Le diplôme d’expertise-comptable (DEC): cursus, stage, épreuves, débouchés…

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Par Guillaume DELEMARLE
Guillaume DELEMARLE
Expert-comptable avec plus de 9 ans d'expérience. Spécialisé dans l'accompagnement des TPE et créateurs d'entreprise.
L'article en brefLe Diplôme d'Expertise Comptable (DEC) représente l'aboutissement d'un parcours rigoureux vers la profession d'expert-comptable. Avant d'atteindre ce niveau, il est nécessaire de valider plusieurs diplômes : le DCG (Diplôme de Comptabilité et de Gestion), équivalent à un Bac+3, et le DSCG (Diplôme Supérieur de Comptabilité et de Gestion), équivalent à un Bac+5. Ces diplômes peuvent être obtenus via des cursus universitaires, des classes préparatoires, ou des institutions spécialisées comme l'INTEC. Après le DSCG, le futur expert-comptable effectue un stage de trois ans auprès de l'Ordre des Experts-Comptables, période durant laquelle il doit suivre des formations, soumettre des rapports de stage, et peut effectuer des missions de commissariat aux comptes.

Les épreuves du DEC incluent une épreuve de déontologie, une épreuve de révision légale, et la soutenance d'un mémoire. Chaque épreuve a des exigences spécifiques et des notes éliminatoires. Réussir le DEC permet de devenir expert-comptable ou commissaire aux comptes, ouvrant la porte à divers métiers comme directeur administratif et financier, contrôleur de gestion, ou consultant en finance. La rémunération d'un expert-comptable varie selon plusieurs facteurs, avec un salaire minimum annuel de 42 301 € brut pour un salarié nouvellement diplômé, et pouvant dépasser 10 000 € brut mensuels pour un indépendant dans une grande ville.
Sommaire

Quel est le cursus ?

Le DEC est un diplôme d’Etat et aussi l’aboutissement du cursus menant à la profession d’expert-comptable. Il est également possible de devenir commissaire aux comptes, à condition d’avoir effectué au moins 200 heures de commissariat aux comptes durant le stage d’expertise comptable. Mais nous y reviendrons plus tard.

Avant d’arriver à cette étape, il convient de valider différents diplômes :

Le DCG : diplôme de comptabilité et de gestion

Le DCG est un diplôme d’Etat composé de 13 épreuves obligatoires et 1 facultative permettant de valider 180 crédits ECTS (Système européen de transfert et d’accumulation de crédits). Il est équivalent d’un BAC+3 (licence) et est ouvert à tous les titulaires d’un baccalauréat ou équivalent.

Certaines filières permettent de valider des épreuves automatiquement. C’est le cas du BTS comptabilité et gestion, du DUT gestion des entreprises et des administrations, mais cette liste n’est pas exhaustive.

Le DSCG : diplôme supérieur de comptabilité et de gestion

Le DSCG est aussi un diplôme d’Etat, mais celui-ci est composé de 7 épreuves obligatoires uniquement et d’une facultative. Il permet de valider 120 crédits ECTS et est l’équivalent d’un BAC+5 (master). Il est accessible par toute personne titulaire du DCG (ou d’un diplôme admis en dispense).

Ces deux diplômes peuvent être préparés via:

  • Des cursus universitaires: licence de gestion, master comptabilité, contrôle, audit par exemple.

  • Des classes préparatoires en lycée ou en écoles privées

  • l’INTEC (institut national des techniques économiques et comptables)

Le stage d’expertise comptable en quelques mots:

Une fois le DSCG obtenu, il est possible de s’inscrire en tant qu’expert comptable stagiaire auprès du Tableau de l’Ordre pour une durée de trois années. Ce statut de stagiaire n’a rien à voir avec l’emploi exercé puisque le futur candidat au DEC est stagiaire auprès de l’Ordre uniquement, mais a bien un contrat de travail dans le cabinet. Il est possible de faire une année de stage en entreprise et/ou de le suspendre temporairement.

Au cours de ce stage, le candidat est soumis à quelques obligations:

  • De formation en présentiel et en e-learning

  • De remises de quatre rapports de stage, dont l’un doit constituer la notice d’agrément de sujet de mémoire pour le diplôme

Si le candidat veut prétendre au métier de CAC inscrit à la compagnie régionale des commissaires aux comptes (CRCC), il doit pouvoir justifier d’au moins 200 heures de travail sur des missions de commissariat aux comptes.

Une fois le stage terminé, le candidat reçoit de l’Ordre une attestation de fin de stage lui permettant de s’inscrire directement aux examens du DEC. Celle-ci est valable pendant six ans. Si le DEC n’est toujours pas obtenu à l’issue de ces six années, le candidat doit refaire un stage pour prétendre au diplôme.

Les épreuves du DEC

Les épreuves du diplôme d’expertise comptable sont au nombre de trois et revêtent des caractéristiques variées.

