Devenir revendeur de CBD en France : Notre guide

L'article en brefDécouvrez le monde prometteur du CBD, ce cannabinoïde légal et faiblement psychoactif tiré du cannabis, qui ne cesse de gagner en popularité grâce à ses vertus apaisantes sans les effets enivrants du THC. Fort de ses prétendues propriétés curatives, le CBD se décline sous de nombreuses formes, allant des huiles aux confiseries, et s'inscrit aujourd'hui comme une tendance lourde sur le marché du bien-être. Si la tentation de se lancer dans la vente de ces produits vous titille, cet article vous guidera à travers les démarches nécessaires pour ouvrir votre propre boutique, qu'il s'agisse d'un commerce indépendant ou d'une franchise.

Entreprendre dans le CBD requiert une compréhension approfondie du cadre légal et du marché potentiel. Cet article offre une analyse complète, étape par étape, pour ceux qui souhaitent démarrer leur activité. De la réalisation d'une étude de marché à la sélection du statut juridique le plus adapté, en passant par le choix crucial du local commercial, chaque aspect est minutieusement détaillé. Vous y trouverez également des conseils stratégiques pour choisir vos produits et optimiser votre budget initial. En envisageant une telle entreprise, cet article est l'outil parfait pour vous armer de connaissances et d'astuces essentielles.
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Deborha-Vindiolet-expert-comptable
Article rédigé et certifié par Déborha VINDIOLET
 
Leader comptable chez L'Expert-Comptable.com avec plus de 6 ans d'expérience dans le domaine. Diplômée en DCG et BTS Comptabilité.
Temps de lecture : 6minDernière mise à jour :
Sommaire

Le cannabinol, ou CBD, est une substance dite « cannabinoïde » présente dans les fleurs de cannabis. 

Contrairement aux tétrahydrocannabinols, autres cannabinoïdes présents dans la plante de cannabis et plus connus sous le nom de THC, le CBD est faiblement psychoactif. Ainsi, sa consommation ne cause ni ivresse euphorique, ni dépendance. 

Par ailleurs, de nombreuses propriétés curatives sont attribuées au CBD : celui-ci aiderait à soulager divers maux tels que les douleurs chroniques, les troubles anxieux et les nausées.  Fort de l’engouement suscité autour de lui, le CBD est résolument à la mode et de nombreuses boutiques ont vu le jour en France ces derniers mois. 

Déclinable dans une large gamme de produits, des graines et fibres aux confiseries, en passant par les huiles et autres produits cosmétiques, le CBD est exploitable sous de diverses formes. Vous souhaitez à votre tour devenir revendeur ? Nous vous expliquons tout dans cet article.

Ouvrir une franchise de CBD : Comment faire ?

La législation actuelle permet la revente de produits à base de CBD. Il s’agit d’un marché en pleine expansion, dont la valeur pourrait dépasser le milliard d’euro en 2023 selon une étude du syndicat professionnel du chanvre et du bien-être.

Devenir vendeur de CBD peut donc s’avérer très intéressant en termes de rentabilité. 

Plusieurs solutions s’offrent à vous pour développer votre activité. Vous avez bien sûr la possibilité de créer une boutique en nom propre : dans ce cas, vous détenez le contrôle exclusif des produits que vous distribuez, et il vous appartient de développer votre image de marque. 

Toutefois, il est compréhensible que vous préfériez bénéficier de la notoriété et du savoir-faire d’une enseigne déjà existante. Dans ce cas, optez pour la franchise. Cela consiste à devenir distributeur exclusif d’une marque (le franchiseur) moyennant le paiement d’un droit d’entrée.

Vous intégrez alors un réseau de partenaires (les franchisés) et revendez la gamme de produits proposés par le franchiseur. 

Pour ouvrir votre magasin de CBD en qualité de franchisé, certaines étapes préalables demeurent indispensables, notamment en vue d’obtenir un financement. 

En premier lieu, il vous faudra réaliser une étude de marché. Il s’agit notamment de vérifier si votre concept répond à une demande, de vous positionner en termes de concurrence, et éventuellement de déterminer la rentabilité de votre projet.

