Contrôle de gestion dans votre entreprise

Temps de lecture : 8 min
L'article en bref
  • Le contrôle de gestion analyse le modèle économique et pilote l’entreprise pour optimiser ses performances.
  • Rationaliser les postes clés et anticiper les coûts augmentent la rentabilité sans forcément accroître le chiffre d’affaires.
  • Le contrôleur de gestion identifie les actions correctrices pour chaque service.
  • Les TPE peuvent adopter les principes du contrôle de gestion, même sans service dédié.
  • La gestion commerciale est cruciale pour sécuriser la trésorerie et améliorer les prévisions financières.
  • Les tableaux de bord permettent de suivre les performances et d’identifier les leviers d’amélioration.
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Guillaume DELEMARLE
Expert-comptable avec plus de 9 ans d'expérience. Spécialisé dans l'accompagnement des TPE et créateurs d'entreprise.
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Sommaire

Le contrôle de gestion : quelle définition ? 

De manière générale, le contrôle de gestion constitue une fonction essentielle au sein de l’entreprise. Il s’agit d’un poste stratégique rattaché à la comptabilité et à la finance, dont la mission principale est d’analyser en profondeur le modèle économique de l’organisation, d’en mesurer les forces et les faiblesses, et d’évaluer la rentabilité réelle de ses activités. Grâce à des outils spécifiques (tableaux de bord, indicateurs de performance, budgets prévisionnels…), le contrôle de gestion permet d’anticiper les écarts entre les objectifs fixés et les résultats obtenus, tout en proposant des actions correctrices concrètes destinées à améliorer la situation financière et opérationnelle.

Mais son rôle ne s’arrête pas là. Le contrôle de gestion participe activement au pilotage global de l’entreprise, en fournissant aux décideurs des informations fiables et structurées pour orienter les choix stratégiques. Il vise à optimiser les ressources disponibles, à renforcer la performance économique de l’organisation, et à garantir sa pérennité dans un environnement concurrentiel. En somme, le contrôle de gestion est un véritable outil d’aide à la décision, au service d’une gestion rigoureuse, anticipative et orientée vers la performance durable.

Le contrôle de gestion : anticiper pour mieux maîtriser ses coûts

Le contrôle de gestion a pour vocation première d’aider l’entreprise à anticiper son rendement futur et à mettre en place les leviers nécessaires pour optimiser son fonctionnement global. Il s’agit d’un outil d’analyse et de pilotage qui permet de mieux comprendre où se trouvent les sources de rentabilité et, à l’inverse, d’identifier les zones de fragilité ou de gaspillage. En s’appuyant sur des données financières, opérationnelles et prévisionnelles, le contrôleur de gestion évalue la performance de chaque service ou activité, et propose des ajustements adaptés pour améliorer l’efficacité des processus internes.

Grâce à cette analyse fine, l’entreprise est en mesure de repérer les postes de dépenses les plus lourds, d’isoler ceux qui peuvent être rationalisés ou réorganisés pour en limiter l’impact financier. Elle peut également mieux anticiper les retards ou les dysfonctionnements dans l’exécution des missions, et ainsi corriger rapidement le tir. De plus, le contrôle de gestion permet de prédire les conséquences économiques des décisions stratégiques, et d’évaluer à l’avance les retombées positives ou négatives de certaines actions (investissements, recrutements, lancements de produits, etc.).

En agissant en amont, sans nécessairement chercher à augmenter son chiffre d’affaires, l’entreprise parvient ainsi à maîtriser ses coûts, à réduire les pertes, et à augmenter sa rentabilité globale. Cette capacité à mieux gérer les ressources existantes, à éviter les dépenses inutiles et à améliorer la productivité constitue un véritable levier de performance durable, indispensable dans un environnement économique de plus en plus concurrentiel.

Le contrôleur de gestion : un métier à part entière

Contrôleur de gestion salaire :

Le salaire d’un contrôleur de gestion varie en fonction de plusieurs facteurs, notamment la taille de l’entreprise, la localisation, l’expérience et les qualifications. En moyenne, un contrôleur de gestion peut s’attendre à un salaire compris entre 35 000 € et 60 000 € brut par an, avec des variations selon les responsabilités spécifiques et le secteur d’activité.

