On ne naît pas chef d'entreprise, on le devient.
Tandis que l'entrepreneuriat semblait risqué il y a encore quelques années, ce dernier séduit aujourd'hui de plus en plus de français (on en décompte plus d'un million à ce jour). Et pour cause : flexibilité assurée en termes d'horaires comme de situation géographique, équilibre vie professionnelle/vie personnelle, possibilité d'exercer sa passion... Si lancer son activité d'indépendant peut sembler complexe, il existe un statut qui ne l'est pas : la micro entreprise.
On vous dit tout !
Micro entreprise ou auto entrepreneur ?
Si vous souhaitez la vérité, et rien que la vérité... Il n'y a aujourd'hui plus de différence entre les deux !
L'auto entreprise, créée en 2008, était avant tout un statut juridique permettant d'exercer son activité en personne physique tout en ayant des démarches simplifiées. La micro entreprise, qui s'apparentait davantage à un régime fiscal et social, est ensuite devenue l'appellation officielle.
Quelles sont les conditions pour ouvrir une micro-entreprise ?
La micro entreprise, de par ses obligations allégées et sa gestion comptable simpliste, est conditionnée par deux principaux critères : un plafond de chiffre d'affaires (72 600€/an pour la prestation de services, 176 200€/an pour une activité de vente) ainsi qu'à un seuil de TVA (34 400€ pour les services, 85 800€ pour la vente) à ne pas dépasser.
Le statut ne dépend pas de la situation personnelle de l'intéressé. Etudiant, salarié, chef d'entreprise, demandeur d'emploi, retraité… ces derniers sont tous cumulables avec l'auto entreprise, excepté les gérants d'EURL ou SARL, qui relèvent du même régime social.
Il est également possible de la créer lorsque l'on est ressortissant étranger; et elle ne nécessite pas de diplôme spécifique.
Il existe cependant certains domaines d'activité ne pouvant pas être exercés en tant qu'auto entrepreneur. C'est par exemple le cas des professionnels de santé, des professions réglementées (avocat, expert comptable) ou encore des activités immobilières.
Quand lancer sa micro-entreprise ?
Il n'y a pas vraiment de dates clés pour se lancer en tant qu'auto-entrepreneur; c'est souvent la demande et la nécessité de pouvoir facturer qui font que vous sautez le pas.
Pour autant, si vous n'êtes pas à quelques semaines près, il est recommandé d'ouvrir son entreprise à partir du 2 Janvier. Cela permet notamment d'éviter le paiement de la CFE la première année (taxe d'habitation pour les indépendants) dont sont redevables tous les indépendants ayant une activité au 1er Janvier.
Attention cependant à ne pas passer à côté d'aides de l'Etat, pour lesquelles il est généralement possible de postuler jusqu'en fin d'année.
Quelles sont les charges d'une micro-entreprise ?
Quelles que soient les charges, elles ne sont pas déductibles en micro entreprise.
En effet, les frais professionnels sont à la charge de l'entrepreneur et le chiffre d'affaires reste la base de calcul pour le paiement des charges sociales, qui représentent 22% des encaissements sur l'année pour les prestations de service, et 12,8% pour les activités commerciales.
Ces cotisations contribuent à la couverture sociale de l'intéressé et lui permettent d'ouvrir des droits en termes de santé, prévoyance et retraite.
Dans le cas où l'auto-entrepreneur a l'ACRE (Aide aux Créateurs et Repreneurs d'Entreprise), une exonération de 50% des charges est appliquée durant les 12 premiers mois (attention à bien effectuer la demande dans les 45 jours après l'immatriculation) !
Côté fiscal, le chiffre d'affaires est soumis à l'imposition personnelle puisque ce dernier est considéré comme les revenus de l'entrepreneur. Toujours en fonction de l'activité, des abattements sont mis en place afin de réduire l'impôt : 34% pour les prestations, 50% pour la vente.
Comment créer une micro-entreprise gratuitement ?
Parce que, oui, créer sa micro entreprise, c'est gratuit !
Un portail existe spécifiquement pour cela, le voici : https://www.autoentrepreneur.urssaf.fr. Ce site permet, au-delà de l'immatriculation, de consulter ses échéances et payer ses charges sociales en ligne, de manière mensuelle, ou trimestrielle. C'est aussi via ce site que vous pourrez cesser votre activité d'auto entrepreneur si nécessaire.
Quelles sont les obligations lorsqu'on crée une micro-entreprise ?
Un micro entrepreneur se doit de tenir une comptabilité allégée.
N'ayant pas l'obligation de réaliser un bilan en fin d'exercice, il doit tout de même déclarer son chiffre d'affaires tous les mois ou tous les trimestres, même à 0€, afin de payer ses cotisations sociales.
Il doit également tenir un cahier recettes/dépenses dans lequel il précise le montant, l'origine, le mode de règlement ainsi que les pièces justificatives (factures de vente et factures fournisseur). Il a, comme chaque freelance, l'obligation de réaliser des factures cohérentes avec ses encaissements, et y indiquer les mentions liées aux exonérations s'il y en a (TVA notamment).
Enfin, si son chiffre d'affaires dépasse 10K€ dans l'année, il doit ouvrir un compte bancaire dédié à son activité professionnelle.
Quelles sont les aides disponibles lors de l'ouverture d'une micro-entreprise ?
L'aide la plus usitée en tant qu'auto entrepreneur est bien l'ACRE (Aide aux Créateurs et Repreneurs d'Entreprise). Cette dernière permet une réduction de 50% des charges sociales la première année d'activité, qui passent ainsi de 22% à 11% pour les prestataires, et de 12,8% à 6,4% pour les commerçants.
Elle est soumise à conditions, à savoir qu'il ne faut pas dépasser un certain seuil de chiffre d'affaires, et :
- être demandeur d'emploi indemnisé ou indemnisable
- ou bénéficiaire du RSA ou de l'ASS
- ou avoir moins de 26 ans
- ou être reconnu travailleur handicapé et être âgé de moins de 29 ans
- ou être salarié ou licencié d'une société en redressement ou liquidation judiciaire
- ou créer une activité dans un quartier prioritaire de la ville (QPV)
La demande doit être faite dans les 45 jours suivants la création de l'entreprise.
Comme tout freelance, un micro entrepreneur peut cumuler son activité avec des aides financières comme les indemnités chômage ou le RSA. Le demandeur d'emploi peut également opter pour l'ARCE (Aide à la Reprise ou Création d'Entreprise), qui implique le versement de 45% de ses droits chômage en deux fois (plutôt que de choisir le maintien).
Côté aides privées, il existe des dispositifs visant à obtenir des solutions de financement, comme le prêt d'honneur ou le microcrédit de l'ADIE (qui ne doit pas dépasser 10K€). Egalement, certains organismes accompagnent spécifiquement les femmes entrepreneurs, vous trouverez la liste ici : https://www.economie.gouv.fr/entreprises/femmes-entrepreneures-aides.

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