Cette tâche peut être déléguée à un professionnel, mais si vous souhaitez la réaliser vous-même, il est vivement conseillé de procéder en quatre temps :

  • Définir le marché : cela consiste à comprendre le marché dans lequel vous souhaitez vous implanter. En identifiant vos futurs clients et concurrents, vous serez alors en mesure d’adapter votre stratégie commerciale. 
  • Analyser la demande : une fois vos futurs clients identifiés, il convient de mener une étude quantitative du marché (nombre de clients, quantités vendues, évolution de ces chiffres) et de cerner les habitudes d’achat de ces derniers.
  • Analyser l’offre : il s’agit d’étudier plus en détail l’offre proposée par vos futurs concurrents. Pour cela, il faut vous intéresser aux produits qu’ils proposent et à leur prix, à leurs stratégies de vente et de communication, et à leurs emplacements géographiques.
  • Analyser l’environnement du marché : cette étape est nécessaire dans la mesure où elle permet d’identifier plusieurs facteurs d’origine externe susceptibles d’influencer votre activité. La banque publique d’investissement Bpifrance recommande la méthode «PESTEL», qui correspond à l’analyse des contextes :
    • politique ;
    • économique ;
    • social ;
    • technologique ;
    • écologique ;
    • légal.

Une fois votre étude de marché réalisée, vient naturellement l’établissement du business-plan. Il s’agit d’un document synthétique qui décrit votre projet, ainsi que les moyens que vous comptez employer pour le développer.

Ainsi, il est indispensable de détailler un certain nombre d’éléments, tels que :

  • Le mode de financement souhaité ;
  • L’organisation de l’équipe que vous souhaitez recruter (managers, vendeurs, etc.) ;
  • La stratégie commerciale envisagée ;
  • La rentabilité attendue.

Ce document est particulièrement indispensable pour obtenir un financement : quel que soit l’organisme choisi (banque ou  autre établissement de crédit), ce dernier vous demandera systématiquement de lui fournir un business-plan afin d’étudier votre demande.

Les franchises disponibles en France pour la revente de CBD

L’Union des professionnels du CBD a recensé environ 1700 points de vente dédiés au CBD en septembre 2021. Il existe aujourd’hui une douzaine de réseaux de franchise disponibles.

Comment ouvrir un magasin de CBD en France ?

En nom propre ou en franchise, l’ouverture d’une boutique de CBD répond à certaines exigences d’ordre pratique et légal. Voici les étapes obligatoires pour vous lancer.

Le statut

Le statut juridique établit les règles de fonctionnement de votre entreprise. En premier lieu, il convient de choisir une forme juridique. Cette étape nécessite une attention particulière : en effet, elle détermine notamment votre régime fiscal et social, ainsi que les conséquences sur votre patrimoine. 

Si vous souhaitez ouvrir un point de vente physique, nous vous conseillons vivement de créer une société.

En fonction de votre projet, il est recommandé de choisir l’une des formes juridiques suivantes :

  • La société à responsabilité limitée (SARL) : cette forme de société permet aux associés de limiter leur responsabilité à hauteur de leurs apports. Pour créer une SARL, les associés doivent être 2 au minimum, et 100 au maximum. En ce qui concerne le montant des apports, il n’existe pas de minimum légal. Il est possible de désigner un ou plusieurs gérants pour diriger la SARL, qui n’ont pas l’obligation d’être des associés. Ces derniers peuvent d’ailleurs être soit des salariés, soit des travailleurs non-salariés (TNS). 
  • La société par actions simplifiée : ici encore, la responsabilité des associés est limitée à leurs apports, et il n’existe pas de minimum légal pour ce ces derniers. Les associés doivent être 2 au minimum, leur nombre pouvant être par la suite illimité. Un président doit obligatoirement être désigné. 
  • Les sociétés à associé unique : si vous prévoyez d’être seul associé de votre entreprise, il est alors plus intéressant d’opter pour une forme juridique d’entreprise individuelle. Vous pouvez alors choisir :
    • L’entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL) qui reprend les caractéristiques de la SARL mais avec un associé unique ;
    • La société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU), laquelle correspond à une SAS avec un seul associé.

À ce stade, vous vous demandez certainement quelle est la forme la plus adaptée à votre projet. La principale différence réside dans le fait que la SARL est très encadrée par la loi en ce qui concerne la rédaction des statuts et la cession des parts sociales (laquelle est soumise à une procédure d’agrément), ce qui n’est pas le cas de la SAS.

Cette dernière se prête donc mieux aux entreprises de secteurs innovants et à forte croissance, dans la mesure où il y a peu de contraintes pour s’associer. 

Enfin, il est tout à fait possible que vous choisissiez de commercialiser vos produits uniquement en ligne, ou encore que vous souhaitiez lancer votre activité en tant que vendeur à domicile. Dans ce cas, l’option de statut auto-entrepreneur peut s’avérer intéressante.

Les formalités de créations sont simplifiées : en remplissant le formulaire « p0 », vous obtenez un n° d’immatriculation au registre du commerce et des sociétés (le fameux n° SIRET), un Kbis (véritable carte d’identité de votre entreprise) et vous êtes enregistré au centre de formalité des entreprises.

Pas de création de société donc, le statut auto-entrepreneur n’induisant pas de structure juridique distincte de votre personne.

