Dans les entreprises de plus de 50 salariés les membres du Comité d'Entreprise sont élus pour une période de 2 à 4 ans. Tous les salariés de l'entreprise âgés de plus de 16 ans et qui ont au moins 3 mois d'ancienneté sont appelés à voter. Le mandat des membres élus est renouvelable.
Composition et droit de vote
Le CE est composé de trois parties. Le chef d'entreprise occupe de droit la place de Président du Comité d'Entreprise. Son rôle est de fixer l'ordre du jour avec le Secrétaire du Comité d'Entreprise et de convoquer nominativement tous les membres lors des réunions. Le CE est également constitué des représentants du personnel élus par les salariés, qu'ils soient titulaires ou suppléants, et les représentants des syndicats.
Les représentants sont la base du CE et ils disposent d’un droit de vote quel que soit le sujet abordé en réunion. Les suppléants sont autorisés à assister aux votes mais ils ne peuvent y assister que si leur titulaire est présent. Pour les entreprises qui possèdent plusieurs établissements le CE est remplacé par des Comités d'Etablissement. Dans les groupes qui sont formés par une entreprise dominante et des entreprises qu'elle contrôle un Comité de Groupe joue le rôle de superviseur des Comités d'Entreprise.
Fonctionnement du CE
Le CE doit se réunir au moins une fois tous les deux mois. Il est convoqué par le Président du Comité d'Entreprise qui annonce un ordre du jour contresigné par le Secrétaire. Des réunions extraordinaires ou exceptionnelles peuvent être demandées par l'employeur ou par la majorité des membres du CE. Chaque réunion donne lieu à l'établissement d'un procès verbal établi par le secrétaire, il est discuté et peut être amendé le cas échéant. Il ne doit être approuvé que si le CE souhaite le publier.
Commissions du CE
Le CE peut former plusieurs commissions, quatre sont obligatoires et créées de droit. Pour les entreprises de plus de 200 salariés, elles s'occupent de la formation et de l'égalité professionnelles. Pour celles de plus de 300 salariés, une commission logement est créée. Au-delà de 1000 salariés, une commission économique peut examiner tous les documents de nature économique ou financière soumis par la Direction.
Local
Le CE doit disposer d'un local spécialement aménagé mis à disposition par l'entreprise ainsi que de tout matériel nécessaire à l'exercice de ses fonctions. L'employeur doit obligatoirement le doter d'une subvention de fonctionnement au moins égale à 0,2 % de la masse salariale brute. Les intérêt des sommes placées pourront être utilisés selon le bon vouloir du comité et il pourra faire appel à un expert quand le besoin s'en fait sentir pour différents sujets. En règle générale, le budget du CE doit être utilisé pour son fonctionnement et non pour ses activités.
Aider à la vie économique, sociale et culturelle de l'entreprise
Le CE assure l'expression collective des salariés. Il permet la prise en compte permanente de leurs intérêts lorsqu'ils sont liés à les décisions de gestion et de l'évolution économique et financière de l'entreprise. Il veille à l'organisation du travail, à la formation professionnelle ainsi qu'aux techniques de production. Sous peine d'invalidation, l'employeur a le devoir d'informer et de consulter le Comité d'Entreprise sur modification de la durée ou de l'organisation du travail, l'introduction de nouvelles technologies, la modification du règlement intérieur, le licenciement collectif pour motif économique ainsi que pour le licenciement des représentants élus du personnel. Cette liste n'est pas exhaustive.
Regard économique et droit d'alerte
Le CE doit aussi être informé de la situation économique de l'entreprise au moyen de tableaux trimestriels et semestriels, d'un rapport annuel, d'un document comptable et d'un bilan social pour les entreprises de plus de 300 salariés. Ces documents sont remis avant la réunion du CE pour permettre aux élus d'en prendre connaissance. En cas de situation économique préoccupante pour l'entreprise, il peut exercer un droit d'alerte qui met en œuvre une procédure de demande d'explications de la Direction en séance plénière. Si celles-ci ne sont pas convaincantes, le CE peut faire appel à un expert-comptable qui mettra en demeure les commissaires aux comptes et les administrateurs de l'entreprise de leur répondre sous un mois.
Financement culturel
En matière d'activités culturelles et sociales le CE peut prétendre à un financement situé entre 0,2 et 5% de la masse salariale brute de la part de l'employeur. Le Comité d'Entreprise peut négocier des avantages auprès de partenaires commerciaux et même proposer lui-même des services. Ceux-ci peuvent inclure le placement de machines à café ou distributeurs de friandises, la location de films ainsi que tous autres biens et services que sa mission nécessite. Il peut prendre en charge des activités qui concernent la famille du salarié ainsi que les anciens salariés. Le CE est bien souvent l'organisateur des arbres de Noël, des colonies de vacances et des autres animations sociales. Les fournisseurs du Comité d'Entreprise doivent être sélectionnés lors des salons qui leurs sont consacrés, au moyen des annuaires web ou par le biais de la presse spécialisée.