Alternance en contrôle de gestion : 

La formation en contrôle de gestion est idéale pour les étudiants suivant des formations en comptabilité, gestion ou finance, telles que le BTS Comptabilité et Gestion (CG), le DCG (Diplôme de Comptabilité et de Gestion), ou encore le Master Contrôle de Gestion et Audit Organisationnel. En entreprise, les alternants assistent les contrôleurs de gestion dans l’analyse des coûts, la préparation des budgets et la création de tableaux de bord. Cette expérience permet de développer des compétences pratiques, facilitant l’insertion professionnelle, souvent avec une embauche à la clé.

Le contrôleur de gestion occupe une fonction stratégique à part entière au sein de l’entreprise. Son rôle ne se limite pas à une simple lecture de chiffres ou à la production de rapports : il agit comme un véritable chef d’orchestre de la performance, en lien étroit avec la direction générale et les responsables de chaque service. Dans les structures de taille moyenne à grande, il est souvent accompagné d’une équipe dédiée, composée de collaborateurs spécialisés dans l’analyse financière, le reporting ou encore l’audit interne. Cette équipe est chargée de collecter des données précises et actualisées provenant de l’ensemble des services de l’entreprise : production, ressources humaines, logistique, commerce, marketing, etc.

Une fois ces données centralisées, le contrôleur de gestion les analyse, les croise et les met en perspective, dans le but de dégager des tendances de fond, d’identifier des écarts significatifs entre prévisionnel et réalisé, et de formuler des recommandations adaptées. L’objectif est de fournir une lecture globale et cohérente de la performance de l’entreprise, service par service, afin de prendre les meilleures décisions stratégiques possibles.

Le travail de contrôle de gestion s’articule ainsi autour de plusieurs piliers fondamentaux :

  • L’organisation rigoureuse de l’entreprise en services bien définis, avec des responsabilités claires et des procédures internes établies pour assurer la traçabilité des données et l’uniformité des pratiques.
  • L’analyse du fonctionnement de chaque entité, à travers la mise en place de tableaux de bord spécifiques comportant des indicateurs de performance clés (KPI), permettant de suivre l’activité en temps réel ou sur une base périodique.
  • La mise en œuvre d’actions correctrices ciblées dès qu’un dysfonctionnement est repéré ou qu’un objectif n’est pas atteint. Cela peut concerner la réallocation de ressources, la refonte de processus, ou l’ajustement de la stratégie opérationnelle.
  • L’anticipation de la rentabilité : le contrôleur de gestion ne se contente pas d’analyser le passé. Il projette les tendances futures à l’aide de modélisations budgétaires, de simulations et de prévisions. Cela permet d’évaluer à l’avance la contribution de chaque service à la performance globale de l’entreprise, et de guider les décisions futures.

Ainsi, le contrôle de gestion se positionne à la croisée de l’analyse, du conseil stratégique et de l’optimisation opérationnelle. Il permet non seulement de mieux comprendre comment fonctionne l’entreprise, mais aussi de l’accompagner activement dans sa croissance et sa transformation, en mettant la donnée au service de la performance.

Comment mettre en place du contrôle de gestion dans son entreprise

Ainsi, la définition du contrôle de gestion peut vous sembler effrayante, notamment si vous êtes une petite entreprise à l’effectif et au nombre de services limités. Qu’importe ! Au-delà du métier de contrôleur de gestion, il y a la vision financière qu’implique ce domaine ; la manière de pensée et les bons réflexes du contrôleur de gestion. Vous pouvez parfaitement inclure une touche de contrôle de gestion dans chacun de vos actes et chacune de vos réflexions de dirigeant, sans forcément créer un service dédié à cette mission comptable.
Parce que le contrôle de gestion est avant tout de l’anticipation, adoptez ses réflexes et optimisez la rentabilité de votre entreprise !

Autrement dit, inutile d’attendre d’avoir des dizaines de collaborateurs ou des budgets complexes pour intégrer la logique du contrôle de gestion à votre quotidien. Même avec une structure réduite, vous pouvez instaurer des outils simples, comme des tableaux de suivi des dépenses, des prévisionnels de chiffre d’affaires ou des bilans mensuels d’activités. Il s’agit avant tout d’apprendre à piloter votre entreprise avec une vision claire et rationnelle, basée sur les données réelles, et non sur des impressions ou des intuitions.