Le local

Le choix d’un local est évidemment indispensable si vous projetez d’ouvrir un point de vente physique. Dans le cas de l’implantation d’une boutique de CBD, qui est une activité commerciale, ils vous faudra donc rechercher un local commercial. 

Plusieurs critères doivent être pris en compte pour bien choisir votre local, lesquels peuvent être regroupés en deux catégories :

  • Les critères inhérents au local : il convient de vous assurer de la bonne visibilité et de l’accessibilité au local, ainsi que des équipements dont il dispose et des éventuels travaux à prévoir.
  • L’environnement du local : il s’agit ici d’évaluer le quartier et notamment la zone de chalandise, les types de commerces déjà implantés, le profil de la clientèle, ainsi que le niveau de fréquentation. 

Nous vous recommandons vivement de prendre votre temps pour choisir votre local, et surtout de vous déplacer sur le terrain pour vous faire votre propre idée.

Ouvrir un compte bancaire

Hormis le cas où vous exercez votre activité sous le statut d’auto-entrepreneur, l’ouverture d’un compte professionnel distinct de votre compte bancaire personnel est obligatoire pour toute création de société à capital social, ne serait-ce que pour pouvoir déposer ce dernier. En effet, l’immatriculation de la société est subordonnée à la remise d’un certificat de dépôt de fonds délivré par la banque. 

Une fois votre société immatriculée, vous n’avez aucune obligation de conserver votre compte professionnel. 

Nous vous conseillons toutefois de ne pas le clôturer, pour des raisons pratiques évidentes : il vous permet notamment d’installer un terminal de paiement (TPE) dans votre boutique, et de tenir votre comptabilité plus facilement dans la mesure où vos opérations commerciales sont séparées de vos opérations personnelles.

Cela vous évite également des désagréments d’ordre fiscal, notamment un redressement du fait de la requalification par l’administration fiscale de vos dépôts professionnels en salaires.

Choisir la gamme de produits

Vous avez décidé de rejoindre un réseau de revendeurs dans le cadre d’un contrat de franchise ? Dans ce cas, vous distribuez les produits mis à disposition par le franchiseur.

En revanche, si vous créez votre propre boutique, il vous incombe de sélectionner les articles que vous souhaitez proposer. Vous avez alors le choix entre plusieurs marques : pour être sûr de vendre des produits de qualité, nous vous recommandons vivement de commander des échantillons auprès de plusieurs grossistes avant d’arrêter votre choix.

Le budget pour devenir un revendeur de CBD

Pour calculer correctement votre budget pour ouvrir votre magasin de CBD, plusieurs paramètres doivent être pris en compte :

  • Le local commercial : si vous le louez, il faudra alors compter le versement au bailleur d’un dépôt de garantie en général égal à un trimestre de loyer. Vous pouvez également faire le choix de l’acheter, auquel cas il faudra compter le prix d’acquisition et les frais de notaire.
  • La structure choisie : si vous avez fait le choix de la franchise, s’ajoute au prix du local les droits d’entrée dans le réseau, lesquels se situent entre 10 000 et 35 000 euros. Si vous choisissez d’exercer votre activité en nom propre, ces frais ne s’appliqueront pas, mais vous pourrez éventuellement être amenés à payer des redevances au titre du dépôt d’une marque et/ou d’un logo.
  • Les produits distribués : dans le cadre d’une vente directe en point de vente, il faudra vous constituer un stock. Si vous n’exercez qu’une activité de vente en ligne, vous pouvez économiser sur cet aspect, notamment en adoptant la technique du dropshipping : vous ne passez alors commande auprès de votre fournisseur qu’une fois que votre client a passé commande auprès de vous.

Les précautions à connaître concernant la vente de CBD 

Rassurez-vous, vendre des produits à base de CBD ne fait pas de vous un dealer. Toutefois, il existe un cadre légal concernant leur commercialisation.

À ce titre, un arrêté ministériel en date du 30 décembre 2021 portant application de l’article R. 5132-86 du code de la santé publique pose un certain nombre de règles qu’il vous faut absolument connaître :

  • Est autorisée uniquement la vente de fibres et de graines de chanvre, ainsi que leurs produits dérivés en tant que denrées alimentaires, lesquels doivent avoir fait l’objet d’un agrément par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) ;
  • La vente de fleurs et de feuilles brutes est interdite ;
  • Les liquides de vapotages contenant du CBD sont interdits aux mineurs ;
  • Tous les produits contenant plus de 0,3  de THC sont considérés comme des stupéfiants, et sont donc à ce titre interdits à la vente ;
  • En ce qui concerne les cosmétiques, le CBD pur est admis dans leur composition à condition de respecter la limite de 0,3 % de THC.
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