L'article fournit également des astuces précieuses pour réduire ces charges, une préoccupation majeure pour de nombreux dirigeants. Des solutions comme les accords d'intéressement, le choix judicieux entre heures supplémentaires et complémentaires, ou encore l'adoption de dispositifs tels que les chèques emploi universel, peuvent contribuer à une gestion plus efficace de la masse salariale. Ces stratégies, à la fois pratiques et conformes à la réglementation, illustrent la complexité de la gestion des charges sociales en entreprise et l'importance d'une planification stratégique pour optimiser les coûts tout en respectant les obligations légales.
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Les charges de personnel ont une place importante dans la trésorerie d’une entreprise. Elles sont composées des salaires versés effectivement aux salariés et mais également des charges sociales, servant au financement de la sécurité sociale (maladie, vieillesse, famille…) et composées d’une part salariale et d’une part patronale. Le poids de celles-ci est particulièrement élevé (près de la moitié du salaire brut), ce qui peut freiner les embauches. Les salariés et les dirigeants sont soumis à des règles spécifiques en matière de cotisations sociales.
Qu'est-ce que les charges sociales sur le salaire :
Les charges sociales sur salaires représentent des cotisations prélevées sur le salaire brut, afin d’assurer au salarié une protection contre les risques de maladie, l'invalidité, le chômage, et la maternité. Elles permettent également de cotiser pour la retraite. Il existe, en matière de cotisations sociales, une part patronale et une part salariale.
Les salariés relèvent du régime général de la sécurité sociale. Ce régime est composé des branches suivantes :
La branche famille, gérée par la Caisse nationale des allocations familiales,
La branche maladie, accidents du travail et risques professionnels, pilotée par la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés,
La branche vieillesse, gérée par la Caisse nationale d’assurance vieillesse,
La branche recouvrement des cotisations sociales, gérée par l’Agence centrale des organismes de Sécurité sociale, dont fait partie l’Urssaf.
Les charges salariales
Les cotisations salariales sont déduites du salaire brut de l’employé (salaire net = salaire brut – cotisations salariales), et se décompose en trois partie :
Sécurité sociale : c'est l'URSSAF qui est chargé de collecter les cotisations de sécurité sociale, elles procurent notamment au salarié une assurance maladie, une assurance vieillesse et une assurance veuvage
L’assurance chômage : c'est l'URSSAF également qui collecte les cotisations d’assurance chômage. Celles-ci permettent au salarié de bénéficier des indemnités France Travail (ex Pôle-Emploi) en cas de rupture de son contrat de travail (licenciement ou rupture conventionnelle).
Retraite complémentaire : Il s’agit d’une cotisation qui complète la retraite de base. Elle est collectée par l’ARRCO (non cadres) et l’AGIRC (cadres).
Voici ainsi le montant des charges sociales devant être payées en 2025 :
Nature des charges,, | Assiette | Taux |
|---|---|---|
Contribution Sociale Généralisée (CSG) | 98,25% du salaire total dans la limite de 188 400 € Totalité du salaire au-delà de 188 400 € | 9,2% |
Contribution au remboursement de la dette sociale CRDS | Même assiette que pour la CSG | 0,5% |
Assurance vieillesse plafonnée | Dans la limite d’1 plafond de la sécurité sociale (3 925 € de rémunération mensuelle) | 6,90% |
Assurance vieillesse déplafonnée | Salaire total | 0,40% |
Les charges patronales
Les cotisations patronales sont à la charge de l’entreprise et s’ajoutent au salaire brut. Elles sont généralement plus élevées que les charges salariales.
Le salarié ne peut voir de manière détaillée que les charges salariales sur sa fiche de paie, les charges patronales n’apparaissant que de manière synthétique sur ce document.
Nature des charges | Assiette | Taux |
|---|---|---|
Assurance maladie | Salaire total | Taux réduit à 7% ou taux plein à 13% |
Assurance vieillesse plafonnée | Dans la limite d’1 Plafond mensuel de la sécurité sociale (3 925€ de rémunération mensuelle) | 8,55% |
Assurance vieillesse déplafonnée | Salaire total | 2.02 % |
Allocations familiales | Salaire total | 5,25% (3,45% pour les salaires n’excédant pas 1,6 SMIC) |
Aide au logement dans les entreprises de moins de 50 salariés | Dans la limite d’1 Plafond mensuel de la sécurité sociale | 0,1% |
Assurance chômage | Dans la limite de 4 plafonds mensuels de la sécurité sociale (15 700 euros de rémunération mensuelle) | 4% |
Fonds de garantie des salaires | Dans la limite de 4 plafonds mensuels de la sécurité sociale | 0.25% |
| Formation professionnelle | Masse salariale | 1% (pour les + 11 salariés) ou 0.55% (pour les -11 salariés) |
| Contribution solidarité autonomie (CSA) | Totalité du salaire | 0.30% |
| Contribution au dialogue social | Totalité du salaire | 0.016% |
| Contribution CPF-CDD | Totalité du salaire | 1% |
| Taxe d'apprentissage | Totalité du salaire | Part principale à 0.59% et solde à 0.09% |
Les exonérations de charges sociales sur les salaires
La réduction générale des cotisations (RGC) réduction Fillon permet aux entreprises versant des salaires inférieurs à 1,6 SMIC d’obtenir une diminution de ses charges patronales . Elle est déterminée en multipliant la rémunération annuelle brute par un coefficient de réduction. Le coefficient est déterminée grâce à la formule suivante : T/0,6 x [1,6 x (SMIC annuel/rémunération annuelle brute) – 1]. T correspond à la valeur du coefficient maximum (soit 0,2809 pour les entreprises de moins de 20 salariés et 0,2849 pour les entreprises de plus de 20 salariés).