Épreuve de déontologie

Cette épreuve au coefficient 1 et d’une durée d’une heure se présente sous la forme de questions ouvertes à réponses courtes, à choix multiples ou bien à choix uniques. Les thèmes abordés relèvent pour moitié de l’expertise-comptable et pour autre moitié du commissariat aux comptes.

Les thèmes abordés sont:

  • L’exercice de la profession

  • L’éthique, la déontologie et la réglementation

  • Le contrôle qualité

  • La responsabilité du professionnel

Épreuve de révision légale

L’épreuve de révision légale, quant à elle, a un coefficient 3 et une durée de 4h30. Elle est composée de trois à cinq dossiers, sous forme de cas pratiques, chacun présentant une série de questions.

L’idée est de résoudre chacune des problématiques posées grâce à une documentation bien préparée et organisée. Les thèmes abordés sont très larges, il est donc normal de trouver des situations auxquelles on n’a pas forcément été confrontés en cabinet.

Cette épreuve est réputée difficile par les candidats car plutôt longue;

Pour ces deux épreuves-ci, toute note en-dessous de 6/20 est éliminatoire.

Épreuve du mémoire

Ultime épreuve du diplôme, elle a un coefficient 4 et se déroule en trois étapes:

  • La notice d’agrément: la notice d’agrément est une présentation du mémoire à venir, avec entre autres, un plan synthétique, un plan détaillé ainsi que la bibliographie. La notice est envoyée à un examinateur qui, dans la majorité des cas, fait partie du jury de la soutenance finale. Celui-ci délivre, après étude de la notice, une notation qui conditionne la suite.

4.1: la notice est approuvée, le candidat peut démarrer la rédaction en se basant sur sa notice et il doit bien prendre le soin de tenir compte des remarques indiquées par l’examinateur.

4.2: le sujet est approuvé, mais la notice doit être de nouveau soumise à l’examinateur conformément à ses propositions de modification relatives à la bibliographie, au plan ou à l’approche du sujet. Le candidat est toujours en lice pour la session en cours, même si son temps de rédaction est de facto réduit. Il est souvent préconisé de démarrer la rédaction avant le retour de l’examinateur.

4.3: Le sujet est rejeté, le candidat doit soumettre une nouvelle notice d’agrément pour la session en cours si la date limite n’est pas dépassée, ou bien pour les suivantes.

  • La rédaction: une fois la notice validée, le candidat peut procéder à la rédaction de son mémoire qui est souvent suivi d’annexes. Même si ces dernières ne sont pas obligatoires, elles sont souvent recommandées pour héberger les cas pratiques, les démonstrations faisant plus d’une demi-page, les compléments de documents ou d’informations.

  • Le grand oral: l’oral du mémoire se déroule durant les jours qui suivent les écrits sur une durée maximum d’une heure. Le candidat a dix minutes pour faire la présentation de son mémoire et du contexte de sa rédaction. Il est possible de prévoir un support de présentation, numérique ou pas. Durant le reste de l’épreuve, les examinateurs vont échanger avec le candidat sous forme de questions ou de discussion sur le sujet, sur le contenu du mémoire, sur le contexte de la rédaction, et sur la vie professionnelle du candidat.

Toute note en dessous de 10 à cette épreuve est éliminatoire.

Si les trois épreuves sont passées en même temps, les notes peuvent être compensées pour avoir la moyenne de 10 requise pour l’obtention du diplôme.

Si les trois épreuves ne sont pas passées en même temps, les écrits ne peuvent se compenser qu’entre eux. Enfin, il n’est possible de s’inscrire au mémoire que si on est inscrit aux écrits de la session en cours, ou si les écrits ont déjà été passés.

Débouchés et salaires

Le diplôme d’expertise comptable à l'atout d’ouvrir des portes à plusieurs métiers différents.

En tout premier lieu, le nouveau diplômé a la possibilité de se mettre à son compte. Pour cela, il doit s’inscrire à l’Ordre des experts-comptables, et à la CRCC s’il a bien effectué au moins 200 heures de CAC.

Aussi, s’ouvrent à lui d’autres métiers du chiffre, notamment en entreprise, tels que: responsable/directeur administratif et financier, contrôleur de gestion, consultant en finance, fiscalité, en audit interne, etc…

Côté rémunération, les salaires sont fixés par la convention collective des experts-comptables. Ainsi un expert-comptable salarié nouvellement diplômé peut prétendre à une rémunération minimum de 42301 € bruts par an. Tous les 3 ans, une prime d’ancienneté est attribuée au salarié.

En tant qu’indépendant, la rémunération de l’expert-comptable va dépendre, de la taille du cabinet, de la ville/région dans laquelle il se trouve, de son expérience, etc… Elle peut dépasser les 10 000 € bruts dans les grandes villes.

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