Je détiens des comptes bancaires à l’étranger, quelles sont mes obligations ?

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Par Guillaume DELEMARLE
Guillaume DELEMARLE
Expert-comptable avec plus de 9 ans d'expérience. Spécialisé dans l'accompagnement des TPE et créateurs d'entreprise.
L'article en brefOuvrir un compte bancaire à l'étranger pour investir dans des contrats d’assurance-vie ou trader sur le forex nécessite de respecter des obligations déclaratives strictes. Chaque compte ouvert, clôturé ou mouvementé depuis 1990 doit être déclaré chaque année avec le formulaire 3916, incluant des détails précis sur le titulaire et l'organisme bancaire. En cas de non-déclaration, les sanctions peuvent être sévères, allant de lourdes amendes à une majoration d’impôt, rendant la vigilance impérative lors de la déclaration de revenus.

Pour les assurances-vie souscrites hors de France, deux options s'offrent aux investisseurs : effectuer soi-même les formalités déclaratives avec le formulaire 2778 ou mandater un assureur pour s’en charger. Les erreurs ou omissions dans les déclarations peuvent entraîner des amendes conséquentes, notamment en cas de non-déclaration. La loi de finance rectificative de 2013 renforce ces sanctions, prévoyant des pénalités encore plus lourdes pour les contrats non déclarés, en particulier ceux détenus dans des États non coopératifs. La prudence est donc essentielle pour éviter que ces placements potentiellement avantageux ne deviennent un piège financier.
Sommaire

Que vous souhaitiez investir dans des contrats d’assurance-vie hors de France pour profiter de taux avantageux ou trader sur le forex, il vous faudra probablement ouvrir un compte bancaire dans un pays étranger et y effectuer des dépôts. Faisons le point sur vos obligations et sur les risques encourus en cas de leur non respect.

Comptes financiers souscrits hors de France

Quelle que soit votre activité, qu'il s'agisse de trader en ligne ou de toute autre activité, il s‘agit de tous les comptes ouverts, clôturés ou mouvementés depuis le 1er janvier 1990 auprès de tout organisme public ou privé étranger (banque, broker, agent de change etc.) Ils doivent être déclarés chaque année, grâce à un imprimé 3916 qui devra être joint à votre déclaration de revenus. Cette déclaration doit mentionner :
  • Les noms, prénoms, lieu et date de naissance du déclarant et titulaire du compte,
  • Le nom et l’adresse de l’organisme auprès duquel le compte est ouvert,
  • La date d’ouverture ou de clôture du compte,
  • Le numéro de compte, sa nature (dépôt, épargne etc.) et le type d’usage qui en est fait. 
Ne pas déclarer ces comptes vous expose à de lourdes sanctions. Le Code Général des Impôts considère que, sauf preuve contraire, les sommes transférées à l’étranger ou en provenance de l’étranger par l’intermédiaire de comptes non déclarés constituent des revenus. Elles seront donc imposées à ce titre.
Vous risquez également une amende pouvant aller jusqu’à 10 000 € ou 5% du solde pour chaque compte non déclaré ainsi qu’une majoration d’impôt de 40%.
Enfin, en cas d’inexactitude ou d’omission, chaque erreur est sanctionnée par une amende de 15 € avec un minimum de 60 € et un maximum de 10 000 €. Mieux vaut donc rester vigilant en remplissant sa déclaration.

Assurances-vie

Dans le cas de contrats conclus hors de France, deux cas existent :
  • Soit vous effectuez vous-même les formalités déclaratives, dans ce cas, vous devez déclarer et payer les prélèvements sociaux vous-même grâce au formulaire 2778. Le formulaire et sont paiement doivent être déposés au centre des impôts dont vous dépendez dans les quinze premiers jours du mois suivant l’inscription des produits au contrat. Votre déclaration devra mentionner vos noms, prénoms et adresse ainsi que ceux de l’organisme où vous avez souscrit le contrat, le détail des risques garantis et des clauses du contrat et les dates d’effet de l’assurance.
  • Soir vous avez mandaté un assureur afin de réaliser les déclarations pour vous, ce qui reste la solution la plus sûre. Il effectuera ces démarches à votre place et prendra pas conséquent la responsabilité de l’exactitude des déclarations.
Ici également, les erreurs ou omissions sont sanctionnées. Si vous oubliez de déclarer votre contrat, vous risquez une amende fiscale jusqu’à 25% des versements effectués au titre du ou des contrats non déclarés avec toutefois une tolérance si l’omission n’a pas porté préjudice au fisc (5% plafonné à 1500 €).
A noter également que la loi de finance rectificative prévoit à partir du 1er janvier 2013 prévoit des sanctions plus lourdes : 1500 € par contrat non déclaré, 10 000 € pour les contrat souscrit dans une Etat n’ayant pas conclu d’accord de coopération avec la France pour la transmission des renseignements bancaires et 5% des versement effectués pour les contrats de plus de 50 000 € non déclarés au 31 décembre de l’année (avec un minimum de 10 000 € pour les contrats détenus dans un Etat n’ayant pas conclu de convention fiscale avec la France).
Une prudence accrue est donc particulièrement recommandée concernant ces placements qui certes peuvent sembler une bonne opportunité mais peuvent rapidement se transformer en gouffre financier si les règles fiscales ne sont pas suivies et respectées convenablement. De nombreux Etats ont signé des accords de coopération avec la France afin de combattre l’évasion fiscale et les règles tendent à se durcir progressivement en ces temps de crise. Il est donc fort probable qu’une erreur, volontaire ou non, soit rapidement constatée et sanctionnée par le fisc. Compte tenu de la nature des sanctions encourues, mieux vaut rester très vigilant.
 

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