- Le ticket restaurant est un support de paiement contribuant aux repas des salariés, utilisable en restaurant et en magasin d'alimentation.
- La valeur des titres restaurants est libre, avec une exonération maximale de 5,43€ si leur valeur nominale est comprise entre 9,05€ et 10,86€.
- Le cofinancement des tickets restaurant est obligatoire, avec une participation de l'employeur entre 50 % et 60 %.
- Ils peuvent être émis sous forme matérialisée (papier ou carte électronique).
- Les tickets restaurant ne peuvent être acceptés pour une valeur supérieure à 19€ par transaction.
- Ils sont valables toute l’année indiquée et jusqu’à fin février de l’année suivante.
Noté 4,9/5
De nombreux salariés bénéficient de la part de leur employeur, de tickets-restaurant. Ceux-ci couvrent les frais de repas sur le lieu de travail et compensent l’absence d’un restaurant d’entreprise. En 2025, l'exonération de charges pour l'entreprise est de maximum 7,26 euros par ticket-restaurant et le plafond d'usage pour les employés s’élève à 25 euros par jour.
Les tickets-restaurant, qu'est-ce que c'est ?
L’utilité du ticket-restaurant
Le ticket-restaurant est un support de paiement remis par l’employeur ou le gestionnaire à ses collaborateurs pour contribuer aux frais engagés par ces derniers pour leurs repas pris au cours de leur journée de travail. Il constitue une aide financière intéressante pour le travailleur :
dans l’impossibilité de prendre son repas à domicile (horaires, distance, etc.) ;
ne disposant pas d’infrastructure dédiée à la prise de repas sur son lieu de travail (cantine, self, etc.) ;
se trouvant contraint de manger en extérieur (déplacements professionnels).
Il peut alors faire valoir ses titres déjeuner au restaurant ou à la caisse d’un supermarché pour l’achat de denrées alimentaires, à l’exception de :
l’alcool ;
les confiseries ;
les produits infantiles ;
l’alimentation animalière.
Il s’agit d’un avantage octroyé par l’employeur et ne présente donc aucun caractère obligatoire. Celui-ci peut en effet privilégier l’attribution d’une prime ou d’un panier repas pour participer aux frais de restauration de ses salariés. Le ticket-restaurant peut se présenter sous la forme d’un chèque papier, d’une version dématérialisée ou d’une carte électronique à présenter au restaurateur habilité à en recevoir.
Réglementation encadrant l’attribution de tickets-restaurant
Dès 1913 se pose la question des conditions de restauration du personnel. L’émergence du ticket-restaurant, institué en 1967 sous la présidence du Général de Gaulle, constituait l’alternative permettant aux employeurs ne disposant pas d’un local adapté, de participer aux frais de repas de leurs salariés sur leur temps de travail. Ce dispositif fait donc l’objet d’une réglementation spécifique :
L’employeur est libre de fixer la valeur faciale du titre-restaurant, dans la limite d’un plafond journalier s’élevant à 25 € en 2025 ;
la participation de l’employeur est exonérée de charges sociales dans la limite de 7,26 € par titre, et doit se situer entre 50 % et 60 % de sa valeur faciale ;
le titre est utilisable sur les jours ouvrables de la semaine (du lundi au samedi, hors jours fériés), sauf si le bénéficiaire travaille le dimanche.
le ticket-restaurant version papier ne peut faire l’objet d’un rendu de monnaie, quand la carte-restaurant permet de payer au centime près ;
l’émission des titres relève de la compétence d'opérateurs restreints (Sodexo, Groupe Up, Natixis Intertitres Swile avec son offre dématérialisée APetiz, etc.) ;
les restaurateurs ou commerçants autorisés à collecter les tickets-restaurant doivent être agréés par la CNTR (Commission nationale des titres-restaurant) pour pouvoir être remboursés.
Quel est le coût d'un ticket-restaurant ?
Frais du ticket-resto pour l’employeur
Le choix du montant à créditer en faveur des salariés appartient à l’employeur. Celui-ci peut bénéficier d’une exonération de charges sociales sur les sommes destinées à couvrir les frais de repas du personnel, dans la limite d’un plafond journalier défini pour un titre.
Dans le cadre de l’attribution de tickets-restaurant, le plafond relatif à cette exonération s’élève à 7,26 € par titre et par jour travaillé. Pour bénéficier de l’exonération de charges maximale, l’employeur doit alors fixer une valeur faciale des tickets-restaurant comprise entre :
12,10 € pour une prise en charge patronale de 60 % ;
14,52 € pour une prise en charge patronale de 50 %.
Dans la mesure où les tickets-restaurant présentent une valeur nominale supérieure, la fraction excédant le seuil de 7,26 € fera l’objet d’une réintégration dans l’assiette de calcul des cotisations de la Sécurité sociale.
