Auto-entrepreneurs : activité principale ou activité secondaire

Temps de lecture : 2 min
L'article en bref
  • La réforme de l'auto-entreprise réduit les plafonds de chiffre d'affaires, affectant sa viabilité comme source principale de revenus.
  • Les données de l'INSEE montrent que la majorité des auto-entrepreneurs ne génèrent pas un revenu supérieur au Smic après trois ans d'activité.
  • Le statut d'auto-entrepreneur peut être considéré comme complémentaire plutôt que principal, selon ces nouvelles contraintes.
  • Les artisans en statut principal doivent s'inscrire au répertoire des métiers et peuvent être soumis à des exigences de qualification professionnelle.
  • Les nouveaux plafonds de chiffre d'affaires pourraient limiter les revenus possibles et rendre l'auto-entreprise moins viable comme activité principale.
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Guillaume DELEMARLE
Expert-comptable avec plus de 9 ans d'expérience. Spécialisé dans l'accompagnement des TPE et créateurs d'entreprise.
Article mis à jour
Sommaire

L'auto-entreprise est une activité qui peut être pratiquée en tant que source de revenus principale, ou en complément des revenus tirés sous un autre statut. Avec la réforme de l'AE, et notamment la baisse des plafonds annuels de chiffre d'affaires, il semblerait que l'activité ne pourrait pas être pratiquée autrement que de façon complémentaire. Les nouveaux plafonds annuels de CA ne semblent pas propices à la tenue d’une auto-entreprise comme revenu principal.
 

Les chiffres de l'INSEE

Les données de l'Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE) révèlent des informations essentielles sur les revenus des auto-entrepreneurs. En 2019, le revenu mensuel moyen des micro-entrepreneurs s'élevait à 560 euros, avec des variations selon les secteurs :

  • Construction : 840 euros
  • Industrie : 360 euros

Ces chiffres indiquent que, pour de nombreux auto-entrepreneurs, les revenus générés sont modestes. De plus, parmi les micro-entrepreneurs exerçant une activité secondaire, le revenu global moyen atteignait 2 120 euros par mois, dont 1 770 euros issus d'une activité salariée et 350 euros de l'activité non salariée.

Ces statistiques soulignent que le statut d'auto-entrepreneur est souvent utilisé pour compléter un revenu principal plutôt que comme source de revenu principale.

Principale ou secondaire, quelles différences ?

Activité principale

Opter pour le statut d'auto-entrepreneur en tant qu'activité principale signifie que l'individu dépend entièrement de cette activité pour ses revenus. Cela implique une responsabilité totale pour la gestion de l'entreprise, y compris la prospection de clients, la gestion administrative et la couverture sociale. Les auto-entrepreneurs exerçant une activité principale doivent cotiser à la Sécurité sociale des indépendants, ce qui leur confère une protection sociale spécifique.

Activité secondaire

En revanche, choisir le statut d'auto-entrepreneur comme activité secondaire permet de cumuler cette activité avec un emploi salarié ou une autre source de revenus. Cette configuration offre une certaine sécurité financière, l'activité indépendante servant de complément de revenu. Les obligations administratives et fiscales restent les mêmes, mais la protection sociale principale est généralement assurée par l'emploi salarié.

Les artisans exerçant en tant qu'auto-entrepreneurs à titre principal doivent s'inscrire au Répertoire des Métiers et peuvent être soumis à des exigences de qualification professionnelle, selon leur domaine d'activité.

L'activité principale en danger ?

Réduction des plafonds de chiffre d'affaires

La réforme de l'auto-entreprise a introduit des modifications significatives concernant les plafonds de chiffre d'affaires, impactant directement la viabilité du statut en tant qu'activité principale. Pour les années 2023 à 2025, les seuils sont les suivants :

  • Activités commerciales et de fourniture de logement : 188 700 euros HT
  • Prestations de services et activités libérales : 77 700 euros HT

Ces plafonds, bien qu'élevés, peuvent limiter la croissance des auto-entrepreneurs souhaitant développer leur activité au-delà de ces seuils. Le dépassement de ces plafonds pendant deux années consécutives entraîne une sortie automatique du régime de la micro-entreprise, obligeant l'entrepreneur à adopter un autre statut juridique, souvent plus complexe et coûteux.

Impact sur les revenus

Les revenus modestes constatés chez une majorité d'auto-entrepreneurs, associés aux limitations imposées par les plafonds de chiffre d'affaires, rendent le statut moins attractif pour une activité principale. De nombreux entrepreneurs peuvent se retrouver dans une situation où leur chiffre d'affaires est plafonné, limitant ainsi leur potentiel de revenu, tout en devant assumer les charges et responsabilités inhérentes à une activité indépendante.

Les seuils de franchise en base de TVA sont également à considérer. Pour 2025, ils sont fixés à 85 000 euros pour les activités de vente de biens et à 37 500 euros pour les prestations de services. Le dépassement de ces seuils oblige l'auto-entrepreneur à facturer la TVA, impactant ainsi sa compétitivité et sa gestion administrative.

Le statut d'auto-entrepreneur offre une opportunité accessible pour se lancer dans l'entrepreneuriat grâce à sa simplicité administrative et fiscale. Toutefois, les données montrent que les revenus générés sont souvent insuffisants pour en faire une activité principale viable, surtout avec les plafonds de chiffre d'affaires imposés. Ainsi, ce statut semble mieux adapté pour une activité secondaire, servant de complément de revenu à une autre activité professionnelle. Avant de choisir ce statut, il est essentiel d'évaluer soigneusement son projet, ses objectifs financiers et les contraintes réglementaires afin de déterminer si l'auto-entreprise correspond à ses aspirations professionnelles.

Sources & Références 

INSEE : Emploi et revenus d'activité des micro-entrepreneurs 

Le Coin des Entrepreneurs : Micro-entreprise : les nouveaux seuils pour 2023, 2024 et 2025

INSEE : L'activité des micro-entrepreneurs est souvent un complément 

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