Une grille de salaires est un tableau qui représente la classification des salaires attribués par une entreprise à son effectif, selon des critères qui sont généralement l’ancienneté, le niveau de responsabilité, le statut du salarié...
La grille de salaires reflète la politique salariale de l’entreprise et constitue un outil fort de sa culture, pour marquer sa transparence et son équité.
Une grille de salaires n’est pas obligatoire, mais l’entreprise doit respecter la loi (salaire minimum) ou les minimums imposés par la convention collective, le cas échéant.
Pour construire une grille de salaires cohérente, l’entreprise peut valider la moyenne des rémunérations versées sur son secteur et dans sa région, via des statistiques fournies par les cabinets de ressources humaines ou sa fédération de professionnels.
Qu’est-ce que la grille des salaires ? Définition et utilité
Comme son nom l’indique, la grille des salaires permet une classification des salaires des employés, ouvriers, ETAM et cadres d’une entreprise selon la Convention collective dont dépend l’entreprise. La grille des salaires est indicative et sert de base aux négociations collectives en entreprise ou d’éventuelle réévaluation.
La grille de salaires est un tableau représentant la classification des salaires attribués par une entreprise à son effectif, en tenant compte de plusieurs paramètres :
le statut du salarié (cadre, ouvrier...)
son poste et niveau de responsabilité
son ancienneté
le salaire minimum fixé par la loi ou la convention collective, le cas échéant
Avec ce type de grille, les salaires évoluent généralement selon un coefficient (notamment pour une augmentation de salaire selon l’ancienneté). La grille de salaires est indicative et susceptible d’être réévaluée.
Comment fonctionne la grille des salaires ?
La grille des salaires va se décomposer en deux parties :
une première partie qui permet de déterminer le niveau de responsabilité de la personne. Cette partie va en fonction de la formation, des taches confiées et de l’ancienneté permettre de déterminer le niveau et le coefficient de la personne.
une autre partie va convertir ce niveau et coefficient en rémunération.
La grille des salaires est-elle toujours applicable ?
L’employeur ne souhaite pas forcement réévaluer le niveau de responsabilité de ses employé qui augmenterait de manière mécanique leur coefficient et donc leur salaire.
De l’autre les salariés espèrent toujours pouvoir obtenir quelques points de coefficient afin de voir leur paie augmenter.
Par contre un employeur peut verser un salaire supérieur au coefficient prévu dans la grille des salaires cela ne pose pas de soucis.
Le contraire peut être sujet à interprétation. En effet il existe des cas ou l’Urssaf a effectué des redressements sur des cotisations qui auraient dû être payées sur le différentiel de salaire non versé.
De la grille de salaires à la politique de rémunération
La grille de salaires constitue une méthode de rémunération uniformisée à l’ensemble de l’équipe, pour plus d’égalité et, de manière générale, pour une relation « gagnant-gagnant » entre employeur et salarié. La grille de salaires intègre la politique de rémunération construite et diffusée par l’entreprise au sein de sa culture.
La grille de salaires : une obligation légale ?
Attention, lorsqu’une grille de salaires est prévue dans la convention collective dont relève l’entreprise, celle-ci est obligée de l’appliquer pour rémunérer ses salariés (même si elle n’est pas adhérente de l’organisation). Plus exactement, l’entreprise ne peut pas payer ses salariés en dessous des minimums mentionnés dans une grille de salaires fixée par accord collectif.
Hors accord collectif, l’employeur est tenu de respecter la loi pour fixer ses salaires ( salaire minimum ), mais il n’est pas obligé de construire une grille de salaires.
Comment construire une grille de salaires ?
L’entreprise peut :
construire sa propre grille de salaires (en respectant les minimums légaux ou fixés par accord collectif)
utiliser directement la grille de salaires de sa convention collective, si un tel tableau existe
Lorsqu’elle construit elle-même sa grille de salaires, l’entreprise peut se référer aux statistiques de rémunérations versées dans sa région, fournies par les cabinets de ressources humaines ou les fédérations de professionnels. Elle dispose alors de salaires cohérents par rapport à son secteur et ses concurrents et elle est à même d’attirer des candidats de qualité et de fidéliser ses employés.
Un exemple de grille de salaires
Hors obligations légales ou conventionnelles, l’entreprise construit sa grille de salaires selon ses propres critères. Selon le modèle usuel, la grille de salaires peut se structurer à partir de plusieurs variables, exprimées dans des tableaux distincts :
un tableau récapitulant les différents postes présents dans l’entreprise (consultant, commercial, service juridique, service financier...) et le salaire de base pour chacun d’entre eux
un tableau définissant les différents niveaux d’expérience (junior, confirmé, senior...)
un tableau montrant les différents grades (responsable, agent, intermédiaire...)
un tableau pour les différents statuts de contrat de travail existants dans l’entreprise (statut-cadre, statut employé...)
un autre tableau ou une colonne pourra définir les différents coefficients à appliquer pour chaque variable utilisée dans la politique salariale
La grille de salaires pour les jeunes entreprises
Une jeune entreprise a besoin de se structurer. Une grille de salaires simplifiée (sans coefficient, par exemple) ou plus généralement un document de type « modèle de rémunération » est un bon début en cas d’embauche. Cet outil, qui explique les variables de la politique salariale, inculque la transparence et crée une culture d’entreprise saine.
Les risques à ne pas construire une grille de salaires
Une grille de salaires n’est pas un document obligatoire en entreprise, mais les risques à ne pas jouer la transparence et l’équité en matière de rémunération sont nombreux et ils conduisent tous à une baisse de motivation (et de productivité) de la part des effectifs, voire à un turn-over fréquent. Notez des conséquences telles que :
des situations explosives entre collaborateurs
des « non-dits » ou encore des « on-dit » entraînant perte de motivation, jalousies, incompréhensions entre collègues
un manque de clarté dans les objectifs de l’entreprise
l’impossibilité, pour un collaborateur, d’évaluer sa propre valeur au vu des attentes de l’entreprise
le risque de voir des personnes démotivées alors même que leur rémunération est correcte, voire supérieure aux autres