Comment devenir moniteur d'auto-école ? Fiche métier

Temps de lecture : 6 min
L'article en bref
  • Les missions principales du moniteur d'auto-école : enseignement de la conduite et du code de la route, préparation aux épreuves.
  • Les conditions nécessaires pour devenir moniteur d'auto-école, incluant la possession du titre professionnel ECSR et un casier judiciaire vierge.
  • Le salaire moyen d'un moniteur d'auto-école salarié ou indépendant et les différences entre ces statuts.
  • Les compétences requises : pédagogie, connaissance du code de la route, compétences relationnelles, et résistance physique.
  • La formation obligatoire pour devenir moniteur d'auto-école : 945 heures de formation et un stage de 280 heures.
  • Les financements possibles pour la formation, incluant le CPF, les aides de France Travail, et les aides régionales ou départementales.
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Déborha VINDIOLET
Leader comptable chez L'Expert-Comptable.com avec plus de 6 ans d'expérience dans le domaine. Diplômée en DCG et BTS Comptabilité.
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Sommaire

Vous envisagez de devenir moniteur d’auto-école indépendant ? Pour concrétiser ce projet, vous devez remplir plusieurs conditions préalables et obtenir le titre professionnel d'enseignant de la conduite et de la sécurité routière (TP ECSR). Voici toutes les démarches à accomplir en 2025.

Moniteur d'auto-école : présentation du métier

Les missions du moniteur d'auto-école

Le rôle principal du moniteur d’auto-école est de former les futurs conducteurs, tant sur le plan théorique que pratique. Ses missions comprennent notamment :

  • apprentissage de la conduite sur route ;
  • exercices de conduite sur piste privée (selon les permis) ;
  • enseignement du code de la route ;
  • préparation aux épreuves de l'examen du permis de conduire.

Un moniteur d’auto-école peut former les élèves sur différents types de véhicules, selon les catégories de permis et ses qualifications :

  • véhicules légers (catégorie B) : les voitures classiques à boîte manuelle ou automatique, correspondant au permis le plus courant ;
  • deux-roues (catégories AM, A1, A2, A) : scooters, motos légères et grosses cylindrées, selon le profil et les besoins des élèves ;
  • véhicules lourds (catégories C, D, CE, DE) : camions, bus et véhicules avec remorques, pour les permis professionnels.

Le moniteur d'auto-école organise ses leçons de conduite en horaires décalés pour s'adapter au planning de ses élèves. Il travaille souvent en fin de journée, parfois jusqu'à 20h, ainsi que le samedi.

Le salaire moyen d'un moniteur auto-école

Le salaire moyen d’un moniteur d’auto-école dépend de son statut professionnel. En tant que salarié, un débutant perçoit généralement entre 1 800 et 2 000 € brut par mois, tandis qu’un moniteur expérimenté peut atteindre 2 500 € brut, selon la région, la taille de l'établissement et les heures supplémentaires réalisées.

En tant que moniteur indépendant peut générer un revenu brut moyen de 3 000 à 4 500 € par mois, en fonction du nombre d’élèves formés et des tarifs pratiqués. Il faut toutefois prendre en compte les charges liées à ce statut : cotisations sociales, assurance, carburant, entretien du véhicule, etc.

Le lieu de travail du moniteur d'auto-école

Le moniteur d’auto-école exerce principalement sur la route, dans le véhicule de formation, où il accompagne les élèves dans diverses conditions de circulation pour les préparer aux réalités de la conduite. 

Toutefois, avec la montée en puissance du numérique, les cours de code de code sont plus souvent proposés en ligne, via des plateformes spécialisées. Les élèves peuvent ainsi s’entraîner à distance tout en bénéficiant de l’accompagnement pédagogique du moniteur.

Les compétences pour devenir moniteur d'auto-école

Exercer le métier de moniteur d’auto-école requiert un ensemble de qualités et de compétences essentielles :

  • le sens de la pédagogie pour réussir à expliquer clairement les concepts et s’adapter aux besoins de chaque élève ;
  • des connaissances solides du code de la route et des techniques de conduite ;
  • de bonnes aptitudes relationnelles pour instaurer un climat de confiance et communiquer efficacement ;
  • une bonne résistance physique pour supporter les heures assises dans un véhicule.

Vous devez aussi savoir faire preuve de patience et bien gérer votre stress pour rester calme, même dans des situations de conduite délicates. Enfin, en tant qu’indépendant, il faut être rigoureux et organisé à la fois dans la planification des leçons, mais aussi dans votre gestion administrative.

