Comment se financent les retraites ?
Il existe actuellement deux systèmes de financement des retraites :
- le système par répartition
- le système par capitalisation
Le système par capitalisation privée oblige les personnes actives (les travailleurs) à financer eux-mêmes leur retraite. Ce régime signifie que chaque personne épargne tout au long de sa vie pour sa retraite.
En d'autres termes, tant qu'une personne n'aura pas suffisamment accumulé d'argent pour pouvoir assurer son niveau de vie pendant sa retraite, elle devra continuer de travailler.
L'argent accumulé n'est pas disponible mais placé dans des fonds dits de pension ou de retraite. Les placements des retraites sont certes rémunérés mais parfois risqués. Aux Etats-Unis par exemple de nombreuses personnes ont perdu une grande partie de leur retraite placée suite à la crise.
Le système par répartition est le mode de financement des retraites adopté par la France. Toute personne active paye chaque mois des cotisations. Ce sont ces cotisations qui financent les pensions de retraites des personnes actuellement retraitées.
Pourquoi la France ne passe-t-elle tout simplement pas à un système de retraite par capitalisation privée ?
Ce mode de financement des retraites parait davantage censé puisque chaque personne est finalement responsable de sa propre vie professionnelle donc de sa retraite. Par ailleurs, en cas de situation démographique particulière comme celle que connaît actuellement la France, à savoir une population inactive en forte augmentation face à sa population active en réduction, capitaliser (c'est-à-dire épargner) pour sa propre retraite pourrait répondre théoriquement au problème.
Mais qu'en est-il pour la retraite :
- Des personnes fragiles ? On entend par personne fragile les mères au foyer, les personnes atteintes de longues maladies mentales ou physiques, les personnes ayant perdu leur conjoint ou époux (se) ...
- Des personnes ayant eu de longues périodes de chômage, accumulé les CDD, les contrats saisonniers ou tout autre parcours atypique lié aux aléas de la vie ?
Le système des retraites par répartition tient compte des « personnes fragiles » et des aléas de la vie contrairement au système de retraite par capitalisation. Le régime de retraite par répartition est qualifié de « régime de retraite solidaire ».
Retraites de base et retraites complémentaires
Tout salarié appartenant au secteur privé cotise obligatoirement à un régime de retraite de base et à un régime de retraite complémentaire. C'est l'URSAFF qui est chargé de collecter les cotisations pour la retraite de base et les institutions ARRCO et AGIRC pour les retraites complémentaires.
Sont affiliés à une institution ARRCO sur la base des plafonds instaurés par la sécurité sociale tous les salariés (cadres compris) et à une institution AGIRC pour la partie supérieure à ces plafonds pour les cadres seulement.
Les cotisations de régime de retraite complémentaire sont payées par le salarié mais aussi par l'employeur. Elles dépendent du régime d'affiliation de retraite complémentaire selon des pourcentages définis par la sécurité sociale. En échange des cotisations prélevées sur nos salaires et celles versées par nos employeurs, on obtient des points de retraite que l'on accumule et qui serviront pour déterminer notre retraite complémentaire.
La nécessite de reformer les retraites
Enjeux démographiques, équilibre budgétaire, espérance de vie plus élevée... telles sont les principales raisons qui conduisent notre gouvernement à réformer les retraites.
En effet, selon les chiffres du gouvernement, notre système de retraite actuel ne permet de financer qu'un peu plus de 8 pensions de retraites sur 10, ce qui creuse les déficits publics. La crise que nos économies ont traversée et les difficultés que traversent de nombreux pays, dont le notre, conduisent les gouvernements européens repenser leurs dépenses, en s'arrêtant de vivre au dessus de leurs moyens et de rechercher l'équilibre budgétaire au maximum.
Les modalités de la réforme des retraites
Pour financer nos retraites le gouvernement va devoir relever l'âge de départ à la retraite. L'Assemblée vient de voter la fin du départ en retraite à 60ans mais aucune loi n'a encore été votée concernant le nombre d'années que nous allons devoir travailler en plus. Ce qui semble certain c'est que le rallongement se fera progressivement. L'effort que nous allons fournir sera apparemment compensé par la prise en compte d'un certain nombre d'éléments comme la pénibilité du travail, la maternité pour les femmes, le travail des séniors, les carrières longues dans les entreprises... Ces divers éléments nous permettront de gagner quelques trimestres de cotisations de retraite ou de voir notre décote limitée.
Rappelons que l'âge légal de départ en retraite des espagnols, américains et allemands a été relevé récemment à 67 ans. Les anglais partent légalement à la retraite à 68 ans !