Réfléchir comme un contrôleur de gestion, c’est se poser les bonnes questions en continu : quels sont mes postes de dépense les plus lourds ? Suis-je rentable sur chacun de mes produits ou services ? Quelles sont les actions qui génèrent le plus de valeur ajoutée ? Où puis-je gagner du temps, de l’efficacité, ou limiter les pertes ? Cette posture vous permet de mieux structurer votre entreprise, de prioriser vos efforts et de prendre des décisions éclairées, même sans être un expert en finance.

Finalement, intégrer les principes du contrôle de gestion, c’est vous doter d’une boussole pour faire grandir votre activité avec méthode. C’est un état d’esprit qui vous invite à prendre du recul, à analyser vos résultats, à prévoir plutôt que subir, et à ajuster constamment votre stratégie. Quelle que soit la taille de votre entreprise, ce sont ces réflexes d’anticipation, de mesure et d’amélioration continue qui vous aideront à renforcer votre solidité financière et à assurer votre développement sur le long terme.

La gestion commerciale est la priorité du contrôle de gestion

Penser comme un contrôleur de gestion, même en étant dirigeant d’une TPE et seul aux commandes, commence par une rationalisation de votre temps de travail par poste, autrement dit par grandes missions nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise : poste « networking », poste « production », poste « comptabilité », etc.

Avez-vous par exemple intégré un poste "facturation et suivi client" ? Cela inclut l’édition des factures, leur envoi aux dates prévues, le suivi des paiements, les relances éventuelles et l’application de pénalités en cas de retard. Cette mission de gestion commerciale, bien qu’administrative, mérite d’être planifiée, structurée et suivie régulièrement, sans quoi vous risquez de désorganiser votre trésorerie, voire de subir des pertes financières. C’est une fonction clé du contrôle de gestion, car elle garantit l’encaissement du chiffre d’affaires aux échéances prévues, améliore la fiabilité des prévisions financières et vous offre une meilleure visibilité sur votre trésorerie.

Pour adopter cette logique de contrôle de gestion, vous devez structurer votre processus de facturation, analyser son efficacité, et optimiser son fonctionnement afin de ne pas perdre de temps :

  • utiliser un logiciel de facturation capable de générer automatiquement les documents et de les classer chronologiquement dans un espace de stockage sécurisé (Cloud),
  • mettre en place un planning de suivi des factures émises et des paiements reçus, via un outil numérique ou un tableau Excel simple mais organisé,
  • identifier les clients à risque (mauvais payeurs) pour anticiper d’éventuels retards dans votre trésorerie prévisionnelle,
  • activer un système d’alerte en cas de dépassement d’échéance,
  • préparer à l’avance des modèles de courriers de relance personnalisables.

En structurant ces tâches, même de manière simple, vous adoptez une vision proactive, indispensable à une gestion saine et prévoyante de votre entreprise.

Gérer par priorité pour mieux s’organiser : le défi du contrôleur de gestion

Organiser les activités de l’entreprise implique également une gestion réfléchie des priorités. Cela passe par la capacité à distinguer l’urgent de l’important, à identifier les fonctions clés qui apportent réellement de la valeur ajoutée à l’entreprise, et à hiérarchiser les différentes tâches en fonction de leur impact. Il est également essentiel de mettre en place un planning quotidien et hebdomadaire pour assurer une gestion optimale du temps et des ressources. Ces démarches, qui relèvent directement du métier du contrôle de gestion, sont indispensables pour garantir une organisation efficace et ainsi améliorer le fonctionnement global de l’entreprise.

Pourquoi maîtriser votre masse salariale est important en contrôle de gestion

Si votre entreprise compte un ou plusieurs salariés, il est essentiel, comme le ferait un contrôleur de gestion, de gérer efficacement votre masse salariale afin de maîtriser à la fois les coûts et la productivité. Dans une perspective de contrôle de gestion, piloter la masse salariale implique de suivre plusieurs aspects clés de la gestion des ressources humaines :

  • Suivre la productivité individuelle : Mesurer la performance de chaque salarié à l’aide d’indicateurs spécifiques permet d’identifier les zones où la productivité peut être améliorée.
  • Suivre le coût de chaque salarié : Cela inclut non seulement le coût direct (salaire, charges sociales, avantages) mais aussi les coûts indirects, comme les frais liés au poste de travail (électricité, fournitures, équipements, etc.).
  • Évaluer la contribution de chaque salarié au chiffre d’affaires et à la rentabilité de l’entreprise. Cela vous aide à savoir si chaque salarié génère une valeur nette suffisante pour justifier son coût, et à ajuster les ressources humaines en fonction de cette rentabilité.