Quelles sont les conditions pour devenir moniteur d'auto-école ?

Obtenir la carte d’autorisation d’enseigner

Conformément au Code la route, un moniteur d’auto-école (salarié ou indépendant) doit être titulaire d'une carte d’autorisation à enseigner. Pour cela, il doit cumuler les conditions suivantes : 

 

Les conditions pour devenir moniteur d'auto-école
  • être âgé d’au moins 20 ans ;
  • posséder un permis B en cours de validité et dont la durée probatoire est dépassée (2 ou 3 ans selon votre situation) et détenir les autres permis pour lesquels vous donnez une formation dans votre auto-école (permis A, permis B1 et BE, permis C, etc.) ;
  • avoir obtenu le titre professionnel d'enseignant de la conduite et de la sécurité routière -TP ECSR (qui a remplacé le BEPECASER) ou un diplôme ou certificat reconnu équivalent ;
  • avoir un casier judiciaire vierge sur le bulletin n°2 (pas de condamnation pénale).

Vous devez aussi passer une visite médicale pour vérifier que vous répondez bien aux critères d’aptitude définis par la réglementation (vision, audition, mobilité, etc.). Attention, seul un médecin agréé peut faire ce contrôle.

La carte d’autorisation d’enseigner est délivrée par la préfecture de votre département. Elle est gratuite et valable 5 ans. Pour l’obtenir, vous devez télécharger le formulaire de demande sur le site internet de votre préfecture et envoyer votre dossier par courrier.

Vous devrez joindre à votre dossier les pièces justificatives suivantes : 

  • 2 photos d'identité identiques portant au dos votre nom et votre prénom ;
  • une photocopie d'une pièce d'identité en cours de validité ;
  • une photocopie d'un justificatif de domicile de moins de 3 mois ;
  • une photocopie recto/verso du permis de conduire ;
  • une photocopie du certificat médical de moins de 2 ans attestant que vous êtes aptes à enseigner la conduite établi par l'un des médecins agréés par la préfecture ;
  • une photocopie de votre titre professionnel ECSR (ou équivalent).

Devenir gérant d’auto-école : des conditions supplémentaires 

Le Code de la route impose des conditions supplémentaires à ceux qui souhaitent devenir gérant d’auto-école (et pas seulement moniteur) : 

  • être âgé de 23 ans minimum ;
  • posséder un permis Ben cours de validité et dont la durée probatoire est dépassée (2 ou 3 ans selon votre situation) ;
  • avoir un diplôme de niveaubac + 2 ou avoir suivi une formation portant sur la gestion et l'exploitation des établissements d'enseignement de la conduite (comme la certification RUESRC) ;
  • ne pas avoir subi une interdiction d'exercer une activité commerciale.

Vous devez aussi obtenir un agrément préfectoral. Cet agrément est valable 5 ans et est renouvelable. Vous pouvez le demander en ligne sur le site de votre préfecture.

Vous devez enfin déclarer votre activité d’organisme de formation. Pour cela, il faut remplir un bulletin de déclaration d’activité d’un prestataire de formation (DA). Vous devez ensuite l’envoyer au service de contrôle de la formation professionnelle de la DDETS.

Si le gérant souhaite enseigner la conduite, il doit être aussi titulaire du titre professionnel ECSR.

La formation pour devenir moniteur d'auto-école

Une formation obligatoire

Pour obtenir la carte d’autorisation d’enseigner, vous devez obligatoirement  avoir obtenu le titre professionnel d'enseignant de la conduite et de la sécurité routière (ECSR) ou un diplôme ou certificat équivalent.

Cette formation comprend au total 945 heures :

  • 910 heures de cours théoriques et pratiques ;
  • 35 heures consacrées aux examens.

Elle inclut également un stage pratique de 280 heures en entreprise, permettant d’acquérir une expérience concrète sur le terrain.

Le programme se divise en deux Certificats de Compétences Professionnelles (CCP) :

  • le CCP1 consiste à former les apprenants conducteurs à travers des actions individuelles et collectives, tout en respectant les cadres réglementaires. Il permet au futur moniteur d’acquérir des compétences pédagogiques nécessaires pour concevoir et animer des séances de formation, identifier les difficultés des élèves dans leur apprentissage et évaluer leur performance lors de l'examen du permis de conduire ;
  • le CCP2 porte sur la sensibilisation des usagers de la route à adopter des comportements sûrs et respectueux de l’environnement. Le candidat y développera des compétences pour animer des conférences de sécurité routière, promouvoir le respect de l’environnement et des autres usagers, ainsi que pour analyser les besoins et demandes des futurs conducteurs.

