Ouvrir une société de taxi en 2023 : le guide complet

Mis à jour le 28/11/23
Sommaire

    Dernière mise à jour le 28/11/2023

    Vous aimez conduire et l’idée d’entreprendre vous fait de l’œil. Pourquoi ne pas ouvrir une société de taxi ? Cette profession réglementée ne manque pas d’atouts, mais les nombreuses obligations qu’elle présente vous laissent dubitatif : certificat de capacité professionnelle, carte professionnelle, licence de taxi, etc. Pas de panique ! Dans cet article, on vous livre tout ce que vous devez savoir pour votre création d’entreprise de taxi.

    Comprendre le métier de taxi

    La mission du conducteur de taxi

    Le chauffeur de taxi est un professionnel de la route. Au volant d’un véhicule léger, son rôle consiste à conduire ses clients d’un point A à un point B en leur garantissant des conditions de sécurité optimales. Pour ce faire, il respecte le Code de la route, et se conforme à la réglementation relative à l’exercice de l’activité. Le véhicule étant équipé d’un compteur horokilométrique, le client règle sa course une fois arrivée à destination. 

    Le professionnel de la route doit se doter de certaines compétences pour assurer une course agréable à ses passagers. Ainsi, il doit faire preuve des qualités techniques suivantes :

    • l’aptitude à une conduite fluide et agréable ;

    • un bon sens de l’orientation pour être en mesure de proposer le trajet adéquat ;

    • une forte propension à rester concentré sur son environnement ;

    • une hygiène de vie irréprochable ;

    • une bonne capacité de mémorisation.

    Prenons comme exemple un chauffeur de taxi à Paris, s’il veut fidéliser sa clientèle et rentabiliser sa société de taxi, le chauffeur doit se distinguer par son sens aiguisé du service. Pour cela, il se montre aimable et sait se rendre disponible. Son flegme est un atout redoutable pour une bonne gestion du stress, notamment lors des heures de pointe.

    Il est vivement recommandé de maîtriser une langue étrangère, l’anglais de préférence. En effet, sa clientèle se compose en grande partie de touristes étrangers.

    L’intérêt d’ouvrir une société de taxi et les tendances du métier

    Le métier de taxi présente de nombreux avantages, à commencer par une certaine liberté dans l’exercice de la fonction. De fait, le chauffeur de taxi travaille en totale autonomie. Il est donc libre de ses horaires, bien qu’il ait tout intérêt à se révéler flexible pour mieux s’adapter aux besoins de ses clients.

    Lancer son entreprise de taxi représente également une formidable opportunité de travailler au contact des personnes, et de faire de nouvelles rencontres chaque jour. Il va sans dire que les individus passionnés par la conduite trouvent plus facilement leur bonheur au volant de leur véhicule qu’assis derrière un bureau.

    Bien qu’il nécessite certains prérequis, le métier n’exige pas un niveau d’étude spécifique et s’avère relativement accessible.

    Cependant, la concurrence s’intensifie depuis plusieurs années avec l’arrivée des chauffeurs de VTC (voitures de tourisme avec chauffeur) et leurs plateformes de réservation, ou encore des applications de covoiturage. Uber est la plus connue, mais il en existe d’autres. Plusieurs acteurs se partagent les parts de marché du transport de particuliers. Ces derniers obligent alors les conducteurs de taxi à se réinventer et à faire monter en gamme leurs prestations.

     

    Comment devenir chauffeur de taxi ? Les étapes

    Les conditions d’accès au métier de conducteur de taxi

    Avant même d’envisager de devenir chauffeur de taxi, mieux vaut s’assurer de posséder les prérequis suivants : 

    • être titulaire du permis B depuis au moins 3 ans (ou 2 ans si le conducteur a bénéficié du dispositif de la conduite accompagnée).

    • disposer d’un avis médical favorable de la part d’un médecin agréé ;

    • avoir effectué la formation PSC1 et obtenu le diplôme de premiers secours depuis moins de 2 ans ;

    • être détenteur d’un casier judiciaire vierge.

