La création et le démarrage d’une entreprise de bâtiment demandent de déterminer le statut juridique de l’entreprise pour savoir si c’est une entreprise en plus de votre activité ou si vous souhaitez vous lancez en société. La réalisation de votre Business Plan sera une étape importante. Elle permettra de faire état des financements (quels sont vos frais, vos apports, avez-vous droit à des aides ?), car créer une entreprise de rénovation a un coût. Enfin, il convient de prendre connaissance des qualifications nécessaires car une entreprise en lien avec le Bâtiment est une activité artisanale qui demande un diplôme (CAP, BEP, Bac Pro, BP ou BTS) ou une expérience de minimum 3 ans.
Podcast pour réussir la création de son entreprise de rénovation
Les démarches administratives
Quel statut juridique pour une entreprise de rénovation ?
Ouvrir un compte bancaire dédié en exclusivité à l’encaissement des recettes issues de cette activité,
Souscrire une assurance professionnelle,
S’enregistrer au répertoire des métiers
L’auto-entreprise
Ce statut est idéal pour les recettes annuelles qui n’excèdent pas un certain seuil, il permet de débuter l’activité sans complications administrative et comptable.
Mais ce statut connait des limites :
Plafond de chiffre d’affaires bas,
Aucune possibilité de déduire les dépenses, les investissements, et de récupérer la TVA
Statut qui ne permet pas de s’associer à plusieurs entrepreneurs,
Difficulté d’accès à certains marchés.
Le statut auto-entrepreneur reste une bonne option pour tester votre projet dans le bâtiment ou pour lancer une activité secondaire.
Plusieurs autres solutions s’offrent à vous en matière de choix de statut : L’entreprise individuelle, l’EIRL, l’EURL ou la SASU pour les entrepreneurs seuls. La SARL et la SAS pour ceux qui entreprennent à plusieurs.
La micro-entreprise :
La micro-entreprise, qui en cas de dépassement pourra être basculée en entreprise individuelle, est une solution intéressante pour le futur hôtelier. En effet, elle a l'avantage de ne présenter aucun frais en cas de chiffre d'affaires nul. Toutefois, sous ce statut juridique, il est impossible de dépasser les 82 200 euros de chiffres d'affaire annuel.
L'EIRL (entrepreneur individuel à responsabilité limitée) :
L'EIRL permettra de dissocier les fonds personnels et les fonds affectés à l'activité professionnelle.
SARL (société à responsabilité limitée) ou EURL :
Il est également possible de créer une SARL (société à responsabilité limitée) ou sa version unipersonnelle, une EURL. Ce faisant, on donne naissance à une société avec un patrimoine distinct de votre propre compte, et l'on permet à votre entreprise de rénovation d'être cédée.
L'avantage premier de cette forme de statut juridique est la responsabilité limitée. Les associés n'étant solidairement responsables qu'à hauteur de leurs apports dans l'entreprise. Le droit de vote d'un associé sera égal à la hauteur de sa part de capital.
Avec la SARL, le gérant de l'entreprise, s’il est associé, bénéficie des mêmes avantages qu'un salarié (sauf pour le chômage), car il est « travailleur assimilé salarié ».
La SAS (société à actions simplifiées) ou SASU (société à actions simplifiées unipersonnelle) :
La SAS et la SASU représentent des avantages pour les dirigeants de l'entreprise, en cela qu'ils sont assimilés salariés et bénéficient donc de la protection du régime générale de la Sécurité Sociale. Autre point important : s’il n'y pas de rémunération, il n'y aura aucune cotisation sociale à payer.
Ce statut laisse également beaucoup de liberté aux associés. Ceux-ci peuvent décider de la nature et des fonctions des dirigeants, ainsi que de la manière dont seront prises les décisions des associés.
Dès lors que vos choix de création (juridiques, fiscaux et sociaux) sont actés, il est nécessaire de procéder à l’immatriculation de votre entreprise pour pouvoir démarrer votre activité.
Pour vous aider à choisir le statut juridique adapté à votre situation pour créer votre entreprise de rénovation voici un simulateur :
Réaliser un Business Plan
Le chiffre d’affaires prévisionnel est assez difficile à évaluer dans le secteur d’activité de la rénovation car le délai d’acquisition des premiers chantiers est compliqué à prévoir. Une bonne étude de marché et un début de prospection constituent deux atouts à ce niveau, et, en l’absence de certitudes, il est parfois préférable de reculer volontairement le début d’activité pour des raisons de prudence.
Le chiffre d’affaires issu de la sous-traitance au démarrage est plus simple à budgétiser étant donné que les grandes lignes du contrat (le prix notamment) sont connues avant la création de l’entreprise.
