Comment passer d’un CDI à consultant communication freelance ?

Dernière mise à jour :
Image
Deborha-Vindiolet-expert-comptable
Par Déborha VINDIOLET
Déborha VINDIOLET
Leader comptable chez L'Expert-Comptable.com avec plus de 6 ans d'expérience dans le domaine. Diplômée en DCG et BTS Comptabilité.
L'article en bref
  • La transition du salariat vers le freelancing dans la communication est abordée en profondeur.
  • Le rôle du consultant en communication est décrit comme celui d'un stratège des entreprises.
  • Des qualités comme l'observation, l'étude de marché et la créativité sont essentielles pour réussir.
  • Les étapes clés pour quitter un CDI en toute sécurité et se lancer en freelance sont détaillées.
  • Les différentes structures juridiques, dont l'entreprise individuelle et le portage salarial, sont explorées.
  • Le portage salarial est mis en avant comme une solution flexible offrant sécurité et autonomie.
  • Ce guide invite à envisager l'indépendance avec confiance et une vision claire de ses options.
Sommaire

Métro, boulot, dodo, ce triptyque, vous le connaissez sûrement.

Vous voilà, dans votre routine professionnelle indéterminée, en sécurité sur tous les aspects. Et pourtant, quelque chose ne va pas. Vous aspirez à du changement, une nouvelle aventure professionnelle. Votre hiérarchie ne correspond plus à vos valeurs et vous souhaitez faire la différence en vous répétant ce mantra : "et si je créais ma propre activité en tant qu’indépendant".
Asseyez-vous confortablement, dans cet article, on vous livre toutes les astuces pour passer d’un CDI à consultant communication freelance.

Tout d’abord, il convient de comprendre ce qu'est un consultant en communication. Nous discuterons et balayeront ensuite les idées reçues sur le contrat à durée indéterminée. Enfin, vous amenez des pistes de réflexion concernant votre projet de vous lancer en freelance.
 

La carte d’identité d’un consultant communication

Le consultant en communication, c’est un peu le messie de la stratégie de communication d’une entreprise. En effet, il accompagne et éclaire les entreprises dans la conception de leur stratégie.

D’abord, le consultant en communication va observer le fonctionnement de la société dans laquelle il intervient afin de bien cerner sa problématique. Ensuite, il effectue une étude de marché qui lui permettra d’aboutir à un diagnostic et des préconisations stratégiques sur lequel se positionne l’entreprise en demande.

Il faut bien comprendre que le CC apporte un regard extérieur pour l’entreprise. Il se positionne dès lors comme un intervenant ayant une approche objective et nouvelle pour celle-ci et son environnement.

Le consultant en communication est une personne disposant d’une excellente rigueur et d’un bon sens relationnel avec l’équipe pour laquelle il propose ses services mais également ses prestataires (savoir écouter, savoir communiquer…). Il dispose d’une grande capacité d’adaptation afin de pouvoir gérer au mieux les besoins de ses interlocuteurs. Gestion d’une situation de crise, mise en place d’une campagne publicitaire, refonte du plan marketing en place, son savoir-faire sera apprécié par les sociétés.

Il devra également faire preuve de créativité quant aux moyens qu’il devra exposer pour convaincre son auditoire.

Comment devenir consultant en communication ?

Il faut disposer d’une formation de niveau bac +5 pour pouvoir exercer ce métier.

Master communication et marketing, master professionnalisant information et communication, licence professionnelle dans le domaine de la communication, il existe même des écoles privées spécialisées dans ce domaine qui proposent des formations certifiantes.

Un consultant communication peut exercer en agence en tant que salarié ou alors en tant qu’auto-entrepreneur au sein de son auto-entreprise .

Rémunération

En agence, un consultant communication peut prétendre à une rémunération allant jusqu’à 36 000 € brut par année.

En tant que freelance, cette rémunération varie en fonction de l’expérience professionnelle dans ce domaine ainsi que la localisation géographique et des prestations effectuées.

Mettre fin à son CDI

Le Contrat à Durée Indéterminé (CDI) est un contrat de travail sans limite de durée conclu entre un employeur et un salarié. Il s’agit de la forme normale du contrat de travail (en vertu de l’article L.1221-2 du Code du Travail). En effet, un employeur qui souhaite recourir au Contrat à Durée Déterminée (CDD) doit justifier ce recours.

Le CDI n’a pas d’échéance, il prend fin lorsque l’une ou l’autre partie décide d’y mettre un terme par le biais d’une démission, d’un licenciement ou encore par rupture conventionnelle.

Contrairement à un CDD ou un contrat par intérim, le CDI offre une certaine stabilité d’emploi et de revenu avant tout. Il ouvre également plus de facilité au salarié de pouvoir contracter un prêt, un crédit auprès d’un établissement financier. Cette facilité s’observe notamment dans la recherche d’un appartement ou d’une maison à louer. En effet, une personne en CDI aura plus d’aisance à prétendre à louer un bien a contrario d’une personne en situation de CDD ou en contrat d’intérim.