Exemple : un employeur distribue à ses salariés un ticket-restaurant d’une valeur faciale de 8 €. Les frais du ticket-restaurant à la charge de l’employeur correspondent à :
4,8 € pour une participation patronale de 60 % ;
4 € pour une participation patronale de 50 %.
La partie restante est la charge du salarié et sera déduite de son salaire.
À noter : bien que l’employeur est libre de fixer la valeur faciale des tickets-restaurant à émettre, celle-ci reste limitée au plafond journalier que le salarié est autorisé de dépenser sous cette forme, soit, 25 €.
Frais du ticket-restaurant pour le restaurateur
Les restaurateurs ou commerces de bouche sont libres d’accepter ou de refuser le paiement par ticket-restaurant au sein de leur établissement. Et pour cause, accepter les tickets-restaurant impacte leur taux de marge à plusieurs titres :
la commission due à la société émettrice des chèques-déjeuner ;
les coûts indirects, relatifs à la mise à jour du terminal de paiement pour les tickets-restaurant dématérialisés ;
les gains en chiffre d’affaires sont différés pour respecter le délai d’attente du remboursement des titres (de quelques jours à 3 semaines environ) ;
les frais fixes que certains opérateurs imposent aux professionnels (frais de gestion, apport d’affaires, etc.).
Les commissions pratiquées par les sociétés intermédiaires chargées d’émettre les titres s’élèvent en moyenne entre 3 et 5 % du montant de la transaction. En revanche, l’utilisation de ce service permet souvent d’attirer de nouveaux clients, de les fidéliser et promet une potentielle augmentation du chiffre d’affaires.
Il appartient au restaurateur de faire l’arbitrage entre le coût à prévoir et le gain escompté, et d’anticiper l’éventuel retour sur investissement de l’opération.
Exemple : pour obtenir le remboursement d’un titre d’une valeur de 8 €, le restaurateur peut avoir à s’acquitter de :
0,24 € à 0,40 € de commission ;
assortis de 0,03 € à 0,08 € de frais fixes par transaction ;
plus 0,03 € environ si le paiement s’effectue via un terminal bancaire (0,35 % du montant de la transaction).
Les frais du ticket-restaurant à 8 € représentent entre 0,30 € et 0,78 € pour le commerçant.
Qui peut bénéficier des tickets-restaurant ?
Dès lors qu’un employeur décide de participer aux frais de repas de ses salariés par l’attribution de tickets-restaurant, il a l’obligation d’inclure l’ensemble du personnel dans ce dispositif.
En effet, cet avantage s’octroie sur une base égalitaire à l’ensemble des collaborateurs, quelle que soit la nature de leur contrat de travail (CDD, CDI, à temps complet ou à temps partiel) et quel que soit leur profil :
salariés ;
apprentis ;
stagiaires ;
travailleurs intérimaires ;
représentant du personnel ;
etc.
Le nombre de tickets-restaurant distribués est directement corrélé au nombre de jours travaillés comprenant un repas à prendre sur le temps de travail. Ainsi, seuls les salariés absents (en congé ou en maladie) ne perçoivent pas de titres-repas pour ces journées chômées. De même, le travailleur à temps partiel dont les horaires se déroulent hors temps de pause-déjeuner ne reçoit pas de tickets-restaurant, celui-ci pouvant prendre son repas avant ou après sa prise de poste.
Bon à savoir : conformément à l’article L1222-9 du Code du travail, le salarié en télétravail bénéficie des mêmes avantages que ses collègues exécutant leurs tâches en présentiel, et perçoit, au même titre, les tickets-restaurant qui lui sont dus.
Quels sont les différents types de ticket-restaurant ?
Il existe différents formats de tickets-restaurants à délivrer aux travailleurs. La version originale se présente en coupons papier, assemblés sous la forme d’un chéquier dont le nombre de titres correspond au nombre de jours effectivement travaillés.
À noter : le paiement au travers d’un ticket-restaurant papier ne donne lieu à aucun rendu de monnaie de la part du commerçant.
Les titres-restaurants ont évolué avec le temps et se présentent désormais sous une forme dématérialisée, comme :
les cartes à puce prépayées (rechargeables par l’employeur, elles nécessitent l’utilisation des mêmes terminaux de paiement que ceux relatifs aux paiements par cartes bancaires).
une application sur mobile.
Les versions dématérialisées (carte ou application) présentent l’avantage de faire l’appoint du montant dû au restaurateur. En revanche, elles peuvent occasionner des frais supplémentaires pour le professionnel de bouche, notamment avec l’usage d’un terminal bancaire.
Est-ce avantageux de prendre les tickets-restaurant ?
Le recours aux tickets-restaurant bénéficie aux acteurs de la chaîne de distribution sous divers aspects. Il permet notamment à l’employeur de respecter son obligation légale de contribuer aux frais de restauration de ses collaborateurs. Ces derniers voient alors leur pouvoir d’achat augmenter.