Les modalités de paiement des chantiers sont également importantes pour le plan de trésorerie, il convient de budgétiser correctement les acomptes versés au démarrage et en cours de chantier, ainsi que le versement du solde.
Les investissements
La création d’une entreprise de rénovation nécessite des investissements pour le démarrage de l’activité : véhicule utilitaire et outillage notamment. Si certains investissements sont pris en location, ils devront figurer dans vos dépenses prévisionnelles et non pas dans les immobilisations. Il est nécessaire de bien budgétiser ces investissements car ils impactent le plan de financement initial de votre projet.
Les charges prévisionnelles
Lors de la réalisation du prévisionnel d’une entreprise de rénovation, il faut être vigilant dans les prévisions liées aux dépenses suivantes :
- Les assurances (ex :véhicule)
- Les locations de matériel, quand il n’est pas acheté directement
- Le petit outillage : perceuses, marteaux, pelles, seaux, brouettes…
- L’entretien du matériel
- Les dépenses énergétiques (carburant, électricité, eau…)
- Le stock de matériaux: visserie, ciment, sable, plâtre, peinture…)
- Les dépenses de communication, essentielles pour se faire connaître
- Les dépenses de formation du personnel et du dirigeant (si vous vous associez)
Les recrutements ou l’intérim
En général, le démarrage d’une activité dans la rénovation nécessite du personnel, soit par embauche directe, soit par intérim.
Au niveau des dépenses d’intérim, il convient de budgétiser le double du taux brut horaire du travailleur sur le marché. En cas d’embauche directe, il convient de budgétiser le salaire brut du travailleur plus 45% à 50% de charges sociales patronales.
Les aides pour ouvrir votre entreprise de rénovation
Le chômeur créateur d’entreprise peut bénéficier d’aides pour faciliter le lancement de son entreprise. Le dispositif le plus connu est l' ACCRE (Aide au Chômeur Créant ou Reprenant une Entreprise) qui permet au créateur de bénéficier d’allègements de cotisations sociales. De plus, les bénéficiaires de l’ACCRE peuvent prétendre à des aides financières à la création d’entreprise : maintien des allocations chômage ou versement d’une partie du reliquat des droits sous forme de capital.
Ouvrir une entreprise de rénovation sans apport est-ce possible ?
Désormais, la plupart des formes de sociétés n’imposent plus un apport minimal pour pouvoir être constituées. Ainsi, vous pouvez créer une SAS ou une SARL avec un capital de 1€ et il n’y a plus que la SA qui nécessite un capital minimum de 37 000 euros. Toutefois, créer une société avec un capital de 1€ risque d’entraîner des difficultés pour l’entreprise. Le capital de l’entreprise doit donc permettre de financer le lancement de l’activité et d’être crédible vis-à-vis des partenaires (banque, fournisseurs, clients…). Le plan de financement a toute son importance pour évaluer l’apport à réaliser.
Peut-on ouvrir une entreprise de rénovation sans diplôme ?
La loi stipule que si l’activité touche au bâti, c’est-à-dire à la structure des bâtiments ou à leur rénovation, alors il s’agit d’une activité purement artisanale, donc réglementée : il faudra justifier d’un diplôme ou de 3 ans d’expérience. Les diplômes acceptés sont le CAP, BEP, Bac pro, BP, BTS, ou un titre équivalent homologué délivré pour l’un des métiers d’artisan.
La création de l’entreprise se fera auprès de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat et il faudra effectuer le stage obligatoire de préparation à l'installation. Si vous n’avez pas de diplôme, l’idéal serait de commencer une formation ou de trouver un emploi pour parfaire votre expérience. Si vous êtes demandeur d’emploi, demandez à votre conseiller France Travail (ex Pôle Emploi) de vous financer une formation qualifiante.
Les spécificités de l’activité
L’assurance décennale obligatoire
Les entrepreneurs de rénovation dans le bâtiment ont l’obligation de souscrire une assurance décennale pour être couvert avant le démarrage du premier chantier. Toutes vos activités connexes doivent être déclarées à l’assureur lors de la souscription. Pendant dix ans après la réception de travaux, l’entreprise est responsable des dommages qui compromettent la stabilité de l’ouvrage, empêchent l’utilisation normale de l’ouvrage, affectent la solidité des équipements.
L’assurance responsabilité civile professionnelle
La souscription d’une assurance responsabilité civile est indispensable car elle couverte contre les risques de dommages causés aux clients et aux tiers avant et après la réception des travaux.
Les autres assurances professionnelles
Votre entreprise peut aussi avoir intérêt à assurer son gros outillage et son stock lorsqu’il est important. En cas d’utilisation de véhicules, d’engins ou de locaux, la souscription d’une assurance est obligatoire.