Femmes entrepreneuses : quels obstacles ?

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Par Guillaume DELEMARLE
Guillaume DELEMARLE
Expert-comptable avec plus de 9 ans d'expérience. Spécialisé dans l'accompagnement des TPE et créateurs d'entreprise.
L'article en bref
  • Les femmes représentent seulement 30 % des créations d’entreprises, une donnée qui stagne depuis plus de 5 ans.
  • Les stéréotypes sur l’homme aux commandes et le manque de modèles féminins freinent les femmes dans l’entrepreneuriat.
  • Des mesures de sensibilisation, comme le parcours « création d’entreprises par des femmes », sont prévues pour démystifier l’entrepreneuriat au féminin.
  • Les préjugés de l’entourage, surtout en ce qui concerne le rôle de mère et de femme au foyer, peuvent constituer un frein majeur pour les femmes entrepreneures.
  • La majorité des femmes entrepreneures se sentent épanouies, prouvant qu’il est possible de concilier vie professionnelle et vie personnelle.
  • Les femmes entrepreneures ont tendance à créer des projets plus petits avec un capital de départ plus faible, mais l'objectif est d'augmenter leur participation dans les startups et entreprises ambitieuses.
Sommaire

Oui, les femmes entreprennent, mais elles ne représentent que 30 % des créations d’entreprises. Une donnée qui stagne depuis plus de 5 ans. Mais alors, pourquoi tant de frilosité ?

Le monde viril de l’entrepreneuriat

 « J’ai occupé des postes dans des grands groupes. Mes supérieurs étaient toujours des hommes. Le chemin a été long pour m’accepter en tant que femme et dirigeante » — Stéphanie, chef d’entreprise depuis 2 ans.  

La vision archaïque de l’homme aux commandes n’aide pas les femmes à prendre confiance en elles. D’ailleurs, l’absence de modèles de réussites féminines est évoquée chaque année par les participantes aux assises gouvernementales de l’entrepreneuriat.

Najat Vallaud-Belkacem, ministre des droits des femmes,  compte bien combattre ce blocage.  Des mesures de sensibilisation sont prévues d’ici 2017. Entre autres, le parcours « création d’entreprises par des femmes » sera établi au sein de l’enseignement supérieur, aux fins de démystifier (enfin) l’entrepreneuriat au féminin.

Les clichés ont la vie dure

« Mon entourage n’est pas choqué lorsque mon mari rentre de son travail à 20 heures… Par contre, quand il s’agit de moi, personne ne comprend que je puisse travailler le week-end. J’abandonnerais mon rôle de mère et de maîtresse de maison. » — Laure, chef d’entreprise depuis 3 ans.

Alors que Monsieur peut se consacrer corps et âme à sa vie professionnelle, Madame est priée de gérer la vie familiale.

Le cliché perdure ! Les préjugés de l’entourage peuvent bel et bien freiner l’envie d’entreprendre. Pourtant, plus de 60 % des femmes chefs d’entreprise s’estiment tout à fait épanouies. La preuve que l’on peut concilier sa vie personnelle avec sa vie professionnelle ;  ses enfants avec ses clients…

Encore faut-il être épaulée !

Les conséquences

Par manque de confiance, les femmes ont tendance à minimiser le risque financier, quitte à créer des micros projets. 50 % des créatrices d’entreprises rassemblent au maximum 7 500 euros de capital de départ. Seul un quart d’entre elles réunissent plus de 15 000 euros.  La moyenne du chiffre d’affaires dans les entreprises gérées par des femmes est d’environ 45 000 euros par an.

Les secteurs les plus représentés sont ceux de l’enseignement, la santé, les services aux particuliers et l’action sociale.

À quand une startup du web entièrement féminine ?

L’objectif de Najat Vallaud-Belkacem est limpide : augmenter de 30 à 40 % le taux de création d’entreprises des femmes. Espérons que ces mesures incitatives les aideront à combattre leur propre blocage et à franchir le cap !

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