Parties prenantes | Avantages des tickets-resto |
Employeur | Attirer les candidats et fidéliser le personnel déjà présent
Dispense l’entreprise d’aménager un espace dédié à la restauration
Exonération des cotisations sociales (dans la limite d’un plafond)
Frais de tickets-restaurant partiellement déductibles du revenu imposable de la société (sous conditions). |
Salarié | Ne supporte que 40 % à 50 % de la valeur faciale du TR = augmentation du pouvoir d’achat
Diversité des lieux où faire valoir ses titres (restaurants, supermarchés, commerces de bouche, etc.)
Complément de salaire non-imposable et non soumis à cotisations |
Restaurateur | Augmente, diversifie et fidélise sa clientèle
Incite le consommateur à dépenser plus (dans la limite du plafond journalier d’utilisation à 25 €) |
Quel est le montant maximum des tickets-restaurant ?
Le plafond du ticket-restaurant pour l'exonération
La valeur des titres restaurants est libre. En revanche, l'exonération maximale dont peut bénéficier l'employeur est de 7,26 € lorsque la valeur ticket restaurant se situe entre 12,10 € et 14,52 €, sachant que cette exonération est de 50 à 60 % de la valeur nominale du titre.
Exemple : le ticket-restaurant est de 15 €. La partie du titre payée par l'entreprise peut être de :
7,50 euros, soit 15 euros x 50 %, la part excédant le seuil d’exonération de 7,26 € est alors assujettie à cotisations sociale (7,50 - 7,26 = 0,24 centimes par titre) ;
9 euros, soit 15 euros x 60 %, la fraction à réintégrer dans l’assiette de cotisations sociales est alors de 1,74 € par titre (9 - 7,26).
Le régime juridique des tickets-restaurants
Une entreprise peut mettre en place les tickets-restaurant lorsqu’elle emploie au moins 1 salarié. Elle peut recourir à ceux-ci pour remplir son obligation de mettre à disposition de ses salariés un local approprié affecté à la restauration quotidienne.
Le cofinancement des tickets-restaurant est obligatoire entre l'employeur et le salarié, la participation du premier étant comprise entre 50 et 60 % afin que les exonérations de charges sociales puissent s’appliquer.
Ces titres constituent des avantages sociaux, ainsi ils doivent être accordés de manière égalitaire à tous les salariés.
Ceux-ci peuvent être émis et utilisés sous forme matérialisée (carte à code-barres, carte à puce…).
Les enseignes de la grande distribution et les restaurateurs ne peuvent pas accepter les tickets restaurant au-delà d’une valeur de 25 euros.
Ils peuvent être utilisés durant toute l’année de validité indiquée ainsi qu’au cours des mois de janvier et de février de l’année suivante.
Comment calculer les frais de repas avec les tickets-restaurant ?
Bien qu’il soit bénéficiaire de tickets-restaurant de la part de son employeur, le salarié contraint de prendre ses repas hors de son domicile peut également déduire une partie des frais engagés pour se restaurer.
La déduction correspond à la différence entre le montant réellement payé pour son repas et la valeur d’un repas pris à domicile, évalué à 5,45 € en 2025 par l’administration fiscale. S’il bénéficie de tickets-restaurant, le salarié doit, en plus, soustraire la valeur de la participation patronale du prix de son repas.
Exemple : le travailleur prend son repas au restaurant pour une valeur de 15 € (justificatif à l’appui). Il bénéficie d’un ticket-restaurant d’une valeur faciale de 10 €, comprenant une participation de l’employeur à hauteur de 60 % (soit, 6 €).
Ses frais de repas déductibles se calculent comme suit : 15 - 5,45 - 6 = 3,55 €
Le salarié doit alors multiplier ce montant par le nombre de jours de travail effectif, et s'assurer de détenir le justificatif de chacun des repas pris en extérieur. Le montant obtenu est ensuite à déduire au titre des frais réels de nourriture sur la feuille d’imposition du contribuable.
Les questions courantes sur les tickets-restaurant
Quelle est la commission sur les tickets-restaurant ?
La commission appliquée au titre du remboursement des titres fait l’objet d’une négociation entre le restaurateur et la société émettrice des tickets-restaurant. Elle s’élève en moyenne entre 3 % et 5 % du montant de chaque transaction.
Peut-on déduire les tickets-restaurant des impôts ?
Oui, il est possible pour l’entreprise de déduire les frais des tickets-restaurant de son résultat imposable, dans la mesure où celle-ci se conforme aux règles en matière d’attribution, de justification, et de plafond à respecter.
Comment déclarer les tickets-restaurant aux impôts ?
Dès lors que le contribuable bénéficiaire de tickets-restaurant souhaite déduire le coût de ses repas au titre de ses frais professionnel, il doit déduire du prix du repas acquitté :
la valeur de la participation patronale sur le ticket-restaurant ;
le montant forfaitaire d’un repaspris hors du domicile, fiscalement évalué à 5,45 €.
Questions & réponses