En ayant une vision claire de ces paramètres, vous pourrez :

  • Anticiper les besoins en embauche : Cela vous permet de prévoir les recrutements à venir, en fonction de l’évolution de l’activité et des besoins de l’entreprise.
  • Évaluer votre capacité à embaucher : Vous saurez si l’entreprise est dans une position financière solide pour intégrer de nouveaux salariés ou si des ajustements sont nécessaires.
  • Déterminer si une embauche est rentable : Avant de recruter, il est essentiel de savoir si l’ajout d’un salarié sera véritablement rentable. Parfois, il peut être plus pertinent d’augmenter la productivité des employés actuels plutôt que d’ajouter une nouvelle ressource.

En résumé, piloter votre masse salariale permet de mieux contrôler les coûts, tout en optimisant la rentabilité de l’entreprise. Cela vous donne une vision claire de l'efficacité des ressources humaines et vous permet de prendre des décisions éclairées sur l’embauche, l’optimisation des tâches, et la gestion globale des équipes.

Créer des tableaux de bord pour faire du contrôle de gestion dans votre entreprise

Pour analyser les performances de vos différents services et missions, il est crucial de créer des tableaux de bord de suivi. Ces outils vous permettront de suivre de manière continue les indicateurs clés de votre activité. N’hésitez pas à faire appel à votre expert-comptable pour vous accompagner dans cette démarche. Il pourra vous aider à identifier les ratios clés, à fixer des objectifs précis et à déterminer les actions correctrices pour améliorer les performances de votre entreprise.

Faire du contrôle de gestion en tant que TPE est non seulement possible, mais essentiel pour optimiser la rentabilité. En adoptant les réflexes du contrôleur de gestion dans vos réflexions et actions quotidiennes, vous serez mieux à même d’anticiper et d’organiser votre entreprise. Vous éviterez ainsi les erreurs coûteuses et maximiserez l’efficacité de vos ressources. Ce n’est pas une démarche complexe, mais stratégique, qui vous permet de prendre des décisions éclairées, basées sur des données précises.

Alors, n'attendez plus pour intégrer ces bonnes pratiques et optimiser votre rentabilité. Tous à vos tableaux de bord !

Quel est le rôle d'un contrôleur de gestion ?

Le rôle d'un contrôleur de gestion est d'analyser les performances financières de l'entreprise, de suivre les budgets, de mettre en place des outils de suivi (comme des tableaux de bord) et de proposer des actions pour optimiser les coûts et améliorer la rentabilité.

Quel est le salaire moyen d'un contrôleur de gestion ?

En 2024, le salaire moyen d'un contrôleur de gestion en France est d'environ 44 190 € brut par an, soit environ 3 680 € brut par mois. Ce montant peut varier en fonction de l'expérience, du secteur d'activité et de la localisation géographique.

Quels sont les 4 principes fondamentaux du contrôle de gestion ?

Les quatre principes fondamentaux du contrôle de gestion sont :

  1. La planification : Définir les objectifs et les ressources nécessaires.
  2. Le suivi des performances : Utiliser des indicateurs de performance pour évaluer les résultats.
  3. L'analyse des écarts : Comparer les prévisions aux résultats réels pour identifier les écarts.
  4. Les actions correctrices : Mettre en place des ajustements pour améliorer la performance et atteindre les objectifs.

Comment devenir contrôleur de gestion ?

Pour devenir contrôleur de gestion, il est généralement nécessaire d'obtenir un Bac +5 dans des domaines comme le contrôle de gestion, la finance, la comptabilité ou les écoles de commerce. Les diplômes les plus courants sont le Master en contrôle de gestion, le DSCG (Diplôme Supérieur de Comptabilité et de Gestion) ou des spécialisations en gestion financière. Une expérience en comptabilité, finance ou audit est souvent recommandée pour débuter dans ce rôle.

Sources & références

Letudiant : Devenir Contrôleur de gestion : métier, études, salaire

Igefi : Contrôleur de gestion 

 

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