Le candidat peut commencer par l’un des deux CCP. Pour valider la formation, il doit réussir trois épreuves à l'examen : une mise en situation professionnelle, un entretien oral, un audit de conduite et un devoir écrit de synthèse. Après validation des épreuves, il obtient le Titre Professionnel, diplôme national de niveau III.

Des spécialisations sont mises en place pour les deux-roues, les poids lourds, les transports de marchandises ou de personnes.

Quels sont les financements possibles pour la formation ?

Le coût de la formation pour obtenir le Titre Professionnel Enseignement de la Conduite et de la Sécurité Routière (TP ECSR) varie selon les centres de formation, mais se situe généralement entre 3 000 et 5 000 € pour l’ensemble du parcours.

Il existe plusieurs aides pour financer cette formation :

  • le Compte Personnel de Formation (CPF) : le CPF permet à toute personne active de financer ses formations professionnelles. Si vous avez des droits disponibles sur votre compte, vous pouvez utiliser ces fonds ;
  • France Travail (anciennement Pôle Emploi) : si vous êtes demandeur d’emploi, vous pouvez bénéficier d’une prise en charge partielle ou totale de votre formation par France Travail, en fonction de votre projet professionnel et de vos droits à la formation ;
  • l’Association de Gestion du Financement de la Formation des Chefs d'Entreprise (AGEFICE) : les travailleurs indépendants peuvent solliciter l'AGEFICE pour financer des formations professionnelles, y compris pour obtenir le titre de moniteur d'auto-école ;
  • les aides régionales et départementales : certaines régions et départements proposent des aides financières pour la formation professionnelle. Ces aides peuvent être spécifiques à la région et dépendent de critères particuliers, comme le statut professionnel. Vous pouvez vous renseigner auprès de votre conseil régional de votre lieu de résidence ou du conseil général de votre département.

Salarié ou Indépendant : quel statut choisir ?

Le moniteur d'auto-école salarié bénéficie d’un emploi stable. Il travaille pour une seule auto-école, sous contrat de travail, avec des horaires définis par son employeur. Ce statut offre la sécurité d’un revenu fixe et l'accès aux avantages liés au régime général de sécurité sociale, incluant la couverture maladie, la retraite et l’assurance chômage. De plus, les formalités administratives sont gérées par l’employeur, ce qui réduit la charge administrative pour le moniteur. Toutefois, ce statut offre moins de flexibilité dans l’organisation du temps de travail et la rémunération d’un moniteur salarié peut être inférieure à celle d’un indépendant.

Le moniteur d'auto-école indépendant, lui, peut travailler pour plusieurs auto-écoles, ce qui lui permet de diversifier ses sources de revenus et d’organiser son emploi du temps selon ses préférences. Il peut ainsi fixer ses propres tarifs, choisir ses clients et gérer son activité de manière autonome. Toutefois, ce statut implique une gestion administrative plus lourde, car l’indépendant doit s'occuper lui-même de ses déclarations fiscales et sociales. Il ne bénéficie pas de la même protection sociale qu’un salarié, comme l’assurance chômage s’il est en micro-entreprise. Par ailleurs, ses revenus peuvent fluctuer en fonction de la demande, entraînant une certaine incertitude financière.

Un moniteur indépendant a le choix entre plusieurs formes juridiques :

  • entreprise individuelle (classique ou en micro-entreprise);
  • société commerciale unipersonnelle (SASU ou EURL);
  • s’il souhaite s’associer, il peut créer une SAS ou une SARL

Quelles sont les évolutions de carrière ?

Après avoir exercé son métier durant deux années (soit 3 800 heures), le moniteur d'auto-école peut ouvrir sa propre structure afin de proposer des formules de permis de conduire. Il doit alors remplir toutes les conditions pour devenir gérant d'auto-école (agrément préfectoral, déclaration d'organisme de formation, etc.).

Le moniteur d'auto-école peut aussi s'orienter vers la formation des autres moniteurs en passant le brevet d'aptitude à la formation des moniteurs (BAFM), ce qui lui permet de transmettre son savoir-faire à de nouveaux professionnels.

Enfin, une autre voie d'évolution est possible sur concours, qui est celle d'inspecteur du permis de conduire, pour superviser les examens et veiller au respect des normes de sécurité routière.

Sources & Références

France Compétences : Enseignant de la conduite et de la sécurité routière

Légifrance : Enseignement à titre onéreux et animation de stages de sensibilisation à la sécurité routière

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