    Ces éléments sont obligatoires pour pouvoir se présenter aux épreuves du certificat de capacité professionnelle (CCPCT), indispensable pour exercer.

    La formation au CCPCT

    Divers centres de formation agréés proposent de vous former préalablement aux épreuves du CCPCT. Cette option n’est pas obligatoire, mais reste vivement recommandée. 

    Selon l’organisme, la durée de la formation peut varier entre 50 et 30 heures, et peut coûter entre 400 et 1 500 €. Les modules dispensés alternent la théorie et la pratique, et traitent aussi bien de la réglementation que de la conduite.

    Il faut savoir que l’inscription à l’examen est également payante et présente un coût de 200 €.

    Les critères d’obtention de la carte professionnelle de taxi

    Après avoir passé les épreuves du CCPCT avec succès, le lauréat est en droit de faire la demande de sa carte professionnelle auprès de la préfecture. Pour l’obtenir, il devra fournir les éléments suivants : 

    • sa pièce d’identité ;

    • son permis de conduire en cours de validité ;

    • l’attestation de réussite à l’examen ;

    • l’avis favorable du médecin agréé ;

    • 2 photos d’identité.

    Le futur professionnel doit enfin s’acquitter de 60 € pour recevoir sa carte professionnelle, dont la validité est limitée à 5 ans. Celle-ci concerne uniquement le département de réussite à l’examen. 

    Il est possible d’élargir son champ d’intervention à 4 départements, grâce au dispositif « mobilité taxi ». Il s’agit d’un stage de formation à effectuer concernant les départements visés. Celui-ci fait l’objet d’une nouvelle demande de carte professionnelle, précisant les nouveaux départements compris dans sa prestation.

     

    Comment créer une société de taxi ?

    Le certificat de capacité professionnelle en poche, il est désormais possible de choisir le salariat en signant un contrat de travail avec un employeur. Autrement, vous pouvez vous mettre à votre compte et entamer les démarches de création de votre propre entreprise de taxi.

    Choisir la forme juridique de la société de taxi

    Dans un premier temps, il convient de définir le statut juridique approprié. Il en existe plusieurs, dont les caractéristiques diffèrent. Selon la nature du projet, l’entrepreneur qui souhaite se lancer seul, a le choix entre : 

    • l’entreprise individuelle (EI) classique ;

    • la micro-entreprise (bien que peu intéressante, car le chauffeur de taxi n’aura pas la possibilité de déduire ses charges) ;

    • l’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) ;

    • la société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU).

    Dans la mesure où ce dernier envisage, à terme, de s’associer, il peut alors porter son choix sur les formes juridiques suivantes : 

    • la société à responsabilité limitée (SARL) ;

    • la société par actions simplifiée (SAS).

    Accomplir les formalités de création de l’entreprise d’exploitation de taxi

    Pour créer sa société de taxi, le conducteur diplômé doit respecter un certain formalisme. Selon le statut juridique privilégié, le conducteur de taxi doit veiller à : 

    • convoquer les éventuels associés en assemblée générale pour préciser les modalités de gestion de l’entreprise et nommer son représentant légal ; 

    • rédiger les statuts ;

    • effectuer les apports et déposer le capital social si la forme juridique l’exige ;

    • publier l’avis de constitution relative à la création de l’entreprise dans un journal d’annonce légale (JAL) du département dans lequel est domicilié le siège social ;

    • faire la demande d’immatriculation sur le guichet unique du site de l’INPI ;

    • formuler une demande d’ACRE (aide à la création ou à la reprise d’entreprise) si l’entrepreneur y est éligible.

    L’ensemble de ces démarches peuvent occasionner un certain coût. Celui de la rédaction des statuts varie selon le niveau de connaissance de la réglementation et de l’éventuelle intervention d’un tiers, tel qu’un expert-comptable ou un juriste. Les honoraires correspondant à la prestation peuvent s'élever jusqu’à 2 000 € environ.

