fréquentation, le type de clientèle de votre commerce ainsi que le chiffre d’affaires. Pour assurer un maximum de fréquentation, privilégiez un lieu en centre-ville avec un fort passage. Un tel emplacement engage un loyer plus important. Si vous voulez cibler une clientèle plus résidentielle, choisissez plutôt un quartier de résidence proposant un loyer plus léger.
Choix de la forme juridique
La création d’une entreprise (entreprise individuelle) n’implique pas les mêmes impacts que celle d’une société ( EURL , SARL , SAS , SASU…). Le choix dépendra de la taille de la structure, de l’effectif et des perspectives d’évolution de la société.
L’entreprise individuelle et l’EIRL n’ont pas de statuts juridiques, contrairement aux sociétés, qui doivent s’immatriculer au RCS. Les statuts SARL et EURL sont très réglementés alors que la SAS et SASU fixent librement leur statut. La responsabilité financière du créateur n’est pas la même d’un statut à l’autre. Sa responsabilité engage tous les biens sauf la résidence principale en entreprise individuelle, est limitée au patrimoine affecté à l’entreprise en EIRL et est limitée aux apports dans le cas d’une société (EURL, SARL, SASU, SAS).
La SASU et l’EURL sont des sociétés avec un seul associé, sinon ce sont des SAS ou SARL. Le dirigeant est assimilé salarié en SAS et SASU, son salaire est soumis à des cotisations sociales élevées mais peut bénéficier de rémunérations avantageuses en se versant des dividendes. En EURL et SARL, le gérant est un travailleur non salarié ( régime TNS ), sa rémunération nette est plus élevée car moins soumise aux cotisations sociales.
Le choix auto-entrepreneur est rare pour une boucherie-charcuterie. Il est intéressant lorsque l’on démarre pour vérifier la rentabilité de l’entreprise. Lorsque le montant du chiffre d’affaires est dépassé, le créateur passera en statut entreprise.
Pour un choix optimal, faites appel à un expert financier qui prendra en compte votre projet et vos attentes.
Obligations à respecter
Il faut faire une déclaration préalable aux services vétérinaires et s’immatriculer au répertoire des métiers pour une activité artisanale ou au registre du commerce et des sociétés pour une activité commerciale.
Si vous désirez vendre votre viande à des collectivités, vous devez aussi vous enregistrer auprès des Services Vétérinaires Départementaux par une déclaration de dérogation à l’obligation d’agrément sanitaire. Et si vous voulez congeler au sein de votre commerce des produits animaux, vous devez vous adresser à ce même service.
A cela s’ajouteront d’autres normes sur l’hygiène, la sécurité et autres règles habituelles s’appliquant aux commerçants.
Organiser son financement
Il faut définir les besoins de financement liés au démarrage de l’activité : travaux de rénovation du local, loyer ou achat induit par le local, achat d’une chambre froide, d’une vitrine réfrigérée pour l’exposition des produits et d’autres équipements professionnels (hachoir, mélangeur, trancheur, balance,…), sans oublier les équipements pour la vente (terminal de paiement, caisse enregistreuse, matériel informatique de gestion) et le stock initial pour le démarrage de l’activité. Pour des options plus économiques, vous pouvez choisir du matériel professionnel d’occasion ou opter pour un crédit-bail afin de réduire le montant d’investissement initial.
Pour persuader des investisseurs et les banques, vous devez constituer un business plan avec un dossier financier solide et complet, avec le chiffre d’affaires, les charges, les besoins et le résultat sur 3 ans, l’analyse du seuil de rentabilité et tout autre indicateur financier pertinent. Sans un bon dossier, aucune banque ne prête de l’argent pour une création d’entreprise.
Outre votre apport personnel et les éventuelles aides de vos proches, n’hésitez pas à vous renseigner sur les aides à la création d’entreprise auxquelles vous êtes peut-être éligible.
Faire connaître votre commerce
L’implantation dans un secteur où il y a du passage et où votre enseigne est visible est un bon point de départ pour attirer la clientèle. Il y a également d’autres moyens pour augmenter votre visibilité, telles que la publicité à travers des prospectus, les annonces presse et radio et la communication avec la création d’un site internet. Il sert au minimum à indiquer vos horaires d’ouverture et votre localisation, détailler vos services si besoin et montrer vos produits. Si vous souhaitez exploiter votre site internet à 100%, vous pouvez proposer un service de commande en ligne à récupérer dans votre boutique. De façon plus ponctuelle, vous pouvez aussi organiser des dégustations. Enfin, n’hésitez pas à mettre en place un programme ou des offres de fidélité.