- Un BFR négatif signifie que l'entreprise génère de la trésorerie grâce à son cycle d'exploitation, comme dans la grande distribution.
- Un BFR positif nécessite un financement externe, souvent par apport en capital ou emprunt, pour soutenir l'activité.
- Le BFR augmente mécaniquement avec le chiffre d'affaires et peut croître temporairement en cas de difficultés ou de diversification.
- Réduire les délais de paiement clients et allonger ceux des fournisseurs peut minimiser le financement nécessaire du BFR.
- Les jeunes entreprises peuvent rencontrer des difficultés à négocier des conditions de paiement favorables avec leurs fournisseurs.
- Obtenir des avances de la part des clients contribue à diminuer le BFR.
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Calcul du BFR (Besoin en fonds de roulement) négatif
Lorsque le calcul du Besoin en Fonds de Roulement (BFR) donne une valeur négative, on parle alors de dégagement ou de ressource en fonds de roulement. Autrement dit, l’entreprise parvient, grâce à son cycle d’exploitation, à générer naturellement de la trésorerie sans recours immédiat à des financements externes.
Cette situation favorable se caractérise notamment par des encaissements provenant des clients qui interviennent avant les décaissements liés aux règlements des fournisseurs.
En d'autres termes, l'entreprise perçoit les paiements de ses ventes plus rapidement qu'elle ne règle ses achats, ce qui lui permet de disposer en permanence d’une trésorerie positive. Par ailleurs, cette avance de trésorerie dépasse généralement la valeur du stock détenu, ce qui renforce encore davantage la solidité financière à court terme.
Ce modèle de fonctionnement est typique de certains secteurs d’activité, comme la grande distribution. En effet, les délais de paiement accordés par les fournisseurs sont souvent plus longs que ceux exigés des clients, et le renouvellement rapide des stocks favorise un cycle d’exploitation générateur de liquidités.
Plus généralement, le calcul du BFR est : BFR = Stocks + Créances clients - Dettes fournisseurs.
Un BFR mal géré peut créer des tensions de trésorerie même en cas de bon résultat comptable. C'est un des pièges classiques pour les entreprises nouvellement créées.
Calcul du BFR (Besoin en fonds de roulement) positif
À l’inverse, lorsque le calcul du Besoin en Fonds de Roulement (BFR) est positif, cela signifie que l’entreprise doit mobiliser des ressources financières pour couvrir ce besoin. Autrement dit, le cycle d’exploitation ne génère pas suffisamment de trésorerie pour s’autofinancer, ce qui rend nécessaire un apport de capitaux, qu’il s’agisse de fonds propres — par exemple via une augmentation de capital — ou de financements externes comme des emprunts bancaires.
Il est important de noter que le BFR tend à croître mécaniquement avec l’augmentation du chiffre d’affaires. En effet, un accroissement de l’activité implique généralement une hausse des besoins en stocks, une augmentation des créances clients et, potentiellement, un allongement des délais de paiement. Ce phénomène entraîne une mobilisation accrue de trésorerie pour financer l’exploitation courante.
Par ailleurs, le BFR peut aussi augmenter temporairement dans des situations de ralentissement de l’activité. En période de difficultés, la baisse des ventes entraîne une accumulation des stocks non écoulés, ce qui alourdit ponctuellement le BFR. De même, une stratégie de diversification ou un changement de modèle économique peut prolonger le cycle d’exploitation (par exemple, en allongeant les délais de production ou de vente), générant ainsi un besoin de financement supplémentaire.
Face à ces évolutions, il est indispensable d’anticiper et de structurer des ressources stables à long terme, qu’il s’agisse d’apports en capital, de financements participatifs ou de dettes bancaires, afin d’assurer la couverture durable du BFR et de préserver l’équilibre financier de l’entreprise.
Une croissance rapide peut accentuer les tensions de trésorerie, plus d'activité = plus de besoin ce qui a pour effet de créer une croissance asphyxiante si elle n'est pas bien anticipée.
Calcul du BFR (Besoin en fonds de roulement) : impact des conditions de paiement
L’un des objectifs majeurs du calcul et du pilotage du Besoin en Fonds de Roulement (BFR) consiste à optimiser les délais de paiement dans le but de minimiser le besoin de financement de l’activité. Concrètement, il s'agit de réduire autant que possible les délais d’encaissement des créances clients tout en allongeant les délais de règlement des dettes fournisseurs. Cette stratégie vise à limiter le montant de trésorerie immobilisée dans le cycle d’exploitation, et donc à réduire la nécessité de recourir à des financements complémentaires.
Toutefois, dans le contexte spécifique de la création d’entreprise, cette optimisation s’avère souvent difficile à mettre en œuvre. En effet, une structure venant d'être créée dispose généralement d’un pouvoir de négociation limité face à ses fournisseurs, faute d’historique, de volume d’achat conséquent ou de notoriété. Ces derniers peuvent donc imposer des conditions de règlement peu avantageuses, comme des paiements comptants ou à très court terme.
Dans ce cadre, une stratégie particulièrement efficace qui consiste à obtenir des avances ou des acomptes de la part des clients, avant même la réalisation de la prestation ou la livraison du produit. Ces encaissements anticipés permettent à l’entreprise de générer de la trésorerie immédiatement disponible, réduisant ainsi directement le BFR. Cette avance client représente une ressource financière précieuse, notamment en phase de démarrage, car elle permet de financer partiellement ou totalement les achats nécessaires à la production, tout en limitant le recours à l’endettement ou aux apports initiaux.
Sources & références
Gestion Crédit Expert : Quels sont les impacts d’un BFR mal géré sur la trésorerie d’une entreprise ?
Fygr.io : Comment optimiser sa trésorerie en utilisant la notion du BFR ?
Questions & réponses