Bien qu’un CDI présente toute une palette d'avantages, ce contrat compte quelques revers à mentionner. Un salarié qui souhaite rompre son CDI aura quelques difficultés pour percevoir les aides de retour à l’emploi accordées par l’organisme France Travail (ex Pôle Emploi).

Excepté à compter du 1er novembre 2019 où deux conditions devront être réunies :

  • Avoir travaillé dans la même entreprise au cours des cinq dernières années ;

  • Avoir un projet de reconversion professionnelle nécessitant le suivi d’une formation ou un projet de création ou reprise d’une entreprise qui sera évalué par une commission spécifique (commission paritaire interprofessionnelle régionale) ;

Sur le plan réglementaire, le code du travail prévoit qu’en cas de démission légitime comme par exemple la démission pour rapprochement de conjoint, le salarié peut bénéficier des indemnités qui en découlent.

La solution permettant dès lors d’assurer ses arrières en cas de demande de rupture d’un CDI reste la demande de rupture conventionnelle. Encore faut-il que cette demande soit acceptée par l’employeur.

Le « freelancing » ou auto-entreprise

Le terme freelance n’a pas de définition légale et ne correspond pas à proprement dit à un statut juridique précis. Ce terme est un anglicisme désignant le professionnel qui exerce son activité de manière autonome, pour son propre compte et qui n’emploie pas de salariés.

Ainsi, le statut d'auto-entrepreneur ou micro-entreprise est celui qui se rapproche le plus du freelance. En effet, c’est un régime qui désigne toute personne physique créant ou possédant une entreprise individuelle pour exercer une activité qu’elle soit commerciale, artisanale ou libérale, à titre principal ou complémentaire.

Une personne exerçant son activité en tant que freelance à titre principal peut se heurter à certaines barrières. Il est moins facile d’obtenir un crédit ou un prêt lorsqu’une personne est à son compte. C’est un fait. Justifier de ces revenus sur les cinq dernières peut s’avérer compliqué lorsque cela fait quelques mois que vous vous êtes lancés. Pour autant, ce statut peut conférer certains avantages et une certaine stabilité lorsqu’il est exploité correctement.

L’idée de se lancer en tant que freelance peut en effrayer plus d’un. Passer du confort salarial à l’exercice de son activité en toute autonomie peut paraître compliquée tant sur le plan financier que carriériste. Néanmoins, si vous êtes consultant en communication en CDI et que vous souhaitez vous lancer dans l’aventure freelance, il existe des solutions vous garantissant un certain confort côté statut et emploi.

Consultant communication freelance : Opter pour la création d’entreprise

Le statut et la forme juridique de l’entreprise déterminera le fonctionnement de celle-ci et aura notamment une influence sur le régime social du dirigeant, le nombre d’associés exigés, le mode d’imposition de l’entreprise, les modalités de fonctionnement ou encore de la responsabilité du dirigeant et de ses associés (si associés, il y a).

Les catégories d’entreprises se divisent entre les entreprises dites « individuelles » et les sociétés commerciales.

Les entreprises individuelles permettent de lancer un projet en toute autonomie. Les entrepreneurs exercent dès lors leurs activités en leur nom propre, il bénéficie d’un régime fiscal et social simplifié. Pour des projets de faibles envergures, ou dans une optique de choisir l’option du portage salarial (voir infra), ce type d’entreprise est largement adapté. Dans la famille des entreprises individuelles, il existe des statuts qui offrent plus d’avantages et de possibilités que d’autres. Là encore, à vous de voir, selon votre projet et votre business plan, ce qui paraît être le plus judicieux.

En outre, les sociétés commerciales seront intéressantes à choisir dans le cadre de projets de grandes envergures. En effet, ces sociétés peuvent être constituées par plusieurs personnes et bénéficient d’un régime fiscal plus avantageux au regard du chiffre d'affaires envisagé.

Concernant la création d’une société commerciale, telle que SARL ou SAS ou encore SASU, EURL, vous devrez rédiger les statuts de celle-ci et en établir son immatriculation auprès du greffe du Tribunal de Commerce du lieu où siège ladite société.

Si vous optez pour la création d’une micro-entreprise (ou auto-entrepreneuriat), seule l’immatriculation au Registre du Commerce et des Sociétés devra être accomplie en ligne directement.

Tableau récapitulatif des différentes entreprises existantes :

Mise à jour (2022) : La loi n° 2022-172 du 14 février 2022 en faveur de l'activité professionnelle indépendante a créé un statut unique pour l’entrepreneur individuel et supprime progressivement le statut d’entrepreneur individuel à responsabilité limité (EIRL). Depuis le 15 février 2022, il n'est donc plus possible de créer une EIRL. Le nouveau statut unique d’entrepreneur individuel est entré en vigueur à compter du 15 mai 2022 pour toute création d’entreprise individuelle. Les principaux avantages de l'EIRL sont repris dans le nouveau statut.

