Gage et nantissement : les garanties pour une dette

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Par Guillaume DELEMARLE
Guillaume DELEMARLE
Expert-comptable avec plus de 9 ans d'expérience. Spécialisé dans l'accompagnement des TPE et créateurs d'entreprise.
L'article en brefDans le monde de la finance et du droit, le gage et le nantissement représentent des mécanismes sécuritaires essentiels, permettant à un créancier de garantir le remboursement d'une dette. Alors que le gage s'applique à des biens corporels, le nantissement concerne, lui, des biens meubles incorporels, comme les parts de capital social d'une entreprise ou un fonds de commerce. Cette distinction souligne la diversité des actifs pouvant servir de garantie, allant d'un monopole d'exploitation d'un logiciel à une marque ou un brevet, illustrant la complexité et la richesse des outils à disposition des acteurs économiques pour sécuriser leurs transactions.

L'article explore également les nuances procédurales entre ces deux formes de sûretés, en mettant en lumière l'importance de l'Acte Constitutif, document clé qui formalise l'accord entre débiteur et créancier. Il souligne les spécificités du nantissement de fonds de commerce, très répandu dans les emprunts professionnels, ainsi que le pacte commissoire de nantissement, permettant au créancier de devenir propriétaire du bien en cas de défaut de paiement. Cette exploration détaillée offre une perspective approfondie sur le rôle vital de ces instruments dans le maintien de la confiance et la fluidité des échanges commerciaux.
Sommaire

Le gage et le nantissement sont des contrats qui mettent un bien en garantie en cas de non-paiement d’une dette. Le gage concerne les biens corporels alors que le nantissement concerne les biens meubles incorporels, le plus courant étant le nantissement sur un fonds de commerce. Le pacte commissoire de nantissement permet au créancier de devenir propriétaire du bien mis en garantie si la dette n’a pas été honorée.
 

Définition du gage et du nantissement

Le gage et le nantissement désignent une garantie que l’on appelle « sûreté » en droit commun. Tous deux garantissent une dette, c’est-à-dire que, si à l’échéance de la dette, le débiteur ne paye pas le créancier, ce dernier pourra soit obtenir la vente du bien gagé ou nanti soit en acquérir la propriété.

Le gage et le nantissement nécessitent la rédaction d’un contrat écrit appelé Acte Constitutif. Les procédures de gage ou de nantissement concernent en général un débiteur professionnel dans le cadre de son activité, qui met en garantie auprès d’un établissement de crédit des biens nécessaires à son exploitation. La garantie peut porter sur un bien existant ou qui n’existe pas encore. Dans ce deuxième cas, il doit être déterminable et interchangeable par une chose équivalente avant l’échéance de la dette.

 

Gage et nantissement : quelles différences

La nature du bien mis en garantie

Le bien gagé est toujours un bien mobilier alors que le bien nanti est un bien meuble incorporel, par exemple :

Le nantissement et le gage doivent être inscrits dans au registre spécial du greffe du tribunal de commerce.

Concernant le nantissement de parts sociales

Attention, le nantissement de parts sociales n’est pas possible dans le cadre d’une société civile professionnelle d’une profession libérale.

Le nantissement de fonds de commerce

Le nantissement sur un fonds de commerce est la procédure la plus courante dans le cas d’un emprunt auprès d’un organisme de crédit. Les biens nantis sont ceux qui sont rattachés au fonds : l’enseigne, le droit au bail, la clientèle, le matériel professionnel…

Le nantissement de créance

Le nantissement peut porter sur un bien incorporel ou sur une créance. Le nantissement de créance est alors un contrat qui donne le droit au créancier d’exiger une somme d’argent de la part du débiteur. Il garantit au créancier l’engagement exclusif de recevoir le paiement de sa dette.

Le nantissement de créance future

Le nantissement de créance peut porter sur une créance en cours ou à venir. Dans ce deuxième cas, on parlera de nantissement de créance future.

Le pacte commissoire de nantissement

Si la dette n’est pas honorée dans les délais, le gage peut se réaliser de différentes manières, selon le choix opté par le créancier :

  • la vente du bien,
  • l’attribution judiciaire,
  • ou le pacte commissoire. Ici, le créancier devient propriétaire du bien, mais cette disposition doit avoir été prévue dans l’acte constitutif.

Le nantissement conventionnel

L’acte constitutif peut résulter d’un accord entre le débiteur et le créancier ; on parlera alors d’un nantissement ou d’un gage conventionnel. S’il résulte d’une décision de justice, on parlera d’un nantissement ou d’un gage judiciaire.

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