La RGC a été réformée : à compter du 1er janvier 2026, la formule utilisée sera :
T min + (T delta x [(1/2) x (3 x montant du Smic annuel brut / rémunération annuelle brute-1)] P)
T min : 0,0200 (seuil minimal d’exonération de 2 %)
T delta : 0,3773 (pour les employeurs redevables de la Fnal à 0,10 %) ou 0,3813 (pour les employeurs redevables de la Fnal à 0,50 %)
Valeur P : 1,75
La valeur maximale du coefficient augmentera suite à la suppression des réductions sur les cotisations patronales d'assurance maladie et d'allocations familiales. Elle sera de 0,3973 pour les employeurs redevables de la Fnal à 0,10 % et de 0,4013 pour les employeurs redevables de la Fnal à 0,50 %. Elle est égale à la somme du T min et du T delta.
Les sociétés situées en ZRR ou les jeunes entreprises innovantes peuvent être exonérées de charges patronales.
Les charges sociales et les dirigeants.
Le régime social des dirigeants dépend des circonstances.
Ainsi, le Président de SAS ou le gérant minoritaire de SARL est soumis au régime général de la sécurité sociale.
Ainsi, il paiera les mêmes charges que les salariés, à l’exception des cotisations chômage.
Le gérant majoritaire est soumis au régime des travailleurs non salariés, comme les entrepreneurs individuels. Ses charges sociales sont assises sur sa rémunération et sur la part des dividendes excédant 10% du capital social, des sommes versées en compte courant d’associé et des primes d’émission.
Voici ainsi les cotisations qu’il doit payer :
Nature des charges | Assiette | Taux |
|---|---|---|
CSG/CRDS | Totalité du revenu (rémunération + part des dividendes) | 9.70% |
Maladie maternité | Totalité du revenu | Revenus inférieur à 18 840 € : 0% Revenus compris entre 18 840 € et 28 260 € : taux progressif de 0 à 4% Revenus compris entre 28 260 € et 51 810 € : taux progressif de 4 à 6.7% Revenus compris entre 51 810 € et 235 500€ : 6.70% Part de revenus supérieur à 235 500€ : 6.50% |
Retraite de base plafonnée | Dans la limite d’1 plafond de la sécurité sociale | 17,75% pour les commerçants et artisans et 10,1% pour les professions libérales |
Retraite de base déplafonnée | Au-delà d’un plafond de la sécurité sociale | 0,6% pour les commerçants et les artisans et 1,87% pour les professions libérales |
Retraite complémentaire 1ère tranche | Dans la limite d’1 plafond de la sécurité sociale | 7% (dépend du métier pour les professions libérales |
Retraite complémentaire 2ème tranche | De 1 à 4 plafonds de la sécurité sociale | 8% |
Invalidité décès | Dans la limite d’1 Plafond de la sécurité sociale | 1,3% |
Allocations familiales | Totalité du revenu | De 0 à 3.10 % |
Formation professionnelle | Dans la limite d’1 plafond de la sécurité sociale | 0,25% (0.34% pour les commerçants et profession libérale non réglementée et conjoint collaborateur ; 0.29 % pour les artisans) |
Globalement, les cotisations sont plus faibles pour les TNS, mais ceux-ci bénéficient d’une protection moindre (notamment en matière de cotisations retraite).
Comment payer moins de charges sociales sur les salaires ?
Nous donnons ici quelques conseils aux chefs d’entreprises pour diminuer le montant des charges sociales (patronales et salariales) sur les salaires :
- Vous pouvez établir un accord d’intéressement (dispositif d'épargne salariale, mis en place par une société pour inciter les salariés à la performance, en les associant aux résultats financiers de l'entreprise)
- Respectez du mieux possible les seuils d’effectifs : 10, 20, 50 salariés
- Recrutez des contrats tels que : l’apprentissage, la professionnalisation
- Mettez en place le chèque emploi universel (CESU), les chèques vacances, les tickets restaurants…
- Instaurez un plan d’épargne entreprise.
- Remplacez le paiement des heures supplémentaires par un repos équivalent qui convertit en temps ce qui aurait normalement été payé en argent. Cela est possible à condition d’avoir préalablement conclu un accord collectif.
- Versez des primes de partage de la valeur au lieu de prime entièrement soumis à cotisation sociale.
Pour réaliser des économies, n’hésitez pas à vous faire conseiller par un spécialiste.
Pour découvrir comment calculer vos charges sociales, consultez notre article « Comment calculer ses charges sociales ? ».
Sources et références
Urssaf : Taux de cotisations Artisan, commerçant et profession libérale non réglementée
Urssaf : taux de cotisations - Secteur privé
Service public : réduction générale des cotisations patronales : quels changements au 1er janvier 2026

Questions & réponses