Le point mort : définition, calculs et exemples

Vous venez de quitter votre banquier, et malgré toute votre expertise certains termes financiers vous échappent encore. Parmi eux, le fameux « point mort » et ses ratios, que l’on vous demande pourtant de suivre de près. Pas de panique, prenons un instant pour éclaircir ensemble ce concept essentiel, afin que vous puissiez piloter votre activité avec plus de sérénité.

Le point mort : Pour quoi faire ?

Le point mort est un outil précieux pour piloter votre entreprise au quotidien. Connaître votre point mort vous permet avant tout de savoir à partir de quand votre activité devient rentable, c’est-à-dire le moment précis où vos recettes couvrent l’ensemble de vos charges fixes et variables.

À ne pas confondre avec le seuil de rentabilité qui s'exprime en niveau de chiffre d'affaires (en €).

En pratique, cela vous aide à déterminer le chiffre d’affaires minimum à réaliser, mais aussi le nombre de jours ou de mois nécessaires pour l’atteindre. Vous pouvez ainsi mieux planifier vos ventes, ajuster votre stratégie commerciale et anticiper d’éventuels creux d’activité.

Calculer régulièrement votre point mort est aussi une excellente façon de vérifier la viabilité de votre modèle économique : si vos coûts fixes augmentent ou si votre marge diminue, votre seuil de rentabilité sera plus difficile à atteindre. Mieux vaut donc le surveiller pour adapter vos prix, vos volumes de vente ou vos charges en conséquence.

En résumé, le point mort est un indicateur clair et concret qui vous permet de prendre des décisions éclairées, sécuriser votre trésorerie et piloter votre entreprise avec plus de sérénité.

Comment calculer le point mort ?

Le point mort repose en grande partie sur votre chiffre d’affaires, mais il serait risqué de ne se concentrer que sur ce seul indicateur. Voyons pourquoi.

Pour atteindre l’équilibre, commençons par dresser la liste de toutes les charges fixes de votre entreprise. Ce sont elles que votre marge devra d’abord couvrir, avant même de générer le moindre bénéfice. Parmi ces charges fixes, on retrouve par exemple les frais de consommables (carburant, électricité, fournitures), les charges externes (loyers, assurances, honoraires, déplacements) ainsi que les charges de personnel (salaires bruts et cotisations sociales).

Vous pouvez consulter notre article sur les charges fixes et variables si vous souhaitez approfondir sur ce thème.

Une fois ce bilan établi, il faut calculer la marge dégagée par votre activité. Attention toutefois : la marge calculée aujourd’hui n’est pas garantie pour demain. Le prix des matières premières peut fluctuer, et une hausse de votre volume d’activité peut vous amener à revoir vos tarifs à la baisse ou à consentir des ristournes à vos clients.

Lorsque vous connaissez précisément votre taux de marge et le montant de vos charges fixes, vous pouvez passer au calcul : divisez vos charges fixes par votre taux de marge pour obtenir le chiffre d’affaires minimum à réaliser. Vous tenez alors le point mort de votre activité, un indicateur précieux pour piloter votre entreprise avec lucidité et anticipation.

Formule du point mort

Point mort = (Seuil de rentabilité / chiffre d'affaires) x Nb de jours d'activité

Seuil de rentabilité : formule

La formule du seuil de rentabilité est simple à retenir :

Formule simplifiée (équivalente)

Seuil de rentabilité = Charges fixes / Taux de marges sur coûts variables

Formule recommandée (la plus explicite)

Seuil de rentabilité = Charges fixes / ((chiffre d'affaires - charges variables) / chiffre d'affaires).

Cette formule se lit facilement :

• Au numérateur : vos charges fixes à couvrir
• Au dénominateur : votre taux de marge (part du CA qui reste après les charges variables)

Exemple chiffré et exemple Variations du point mort

Envie de calculer son propre seuil de rentabilité ? Rendez-vous sur notre simulateur !

Résumé du tableau sur le point mort

Le tableau ci-dessus illustre bien la réalité : plus une entreprise grandit rapidement, plus son point mort augmente. En effet, même si vous parvenez à améliorer votre marge, il faudra redoubler d’efforts pour couvrir des charges fixes de plus en plus lourdes. Et cet équilibre n’est jamais garanti, car vous ne pouvez pas prévoir à l’avance le rendement ni la motivation de vos salariés. Dans ces conditions, le palier à franchir devient encore plus exigeant.

À l’inverse, en gardant un œil attentif sur vos charges fixes et en optimisant votre marge, chaque euro économisé peut représenter 2 à 3 euros de chiffre d’affaires en moins à réaliser pour atteindre votre seuil de rentabilité.

Vous comprenez désormais pourquoi votre banquier insiste tant sur ce ratio : bien maîtrisé, il vous permet de travailler plus sereinement, sans multiplier les chantiers pour combler un trou invisible. En somme, inutile de courir partout : il vaut mieux partir du bon pied… Et surtout, du bon point mort !

FAQ sur le point mort

Qu'est-ce que le point mort en entreprise ?

Le point mort, aussi appelé seuil de rentabilité, est le niveau de chiffre d’affaires à atteindre pour couvrir tous les coûts fixes et variables de l’entreprise. Au-delà, chaque euro gagné génère du bénéfice.

Quelle est la différence entre point mort et seuil de rentabilité ?

En pratique, le point mort et le seuil de rentabilité désignent la même chose : le niveau de chiffre d’affaires à partir duquel l’entreprise ne fait ni perte ni bénéfice. On parle de seuil de rentabilité pour la somme en euros, et de point mort pour la durée (date ou nombre de jours) nécessaire pour l’atteindre.

Pourquoi calculer le point mort ?

Calculer le point mort est essentiel pour savoir à partir de quand votre activité devient rentable. Cela vous permet d’anticiper vos besoins de chiffre d’affaires, de fixer des objectifs clairs, et de piloter vos coûts pour éviter les mauvaises surprises. C’est un indicateur clé pour prendre des décisions éclairées et sécuriser la santé financière de votre entreprise.

Sources et références :

Bpifrance : Point mort

Bpifrance : Calcul du seuil de rentabilité