 

Entreprise individuelle (AE et EIRL)

EURL

SARL

SAS

SA

Associés

Aucun

Associé unique

2 associés minimum ;

100 associés maximum ;

Un ou plusieurs associés

2 associés au minimum

Capital social

Aucun

20% des fonds à verser à la création de l’entreprise + le reste dans les 5 années qui suivent

20% des fonds à verser à la création de l’entreprise + le reste dans les 5 années qui suivent

Libre mais à fixer par les statuts

37 000 € minimum

Responsabilité du dirigeant

Si AE = L’entrepreneur est responsable de ses dettes sur ses biens personnels sauf résidence principale

Si EIRL = Patrimoine d’affectation annexe qui protège le dirigeant, sa responsabilité est limitée

Limitée aux apports sauf responsabilité civile et pénale en cas de gestion

Limitée aux apports sauf responsabilité civile et pénale en cas de gestion

Limitée aux apports pour les associés et les actionnaires

Limitée aux apports, sauf en cas de faute de gestion

Régime fiscal

IR mais si EIRL, possibilité de choisir l’IS

IR sur BIC ou BNC

Possibilité d’opter pour l’IS

IS mais IR possible pour les SARL de moins de 5 ans (sous conditions)

IS mais IR possible pour les SAS de moins de 5 ans (sous conditions)

IS mais IR possible pour les SA de moins de 5 ans (sous conditions)

Régime social

Régimes des non-salariés

Régime des non-salariés si gérant est associé unique

Si c’est un tiers, salarié assimilé

Si gérant majoritaire, régime non-salarié

Si gérant minoritaire ou égalitaire, régime salarié

Président est assimilé-salarié

Président et directeur général sont assimilés-salariés mais exclus du régime d’assurance chômage

Divers

Régime simple à créer, avantageux

Création en autonomie tout en bénéficiant des avantages de la forme sociétale

Statut adapté pour de nombreux projets

Souplesse, forme juridique appréciée des investisseurs

Pour les entreprises à fort potentiel visant la Bourse ou l’International

Autre alternative : Le portage salarial

Le portage salarial est une relation contractuelle tripartite dans laquelle un salarié porté d’une entreprise de portage salariale effectue une prestation pour le compte d’entreprise clientes. D’une part, un contrat de travail est établi entre le salarié porté et l’entreprise de portage salarial. D’autre part, un contrat commercial est établi entre l’entreprise de portage salarial et l’entreprise cliente. In fine, le portage salarial peut être une solution pour un CC qui quitte son CDI et voudrait se lancer dans l’auto-entrepreneuriat puisque le portage salarial lui assure un certain confort d’emploi.

Le salarié porté

Toute personne ayant l’expertise, la qualification et l’autonomie lui permettant de rechercher ses clients peut être un salarié porté. Ce dernier doit négocier les conditions d’exécution de sa prestation en fixant le prix avec l’entreprise cliente. Le choix de l’entreprise de portage salarial lui appartient. Il fournit dès lors une prestation de service à l’entreprise cliente et rend compte de son activité à la société de portage au moins une fois par mois.

Le contrat de portage salarial entre l’entreprise de portage et le salarié porté peut-être soit à durée déterminée ou soit à durée indéterminée.

Dans la première option, ledit contrat est renouvelable deux fois mais la durée maximale totale du contrat ne peut excéder dix-huit mois (renouvellement compris). En plus de la mention « contrat de travail en portage salarial à durée déterminée », le contrat doit comporter les clauses sur la relation entre l’entreprise de portage salarial et le salarié porté ainsi que les clauses de réalisation de la prestation de service de portage salarial.

Concernant la deuxième option, le contrat est conclu pour la réalisation d’une prestation dans une ou plusieurs entreprises clientes. L’essentiel des règles du CDI s’appliquent au contrat de portage salarial.

Concernant les droits aux chômage, les salariés portés peuvent bénéficier de l’assurance chômage. Il leur ait également possible de cumuler l’allocation d’aide au retour à l’emploi avec les revenus issus de l’activité porté.

L’entreprise de portage

Seule une entreprise de portage salarial peut conclure des contrats de travail en portage salarial et exerce cette activité à titre exclusif. Elle est rémunérée par les frais de gestion (convention de portage, contrat de prestation, facturation…). Son rôle est de d’assurer que toutes les formalités liées au contrat de travail avec le salarié porté sont remplies (embauche, rémunération, versement des cotisations sociales) et veille au respect des règles liées au code du travail.

L’entreprise cliente

De son côté, une entreprise cliente peut recourir au portage salarial pour des tâches occasionnelles ne relevant pas de son activité normale et permanente. Cette prestation ne peut pas avoir pour objet de remplacer un salarié présent au sein de l’entreprise cliente.

Cette entreprise négocie directement le prix et la nature de la prestation avec le salarié porté. En revanche, elle verse le prix de la prestation de service à l’entreprise de portage qui se chargera de faire le lien avec son salarié .

La prestation est limitée à une durée de trente-six mois maximum, soit trois ans.

Alors, si votre projet consiste de vous lancer dans cette nouvelle aventure en toute autonomie, rassurez-vous : des solutions existent. Ces solutions vous permettront de maximiser vos chances de rebondir après votre CDI et de vous assurer un certain confort tout en développant votre société.

Donnez votre avis :
CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.