    Cependant, il existe aussi des acteurs digitaux tel que Swapn peuvent vous accompagner dans l'ensemble de vos démarches de création d'entreprise de taxi gratuitement.

    Le dirigeant doit prévoir les frais liés au dépôt des fonds, à la publication de l’avis de constitution (de 118 à 143 € selon le département concerné), ainsi qu’à la demande d’immatriculation (45 € pour une entreprise individuelle artisanale).

    En tant que profession réglementée, l’activité artisanale de chauffeur de taxi est régie par les articles R3121-1 à R3121-33 du Code des transports. De ce fait, d’autres frais à caractère obligatoire peuvent s’ajouter, notamment ceux liés à :

    • l’inscription aux épreuves du CCPCT ;

    • l’obtention de la carte professionnelle ;

    • l’acquisition de la licence de taxi ;

    • l’achat d’un véhicule et la mise en conformité de ses équipements.

     

    Comment obtenir la licence de taxi ?

    La licence de taxi, plus communément nommée « autorisation de stationnement » (ADS) est un document valable 5 ans et obligatoire pour exercer en qualité de taxi artisan. Ce dernier dispose de 3 alternatives pour se la procurer : 

    • en faire la demande gratuitement auprès de sa mairie, au risque de se voir inscrit sur une longue liste d’attente (pouvant s’étendre sur plusieurs années selon la ville) ;

    • l’acheter à un autre taxi indépendant (entre 30 000 € et 300 000 € selon la commune) ;

    • la louer à une entreprise spécialisée, en signant un contrat de location-gérance.

    Seuls les titulaires de la carte professionnelle sont autorisés à la demander.

     

    Gestion financière de votre société de taxi

    Avant de créer votre entreprise, il est conseillé de réaliser un business plan pour vous assurer de la viabilité de votre projet professionnel. Ce document sera votre feuille de route pour prendre connaissance du marché des sociétés de taxi dans votre région. Il vous permet également de provisionner le budget nécessaire à l’exploitation de votre activité, ou encore de solliciter un financement auprès d’un établissement bancaire.

    Diverses solutions existent pour obtenir des subventions. L’alternative la plus courante consiste à recourir au prêt bancaire, mais d’autres options sont encore possibles (l’apport en capital de nouveaux associés, le crowdfunding ou financement participatif, etc.).

    Quelle que soit la solution privilégiée, ce capital doit vous permettre de couvrir vos frais d’exploitation lors des premiers mois d’exercice, et d’être en mesure de supporter : 

    • l’achat du véhicule (l’acquisition d’une voiture d’occasion permet de limiter les frais en attendant de générer du chiffre d’affaires) ;

    • le coût de l’entretien et des réparations du véhicule ;

    • les dépenses à prévoir pour équiper le véhicule conformément à la législation (le taximètre, le terminal de paiement électronique, le dispositif lumineux, etc.)

    • l’acquisition de la licence de taxi ;

    • les frais de carburant ;

    • les charges liées aux différents contrats d’assurance à souscrire ;

    • etc.

    En fonction de la forme juridique de votre entreprise de taxi, vous pouvez déduire vos charges, ainsi que la TVA liée à l’achat de fournitures.

     

    Marketing et développement de votre société de taxi

    Votre activité de taxi lancée, vous devez maintenant la pérenniser. Pour cela, vous devrez porter votre attention sur votre stratégie de communication, afin de faire connaître vos services. Vous disposez de différents moyens, tels que le marketing digital (création d’un site internet, fiche d’établissement Google, réseaux sociaux, etc.) mais aussi la publicité locale, ou encore d’éventuels partenariats dans des parcs d’entreprises. 

    À savoir également que depuis décembre 2021, le Ministère chargé des transports a rendu la maraude électronique obligatoire grâce au dispositif le.taxi. Il s’agit d’un registre des disponibilités des chauffeurs, permettant aux professionnels de gagner en visibilité dans leur zone de chalandise. Les clients peuvent alors héler un taxi grâce à leur smartphone.

    Enfin, il appartient au conducteur de miser sur la qualité des courses qu’il propose, afin de fidéliser sa clientèle. Son tarif est réglementé et fixé chaque année par arrêté préfectoral. Il se compose :

    • d’un montant forfaitaire ;

    • d’un tarif au kilomètre ;

    • d’un tarif horaire ;

    • d’éventuels suppléments ou majorations, pour une course de nuit par exemple. 

    Il semble donc difficile d’activer ce levier pour se démarquer de ses concurrents.

     

    Nos conseils d'experts-comptables pour l'ouverture d'une société de taxi

    Le métier de taxi offre de belles perspectives professionnelles pour qui apprécie la conduite, l’autonomie et le contact avec les clients. En revanche, l’exercice de cette activité implique d’être investi d’un grand sens des responsabilités. En effet, le chauffeur de taxi est le garant de la sécurité de ses passagers. C’est pourquoi l’accès au métier est réglementé et exige des prérequis.

    D’autre part, si le formalisme lié à la création de votre société de taxi reste une source de stress, sachez que vous n’êtes pas seul. De nombreux professionnels sont en mesure de répondre à vos questions et de vous accompagner pour un lancement d’activité en toute sérénité.

     

    Les questions courantes sur l'ouverture d'une société de taxi

    Quel est le salaire d'un chauffeur de taxi ?

    La rémunération d’un chauffeur de taxi varie selon divers facteurs : son statut, sa zone de maraude et l’amplitude de ses journées de travail. En ville, un taxi indépendant peut gagner entre 1 400 et 3 500 € par mois. 

    Le salaire dégagé dépend des charges assumées par le professionnel, notamment le remboursement de la licence de taxi. En exerçant en qualité de salarié, il peut espérer percevoir 1 600 à 1 700 € par mois.

    Comment devenir propriétaire de taxi ?

    En premier lieu, mieux vaut s’assurer de répondre aux prérequis de l’examen, lesquels sont : 

    • détenir le permis B depuis moins de 3 ans ;

    • présenter l’avis favorable établi par un médecin agréé ;

    • avoir validé une formation de secourisme de moins de 2 ans ;

    • justifier d’un casier judiciaire vierge.

    Le candidat est alors autorisé à se présenter aux épreuves du certificat de capacité professionnelle. Celles-ci passer avec succès, il ne lui reste plus qu’à demander sa carte professionnelle, à se procurer une autorisation de stationnement (la licence de taxi), puis à acquérir un véhicule. Il réunit alors toutes les conditions pour créer sa société de taxi et exercer en toute légalité.

    Quel est le meilleur statut pour un chauffeur de taxi ?

    Le conducteur de taxi peut choisir d’exercer en qualité de salarié, auquel cas posséder sa propre licence lui est inutile.

    L’artisan taxi, quant à lui, est un travailleur indépendant et dépend donc du régime de la Sécurité Sociale des indépendants (SSI). S’il décide d’être le seul exploitant, il peut opter pour un statut de micro-entrepreneur, de dirigeant d’EI, d’EURL, mais aussi de président de SASU. S’il projette de s’associer, il portera son choix sur l’ouverture d’une SARL ou d’une SAS.

     

    Bien que la concurrence se révèle rude, ouvrir une société de taxi demeure un projet entrepreneurial assez prisé. En effet, cette activité réglementée n’exige pas d’études supérieures et se veut accessible. Néanmoins, le futur chauffeur de taxi doit se conformer à la réglementation et satisfaire aux épreuves du CCPCT.

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    Victoria SCHWARTZ
    Comptable chez L-Expert-Comptable.com

    Victoria Schwartz est comptable chez L-Expert-Comptable.com avec plus de 5 ans d'expérience en comptabilité. Diplômée en BTS comptabilité et gestion des organisations, elle excelle en gestion des comptes et analyse financière.